Avertissement
La publication des œuvres de Marx-Engels représente un véritable thermomètre de la situation politique et sociale de chaque époque. Aux yeux d’Engels, le nombre d’exemplaires du Manifeste diffusés dans la langue de chaque pays ne mesurait pas seulement la force du mouvement ouvrier, mais encore le développement de l’industrie. Depuis que Lénine a dénoncé les coupures ou mutilations opérées dans les écrits de Marx-Engels, voire la mise sous le boisseau des textes les plus accablants pour la politique suivie par les chefs ouvriers opportunistes, nous savons que le rapport de forces joue de manière encore plus complexe dans l’édition des œuvres des grands classiques.
Vers la fin de sa vie, Engels vit clairement que la publication de l’œuvre intégrale serait seule capable d’assurer une authentique vision du système complexe et multiple de Marx, et serait chose ardue. Exposant les obstacles auxquels il se heurtait lui-même dans cette publication, il écrivait le 15-4-1895 à R. Fischer : « Ce à quoi je ne saurais me résigner, c’est de faire subir aux travaux de Marx et aux miens des opérations de castration pour les adapter aux conditions momentanées de l’édition. Comme nous avons écrit avec un certain sans-gêne et avons constamment défendu des idées qui constituent un délit et un crime contre l’Allemagne impériale, la publication ne pourrait se faire à Berlin *, à moins de procéder à de nombreuses omissions. J’ai l’intention de publier les écrits de Marx ainsi que mes petites contributions en édition complète, non par livraisons successives, mais par volumes entiers. »
Si nous ne cessons de revendiquer sans illusion aucune face à l’actuel révisionnisme russe l’œuvre intégrale de Marx-Engels, c’est qu’à nos yeux elle représente la synthèse de l’expérience des luttes arrières et sanglantes du prolétariat international, bref, le patrimoine théorique et le programme communiste de la classe ouvrière mondiale. De fait, par suite des luttes des classes ouvrières des générations successives de tous les pays, le marxisme est devenu un acquis que l’histoire a amplement confirmé, en dépit des échecs successifs du prolétariat, suivis d’autant de tentatives nouvelles, toujours plus massives. On constate même qu’il sert aujourd’hui, par opposition, de référence à l’argumentation du moindre idéologue bourgeois ou sous-bourgeois.
De nos jours, les révolutionnaires de tous les pays du monde tirent leur action pratique des écrits fondamentaux de Marx-Engels, avec hélas, il est vrai, plus ou moins de cohérence ou de fidélité. D’une manière ou d’une autre cependant, le marxisme représente maintenant le fonds commun des révolutionnaires de tous les pays du monde, une sorte de manière, devenue instinctive, de réagir aussi bien qu’un système, hélas plus ou moins complet, de pensée et d’action. Dans les contacts et les discussions avec les révolutionnaires de tout pays, il établit d’emblée une familiarité : une simple référence à tel ou tel chapitre du Manifeste ou du Capital suffit souvent à marquer ou bien l’accord ou le désaccord, et permet le mieux de situer les intentions et l’action.
Cette diffusion générale et ces succès ne signifient pas encore et de loin le triomphe théorique et pratique du marxisme, car le plus souvent, 99 fois sur 100, il est revendiqué par bribes, se trouve mêlé à d’autres conceptions, ou bien il lui manque, même si l’on prétend être parfaitement marxiste, un simple petit mot par exemple, celui que soulignait Lénine : la dictature du prolétariat. L’expérience des multiples générations a montré, en effet, que le marxisme doit être intégral en théorie et en pratique pour être lui-même, c’est-à-dire révolutionnaire. Mille fois il a été revendiqué pleinement en paroles, mais abandonné juste sur un point dans l’action précise du moment, et à chaque fois on a constaté qu’irrésistiblement, par sa dialectique matérielle, cette action a déterminé le cours ultérieur du mouvement, appelant d’autres actions à sa suite et adaptant finalement tout le programme à l’opportunisme.
S’il est donc une conclusion que le marxiste devrait tirer de l’expérience historique et non de l’exemple du dernier grand homme , c’est la nécessité d’un marxisme plein et entier, en théorie comme en pratique, car les deux sont inséparables pour avoir leur sens.
Les quatre recueils de Marx-Engels sur Le Parti de classe démontrent à l’évidence que la théorie du prolétariat est indissolublement liée à une action, à une force à l’activité du parti politique par lequel les ouvriers se constituent en classe, en se donnant un programme unique, sous peine de se diviser en fractions catégorielles ou nationales et de mener des actions qui se contrarient les unes les autres ; bref, le programme doit être unique et invariable, sous peine que le prolétariat cesse d’être une seule et même classe depuis ses origines et que le mouvement d’hier soit coupé de celui d’aujourd’hui et de demain. Le marxisme représente ce programme fondamental, dont le parti, dans les hauts et les bas (qui affectent ses effectifs et sa puissance physique, puisqu’il est praxis et force), est le garant par-dessus les frontières et les générations successives.
Les problèmes du communisme ne se résolvent pas en quelques principes. L’œuvre de Marx-Engels tient compte de toute la complexité et de la multiplicité des situations réelles qu’elle systématise et coordonne en un ensemble qui forme le programme d’action de la révolution mondiale.
D’où l’insistance d’Engels pour la publication de l’intégralité de l’œuvre marxiste. Cet ensemble théorique, si complexe et si monumental soit-il, est à la mesure des tâches pratiques gigantesques de la révolution internationale de demain. Certes, il ne s’agit pas d’une tâche d’un individu ou d’un comité d’individualités, pas plus que d’un problème technique de compétence ou de facultés intellectuelles. C’est une question de force, d’orientation et de conscience, et cela a été et sera l’œuvre collective du véritable parti de classe du prolétariat international.
Le prolétariat a souvent tenté une révolution et celle-ci réussit même parfois momentanément, sans que l’œuvre de Marx-Engels fût entièrement découverte. Mais il saute aux yeux que son succès a été d’autant plus grand que sa conscience était plus ample, plus cohérente et plus claire, et qu’elle dictait le plus fidèlement et le plus énergiquement l’action révolutionnaire. Dans la conception marxiste, la révolution n’est pas un simple fait physique, l’explosion spontanée des antagonismes de classes : avant de se constituer en classe dominante en conquérant le pouvoir politique, le prolétariat doit se constituer en classe autonome, donc en parti distinct, avec son programme et ses buts propres. Dans ce parti ouvrier, les niveaux de formation, d’ancienneté, les capacités, la disponibilité, la force des individus varient considérablement, et il- ne peut en être autrement dans cette société de classes, surtout quand il s’agit de la classe la plus basse et de la plus exploitée.
Le parti, en tant qu’organe centralisé, doit donc avant tout se donner le plein programme marxiste fondamental. Et c’est ce qui fut fait tant que le prolétariat agissait effectivement comme classe, en faisant trembler toute la société, et n’était pas cette masse informe du peuple (version gauchiste) ou de la nation (faux communistes de Russie ou de France). À la suite d’un travail inlassable, Marx-Engels avaient réussi à donner leur programme à la Ire Internationale et, par ce truchement, au futur parti ouvrier allemand, français, russe, etc. ; de sorte que le marxisme fut d’emblée le programme fondamental de la Seconde Internationale, et Lénine créa la Troisième « simplement » en restaurant le plein marxisme, reliant ainsi toutes les luttes du passé à celles du présent, et soudant le prolétariat de tous les pays en un parti communiste mondial.
Dans ce processus, ce ne sont pas les personnes qui l’emportent, mais la fidélité au programme intégral de la collectivité ouvrière : les merveilleux militants que furent les Kautsky (tant qu’il fut révolutionnaire) et Lénine confrontaient au texte de Marx-Engels chaque fait, chaque idée qu’ils analysaient, et dans la polémique ils se référaient toujours, pour avoir raison de l’adversaire et mieux encore des difficultés de l’histoire, à un écrit des classiques. Les autres militants n’avaient sans doute ni le temps ni l’énergie de s’assimiler l’énorme masse des textes classiques, mais les dirigeants citaient leur source, en développant leur argumentation à la face de tout le parti qui, à tout moment, avait tous les éléments, non pas pour s’ébahir sur le chef génial, mais pour juger sur pièces, en se formant et en assimilant les connaissances dès lors toutes pratiques.
C’est ce rôle irremplaçable de guide suprême de l’action du parti que jouent les écrits complets de Marx-Engels. Dans cet après-guerre, un parti international ouvrier issu de la Gauche communiste italienne s’est constitué sur cette base pour nouer le FIL entre le passé et le futur révolutionnaires, entre prolétariat des pays développés et sous-développés. Les réunions centrales traitaient les problèmes au plus haut niveau théorique, en exhibant les textes jaunis de Marx-Engels ; les militants les plus anciennement formés rapportaient ensuite la parole dans leurs groupes respectifs, au niveau des autres militants qui, à leur tour comme tous les autres , les exposaient à l’extérieur dans le travail pratique. Le mouvement de préparation des réunions centrales repartait ensuite des points de la périphérie : le tout fonctionnait comme un organisme vivant, unitaire, coordonné, centralisé au maximum, mais de manière impersonnelle, bref, classiste. Groupe sans importance ? Mais d’où Mai 1968 ce 1905 de notre temps est-il donc venu ? En tout cas, non des partis « ouvriers » aux effectifs éléphantesques, qui ont tout fait, pendant et après, pour exorciser ces journées de désordre et de violence.
Dans la phase de préparation révolutionnaire, par la restauration du marxisme et l’organisation des forces ouvrières, qui a suivi le premier heurt de 1968, le thermomètre a singulièrement monté, et les œuvres de Marx-Engels se sont diffusées à une échelle jamais encore vue. En ce qui concerne la propagation de l’œuvre de Marx-Engels dont chaque texte nouvellement publié révèle une lacune ou une incompréhension du mouvement du passé, donc une victoire du mouvement actuel qui renoue avec ses sources vives , nous ne pouvons, hélas, avoir accès aux manuscrits qui dorment encore dans les tiroirs ou dans ces éteignoirs que sont les instituts. Nous ne pouvons donc que traduire le plus possible ce qui existe déjà dans l’une ou l’autre langue dans lesquelles écrivaient Marx-Engels. Pour cela, nous relions les textes entre eux et à ceux qui sont déjà bien connus, car il faut à tout prix éviter une discontinuité artificielle dans l’œuvre et la pensée marxistes. C’est donc en un sens très modeste que nous « complétons » peu à peu l’édition « incomplète » de Marx-Engels.
Nous avons commencé par la traduction des Fondements de la critique de l’économie politique (Grundrisse, Éditions 10/18) qui sont l’ébauche originale et non le brouillon ou double du Capital resté inachevé, ainsi que le VIe Chapitre inédit du Capital (Éditions 10/18). Tous deux forment à chaque fois un tout, entièrement inédit et mis pour la première fois à la portée des lecteurs de langue française.
Bientôt, cependant, la question des recueils s’est posée avec les Écrits militaires * de Marx-Engels, qui constituent le quart de leur œuvre connue et restent ignorés du public français, au point que celui-ci ne sait même pas que ces sujets font partie intégrante du marxisme.
Il nous faut donc aborder la question de savoir quelle est la signification des recueils traitant de sujets particuliers, surtout si l’on sait qu’Engels souhaitait que l’on publiât les œuvres complètes.
Les Fondements qui constituent un seul bloc de plus de mille pages, peuvent être considérés comme complétant l’œuvre déjà publiée en français. D’ailleurs, ils faisaient partie des Œuvres complètes (mega), créées par Riazanov au lendemain de la révolution d’Octobre. À la rigueur on peut en dire autant du recueil d’articles de Marx-Engels sur la Guerre Civile aux États-Unis (Éditions 10/18, 1970, 318 p.) qui rassemble les articles sur cette question.
Mais il faut placer à un autre niveau les trois volumes, présentés ici, sur Le Parti de classe. Ils sont une construction de textes et passages épars dans l’œuvre de Marx-Engels, et correspondent à des besoins et une activité déterminée de la lutte de classe. Nous dirions que c’est un travail de militant.
Marx lui-même a inauguré le système de l’édition de recueils sur des thèmes déterminés pour les besoins de la lutte politique, pour systématiser et clarifier des questions particulières en vue de la formation révolutionnaire ou, enfin, pour servir d’armes théoriques contre l’idéologie adverse. Pauvre émigré politique en Angleterre, sans droits civiques, Marx se permit néanmoins d’attaquer le chef du gouvernement le plus puissant du monde, Lord Palmerston. Pour les besoins de la lutte, il fit reproduire ses articles pamphlets de la New York Tribune contre Palmerston dans le journal chartiste People’s Papers, puis le Glasgow Sentinel qui reproduisit Palmerston et la Pologne, enfin Tucker diffusa le recueil contre Palmerston à une vingtaine de milliers d’exemplaires. Eléanore, la fille de Marx, reprit le tout, complété par d’autres articles, en 1899, sous le titre L’Histoire de la vie de Lord Palmerston.
À l’instigation de Marx-Engels, Deville d’une manière, hélas, maladroite a même conçu un abrégé du Capital. De tels textes alimentent la lutte pratique, notamment syndicale, et leur maniement permet aux militants d’accéder à des ouvrages plus complexes.
Le recueil traitant d’un thème déterminé, la chronologie peut y apporter un élément de clarté, mais il doit surtout s’ordonner en fonction de son sujet. Il est inévitable qu’il contienne des fragments et des extraits. A vouloir recueillir à chaque fois le texte tout entier, on y introduirait d’incessantes digressions qui gonfleraient démesurément le recueil et ferait perdre le fil du sujet. En fait, plus un recueil est complet, plus il doit accueillir jusqu’aux fragments les plus petits sur le thème donné.
Tout cela montre les limites étroites des recueils. Ceux-ci seront toujours imparfaits et susceptibles d’être complétés. Mais de toute façon ils s’insèrent dans l’œuvre déjà publiée ou préparent les publications à venir. Cela nous amène au cœur du problème: c’est parce qu’ils forment une théorie, dont toutes les parties sont cohérentes, que les écrits de Marx-Engels peuvent être mis en recueils, ceux-ci formant eux-mêmes à chaque fois un tout et s’encadrant dans la doctrine générale.
C’est ce qui permet de tirer les textes aussi bien d’ouvrages publiés qu’inédits, de manuscrits d’études que de la correspondance, de notes privées que de discours publics. Dès lors, le critère pour juger d’un recueil est politique, et n’a plus rien de pédant : les textes sont-ils conformes à la pensée révolutionnaire de Marx-Engels, ou sont-ils opportunistes, déformants, incohérents et servent-ils une cause non révolutionnaire ?
La question du parti de classe est au centre de toute la pensée de Marx-Engels elle en est même la clé. Pour être saisie, elle suppose chez le lecteur une adhésion, un engagement et une action politique. De même, les textes sur le parti sont le fruit de l’action politique de Marx-Engels. Bref, c’est un ouvrage de classe au sens le plus fort du terme, il échappe à la compréhension aussi bien bourgeoise que populaire. Beaucoup de choses ont été écrites sur la notion de parti chez Marx-Engels ; mais seuls des militants actifs et, de surcroît, théoriquement en règle ont pu saisir le sens de classe du parti. Et comment pourrait-il en être autrement, puisque dans leurs textes de parti Marx-Engels n’ont pas seulement écrit, mais agissaient encore. Un bourgeois éclairé peut toujours s’ébahir sur tel ou tel aspect du marxisme, mais il ne comprendra jamais que, pour se constituer en classe, le prolétariat s’organise en parti. Il ne le pourra pas, car il sépare dans le marxisme la théorie de la pratique.
Les textes de Marx-Engels sur le parti montrent le plus clairement que l’œuvre théorique même si elle fournit la doctrine achevée du prolétariat moderne, qui n’a plus à être complétée, ni à être révisée ou améliorée est cependant inachevée au sens où l’activité théorique introduit l’activité pratique, où la théorie n’est qu’un mouvement initial vers l’action, un premier pas, une première victoire qu’il reste à parfaire dans l’action. En ce sens, les textes sur le parti donnent forcément l’impression, plus que tous les autres, d’une ébauche, puisqu’ils sont un début, et portent sur une première activité pratique, celle de la théorisation et de l’organisation du prolétariat.
Le recueil sur le parti se rattache au précédent publié par les éditions Maspero : Marx-Engels, Le Syndicalisme. En effet, l’organisation économique forme la base du parti politique de classe. Cependant, le sujet était trop vaste pour être épuisé en quatre tomes, et c’est pourquoi, après avoir rassemblé les textes sur la théorie générale du parti et l’activité militante de Marx-Engels, nous présenterons dans des recueils ultérieurs les textes de Marx-Engels sur Le Mouvement ouvrier français et La Social-Démocratie allemande.
Les textes sur le Mouvement ouvrier français fournissent l’anneau, qui manque actuellement, entre les luttes de préparation révolutionnaire et les héroïques tentatives révolutionnaires du prolétariat de 1848 et 1871 (Les Luttes de classes en France. 1848-1850 et La Guerre civile en France. 1871), bref ils donnent l’indispensable liaison entre luttes pour la conquête du pouvoir d’État et luttes pour l’organisation du prolétariat en parti.
Distinguer entre des pages « vraiment importantes » (par exemple, les Fondements et le VIe Chapitre inédit du Capital) et les « ouvrages de circonstance » (par exemple, les Écrits sur Palmerston et le recueil sur La Guerre civile aux États-Unis), comme le fait L’Humanité du 5-5-1972 déjà citée, c’est non seulement agir en marchand de tapis ou en professeur qui annote et sanctionne, mais c’est surtout opposer la théorie à la pratique. C’est ne pas comprendre que la théorie doit imprégner aussi bien l’action que la polémique. Bref, c’est ne pas voir que toute l’œuvre de Marx-Engels est activité de parti.
* L’une des conditions préalables à la révolution bolchevique de 1917 fut la restauration de marxisme révolutionnaire pas Lénine face au révisionnisme international : ce n’est donc pas par hasard si c’est dans le Moscou révolutionnaire qu’a commencé la publication des œuvres complètes de Marx-Engels (MEGA) et aussi si elle fut interrompue vers les années 1930, lorsque la contre-révolution stalinienne l’eut emporté, étant alors poursuivie par une édition populaire, c’est-à-dire mutilée.
On nous promet aujourd’hui pour… l’an 2000 une édition complète, préparée par les instituts de Berlin et de Moscou. Elle comprendrait près de cent volumes, soit environ le double de l’actuelle édition populaire, mais « elle ne sera terminée que dans 25 ou 30 ans », cf. l’Humanité, 5-5-1972 (« Les Éditions de Marx-Engels en France »). On repousse ainsi aux calendes grecques la possibilité de connaître enfin l’œuvre de Marx-Engels, sans cesser pour autant de revendiquer l’héritage des grands classiques. Pour justifier ce retard, on argue de difficultés « scientifiques » de préparation d’une telle édition complète ce, au pays des réalisations « socialistes » et des spoutniks !
*Certes, on préfère et c'est plus populaire, plus dans le vent et, en apparence, plus révolutionnaire parler de théorie de la violence marxiste. Mais il faut être net, car, dans ce domaine, les réalités sont terribles et les illusions énormes : la violence doit être organisée, il faut affronter l'adversaire armé, et, étant l'État de la dictature du prolétariat, elle devra être institutionnalisée (temporairement), donc militaire. Cf. Écrits militaires, Éditions de l’Herne, 1970, tome I, 661 p.
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