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L’IVRESSE DE PUISSANCE.
Treize ans de national-socialisme
Note des traducteurs
Dans leur version originale, les souvenirs d’Heinrich Orb forment un volume de quatre-cent-cinquante pages grand format. Ni le cadre de cette collection, ni les habitudes des lecteurs de langue française ne permettaient d’envisager une traduction littérale. Nous avons dû nous résoudre à abréger le texte allemand mais nous croyons être restés fidèles à l’esprit de l’auteur et n’avoir omis aucun fait essentiel ou important.
Au cours de son récit, Heinrich Orb, s’il ne s’attarde jamais à ses souffrances ou à ses aventures personnelles, insiste fréquemment sur des conclusions qui lui sont légitimement chères. Nous avons mis en lumière ces professions de foi, mais nous n’avons pas cru devoir les répéter chaque fois qu’elles revenaient dans le texte original.
Fort d’une mémoire et d’une documentation également précieuses, l’auteur cite en foule les personnages qu’il a rencontrés ; il dresse, par endroit, un véritable bottin de la société allemande, au risque de voir les figurants l’emporter sur les acteurs. Nous avons dû supprimer les noms de ceux qui n’étaient pas mêlés à l’action.
Pour la même raison, nous avons jugé inutile de reproduire dans tous les détails la liste des bureaux, des sections et sous-sections, des adjoints et sous-adjoints, dont l’abondance donne sans doute une idée des complications adoptées par le national-socialisme, mais n’ajoutent rien au récit. Nous avons d’ailleurs retenu les exemples les plus caractéristiques.
Nous avons aussi renoncé à faire valoir les titres copieux, les grades superposés dont se pare chaque personnage selon une tradition bien germanique. Le lecteur français est agacé par une précision où il ne voit que pédantisme.
Au contraire, les abréviations allemandes Sa, Ss, Sd devenues familières à tous depuis la guerre, nous ont paru pouvoir être conservées dans la version française et offrir une heureuse facilité de lecture.
Nous osons croire que cet effort de clarté dans l’adaptation servira l’œuvre d’Heinrich Orb, dont la véracité, l’objectivité et la forte conviction ne peuvent que s’imposer.
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