Marcel PROUST (1871-1922)

par Daniel Boulagnon

Marcel Proust (de son nom complet, Valentin Louis Georges Eugène Marcel Proust) est né le 10 juillet 1871 à Auteuil (Paris, 16^e arrondissement) dans la demeure de son grand-père maternel, demeure qui n’existe plus aujourd’hui.

Les difficultés de santé qu’il a rencontré en venant au monde (il est si chétif que son père craint pour sa viabilité) l’ont accompagné jusqu’au bout. Marcel Proust a fait des études de droit à l’Ecole libre des sciences politiques puis en licence de lettres à la Sorbonne (où il suit les cours d’Henri Bergson qui épouse en 1892 Louise Neuburger, cousine de la mère de Marcel Proust).

Jusqu’à 40 ans, il connaîtra un succès discret en écrivant des chroniques au Figaro et quelques traduction (La Bible d’Amiens et Sésame et les lys de John Ruskin). Son livre intitulé Jean Santeuil ne paraîtra que longtemps après sa mort, en 1952 ! Il passe pour un dilettante.

Du côté de chez Swann (A la recherche du temps perdu, vol. 1) passera inaperçu et sera refusé par André Gide ; Marcel Proust en fera éditer 1750 exemplaires à compte d’auteur. En 1919, A l’ombre des jeunes filles en fleurs (À la recherche du temps perdu, vol. 2) se verra récompensé par le prix Goncourt.

On aura fait de cette suite romanesque, qui partage le sujet entre le narrateur et l’un des personnage de la narration, différentes lectures : Proust donne ainsi à penser au sociologue, au philosophe, au psychologue, au politique... A l’heure où apparaît la sociologie qui démontre clairement ce que Proust montre en creux, chaque page de ce monument de la littérature qu’est « La recherche » inscrit les personnages dans un collectif social où s’entremêlent les interactions entre la classe populaire, la bourgeoisie et l’aristocratie : la classe sociale en somme précède le personnage. La sociologie romanesque passe par le récit du social et du spatial.