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des Lettres juives
Par Gustave Swaelens, 7 janvier 2004.
À proprement parler, les «Lettres juives: Correspondance Philosophique, historique & critique, entre un Juif Voyageur en différens États de l'Europe, & ses Correspondans en divers endroits.» du Marquis d'Argens (1704 Aix-en-Provence-1771 La Garde Toulon) ne sont pas un ouvrage de sociologie. Elles fournissent toutefois de nombreuses données sur ce moment précis de l'évolution des mentalités que fut le Siècle des Lumières.
De ses nombreux voyages et missions diplomatiques, de ses contacts avec l'élite intellectuelle de son temps, Jean-Baptiste de Boyer, marquis d'Argens a tiré la substance de ses Lettres Juives.
Si l’Église catholique a mis par deux fois les «Lettres Juives» à l'Index, en raison de leur tendance fortement anticléricale, certains auteurs considèrent le marquis d'Argens comme un «philo-protestant, apôtre de la tolérance».
(voir : http://www.eglise-reformee-mulhouse.org/el/elg2.htm.
L'Encyclopédie Universalis le décrit par ailleurs comme «un parfait représentant du siècle des Lumières et l'un des premiers écrivains de l'Occident à traiter le peuple juif avec respect». L’œuvre est également une satire parfois très acerbe des mœurs de la société au 18me siècle. Reflet de la culture de son auteur, elle aborde aussi bien les religions (calvinisme, Islam, etc.) que les sujets scientifiques de l'époque (Alchimie, Cabale ou Pierre philosophale) que les événements politiques (l'éphémère roi de Corse) ou les potins et les scandales romains ou autres. En ce sens, les "Lettres" constituent un panorama éclectique des conceptions philosophiques, religieuses, scientifiques et politiques de l'époque.
Sur le plan iconographique, un site de langue allemande (voir http://www.preussen.de/de/geschichte/1740_friedrich_ii./marquis_d_argens.html) reproduit un tableau représentant le Marquis d'Argens en discussion avec le roi Frédéric II de Prusse au Château de Sanssouci dont il fut longtemps l'hôte.
Les volumes dont a été tirée la présente numérisation ont été confiés au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, à Paris. (courriel: [email protected])
Gustave Swaelens, bénévole, Suisse.
4 janvier 2004
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