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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Julien BENDA (1867-1956), La trahison des clercs. Paris: Les Éditions Grasset, 2003, 334 pages. Collection Les Cahiers Rouges. Première édition, Éditions Grasset, Paris, 1927. Une édition numérique réalisée par Pierre Palpant, retraité et bénévole. Avant-propos de la première édition Tolstoï conte qu’étant officier et voyant, lors d’une marche, un de ses collègues frapper un homme qui s’écartait du rang, il lui dit : « N’êtes-vous pas honteux de traiter ainsi un de vos semblables ? Vous n’avez donc pas lu l’Évangile ? » A quoi l’autre répondit : « Vous n’avez donc pas lu les règlements militaires ? » Cette réponse est celle que s’attirera toujours le spirituel qui veut régir le temporel. Elle me paraît fort sage. Ceux qui conduisent les hommes à la conquête des choses n’ont que faire de la justice et de la charité [1]. Toutefois il me semble important qu’il existe des hommes, même si on les bafoue, qui convient leurs semblables à d’autres religions qu’à celle du temporel. Or, ceux qui avaient la charge de ce rôle, et que j’appelle les clercs, non seulement ne le tiennent plus, mais tiennent le rôle contraire. La plupart des moralistes écoutés en Europe depuis cinquante ans, singulièrement les gens de lettres en France, invitent les hommes à se moquer de l’Evangile et à lire les règlements militaires. Ce nouvel enseignement me semble d’autant plus grave qu’il s’adresse à une humanité qui, de son propre chef, se pose aujourd’hui dans le temporel avec une décision inconnue jusqu’à ce jour. C’est ce que je commencerai par montrer.
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