Orientation bibliographique
Dans un livre de synthèse, rien de plus embarrassant que le problème des références. Fallait-il, pour alléger l’exposé, n’en point donner du tout ? c’eût été manquer à cette loi d’honnêteté qui, à l’historien, fait un devoir de ne rien avancer qui ne soit susceptible de vérification. Les fournir toutes ? les notes eussent mangé le plus clair des pages. Je me suis arrêté au parti que voici : m’abstenir de tout renvoi chaque fois que le fait ou le texte signalés sont, pour un érudit averti, faciles à retrouver, soit qu’ils viennent d’un document universellement connu ou d’un texte, nommé dans l’exposé lui-même, dont le dépouillement est rendu aisé par de bonnes tables, soit encore qu’empruntés a un ouvrage dont le titre figure dans la liste bibliographique qui va suivre, leur nature même révèle clairement le livre consulté ; en revanche, préciser avec soin la source lorsqu’il apparaît nettement que, faute d’être guidé, le plus avisé des lecteurs serait dans l’impossibilité de la découvrir. Je ne me dissimule pas les inconvénients de cette méthode : elle comporte forcément une part d’arbitraire ; elle risque de me faire passer pour ingrat envers les historiens dont j’utilise les œuvres beaucoup plus souvent que je ne les cite. Mais quoi ! il fallait bien choisir.
L’« orientation » qui va suivre se limite, volontairement, aux livres essentiels. Seuls, les ouvrages relatifs à la France y sont mentionnés. Je tiens pourtant à indiquer tout d’abord, d’un mot, le profit que j’ai retiré des travaux qui ont été consacrés, hors de nos frontières, à l’histoire rurale de divers pays étrangers : sans les comparaisons qu’ils permettent, les suggestions de recherches qu’on y doit puiser, la présente étude, à vrai dire, eût été impossible. Citer tous ceux dont je me suis servi équivaudrait à dresser une bibliographie européenne. Du moins convient-il d’évoquer quelques chefs de chœur : des noms comme ceux de Georg Hanssen, de G. F. Knapp, de Meitzen, de Gradmann, en Allemagne, de Seebohm, de Maitland, de Vinogradoff, de Tawney, en Grande-Bretagne, de Des Marez, en Belgique, ne sauraient être prononcés par l’historien des sociétés rurales qu’avec la plus vive reconnaissance [1].
1. Ouvrages sur l’histoire des populations
rurales françaises aux diverses époques
M. Augé-Laribé, L’évolution de la France agricole, 1912.
M. Augé-Laribé, L’agriculture pendant la guerre, s. d. (Histoire économique de la guerre, série française). pXVI
Fustel de Coulanges, L’alleu et le domaine rural pendant l’époque mérovingienne, 1889.
B. Guérard, Polyptyque de l’abbé Irminon, t. I. (Prolégomènes), 1844.
N. Kareiew, Les paysans et la question paysanne en France dans le dernier quart du XVIIIe siècle, 1899.
J. Loutchisky, L’état des classes agricoles en France à la veille de la Révolution, 1911.
H. Sée, Les classes rurales et le régime domanial en France au moyen âge, 1901.
2. Principales études régionales
A. Allix, L’Oisans, étude géographique, 1929.
Ph. Arbos, La vie pastorale dans les Alpes françaises, 1922.
Ch. de Robillard de Beaurepaire, Notes et documents concernant l’état des campagnes de la Haute Normandie dans les derniers temps du moyen âge, 1865.
Y. Bezard, La vie rurale dans le sud de la région parisienne de 1450 à 1560, 1929.
R. Blanchard, La Flandre, 1906.
A. Brutails, Étude sur la condition des populations rurales du Roussillon au moyen âge, 1891.
A. de Calonne, La vie agricole sous l’Ancien Régime dans le Nord de la France, 1920. (Mém. de la Soc. des Antiquaires de Picardie, 4e série, t. IX.).
L. Delisle, Études sur la condition de la classe agricole et l’état de l’agriculture en Normandie pendant le moyen âge, 1851.
A. Demangeon, La plaine picarde, 1905,
D. Faucher, Plaines et bassins du Rhône moyen. Étude géographique, 1927.
L. Febvre, Philippe II et la Franche Comté, Étude d’histoire politique, religieuse et sociale, 1911.
André Gibert, La porte de Bourgogne et d’Alsace (Trouée de Belfort), 1930.
Ch. Hoffmann, L’Alsace au XVIIIe siècle, 2 vol., 1906.
R. Latouche, La vie en Bas-Quercy du XIVe au XVIIIe siècle, 1923.
V. Laude, Les classes rurales en Artois à la fin de l’Ancien Régime, 1914.
G. Lefebvre, Les paysans du Nord pendant la Révolution française, 1924.
M. Marion, État des classes rurales dans la généralité de Bordeaux, 1902 (et Revue des études historiques, même année ; concerne le XVIIIe siècle).
R. Musset, Le Bas-Maine, 1917.
P. Raveau, L’agriculture et les classes paysannes dans le Haut-Poitou au XVIe siècle, 1926 [2].
Ch. de Ribbe, La société provençale à la fin du moyen-âge d’après des documents inédits, 1897.
G. Roupnel, Les populations de la ville et de la campagne dijonnaises au XVIIe siècle, 1922.
Th. Sclafert, Le Haut-Dauphiné au moyen-âge, 1925.
H. Sée, Étude sur les classes rurales en Bretagne au moyen-âge, 1896 (et Annales de Bretagne, t. XI et XII). pXVII
H. Sée, Les classes rurales en Bretagne du XVIe siècle à la Révolution, 1906 (et Annales de Bretagne, t. XXI à XXV).
A. Siegfried, Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, 1913.
J. Sion, Les paysans de la Normandie orientale, 1909.
Théron de Montaugé, L’agriculture et les classes rurales dans le pays toulousain depuis le milieu du XVIIIe siècle, 1869.
L. Verriest, Le régime seigneurial dans le comté de Hainaut du XIe siècle à la Révolution, 1916-1917.
[1] 1 J’ai également utilisé avec fruit le livre, malheureusement un peu confus. de H. Levi Gray, English field systems, 1915, et les divers ouvrages anglais sur les enclosures, parmi lesquels je ne citerai que les très commodes synthèses de G. Slater, The english peasantry and the enclosure of common-field, 1907, et de H. R. Curtler, The enclosure and redistribution of our fields, 1920.
[2] A compléter par les articles du même auteur, La crise des prix au XVIe siècle en Poitou dans Revue Historique, t. CLXII, 1929, et Essai sur la situation économique et l’état social en Poitou au XVIe siècle, dans Revue d’histoire économique, 1930.
|