La réimpression de cet ouvrage par la Librairie Alcan - la première édition française, publiée par l'Églantine à Bruxelles, s'étant trouvée rapidement épuisée - a fourni l'occasion de quelques améliorations. Mon ami André Philip, professeur à l'Université de Lyon, a bien voulu revoir la première traduction pour en élaguer certains barbarismes qui provenaient du souci peut-être excessif de serrer de très près le sens de l'original allemand. J'ai en outre, pour abréger quelque peu le livre, biffé certains passages moins essentiels - 45 pages au total. Par contre, j'ai ajouté en annexe une traduction des thèses dites  « de Heppenheim », que j'ai défendues au Congrès des socialistes néo-fabiens de langue allemande qui s'est tenu dans cette localité en mai 1928. Elles résument les idées principales du présent ouvrage, et peuvent donc aider le lecteur à une espèce de récapitulation ordonnatrice.

Un résumé beaucoup plus complet se trouve dans l'opuscule d'André Philip, Henri de Man et la Crise doctrinale du socialisme, publié chez Gamber en 1928. Outre qu'il peut servir d'exposé populaire de mes thèses essentielles, le lecteur y trouvera un essai d’André Philip sur le Socialisme et la Rationalisation, qui prouve que son auteur est plus qu'un commentateur et qui montre que le socialisme éthique est loin de se trouver désemparé devant les grandes questions pratiques de l'heure actuelle.

Le lecteur curieux de précisions complémentaires quant à l'application de mes conceptions aux problèmes de tendances du mouvement socialiste trouvera profit à lire mes brochures, la Crise du socialisme et Socialisme et Marxisme, publiées en 1927 et 1928 par la Société d'Éditions l'Églantine, à Bruxelles. Et l'on trouvera un essai d'application de la méthode psychologique esquissée ici à un problème spécial dans mon ouvrage sur la Joie au travail qui est mentionné au chapitre II, et dont la traduction française sera bientôt publiée par la Librairie Alcan.

Henri DE MAN.