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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique sera réalisée à partir du texte d'Enrico Ferri (1856-1929), Les criminels dans l’art et la littérature. Traduit de l’Italien par Eugène Laurent. Troisième édition. Paris : Félix Alcan, Éditeur, 1908, 180 pp. [La deuxième édition datait de 1902.] L'édition numérique de ce livre a été rendu possible parce que Mme Maristela Bleggi Tomasini, Porto Alegre - Rio Grande do Sul - Brasil [[email protected]], avocate, nous a prêté une douzaine d'ouvrages, tous traduits en français, des fondateurs de la criminologie. Toute notre gratitude. [JMT]. Une édition numérique réalisée par Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec. Introduction L'art, ce reflet irisé de la vie ne pouvait, même dès ses premières et plus instinctives manifestations, négliger l'étude des innombrables métamorphoses du crime et de l'âme criminelle dans la société. Il ne pouvait ignorer le frisson passionnel qui, en présence d'un délit, soulève dans la foule une vague d'émotion, incessamment élargie et s'atténuant dans son ampleur - ou qui provoque dans une conscience d'artiste la représentation subjective des personnages mêlés aux drames de la fraude artificieuse ou de la violence sanguinaire. Et l'art a été seul, longtemps, à tenter la figuration matérielle ou l'analyse psychologique du délinquant. - S'il a poursuivi parfois ce double but avec une intuition lucide et géniale de la vérité humaine, il s'est égaré souvent aussi dans l'expression conventionnelle d'un monde d'idées et de sentiments imaginaires, simples reflets de la conscience de l'artiste. Sa mission solitaire dura jusqu'au jour où la science put projeter sur la douloureuse et dangereuse silhouette du criminel la pleine lumière de la méthode expérimentale, c'est-à-dire approuver ou redresser les créations artistiques en montrant leur correspondance plus ou moins exacte avec la réalité. Car le crime, sous tous ses aspects, sous toutes ses formes, de la plus équivoque à la plus évidente, de la moins importante à la plus atroce, de la plus pardonnable à la plus ignoble, passe intégralement de la vie dans la science, qui le soumet au bistouri de l'anatomie physique ou morale et à la loupe de la sociologie, pour chercher ensuite, par induction, les remèdes positifs de l'hygiène et de la médecine sociales. Dans l'art, au contraire, le crime n'est représenté que par ses incarnations les plus typiques et les moins ordinaires. Il est rare qu'un tempérament très original ou que les exigences du public à un moment donné poussent l'artiste à éviter les sentiers battus, l'éternelle répétition du crime et du criminel par amour - les moins fréquemment observables d'ailleurs, dans la vie réelle.
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