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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique réalisée à partir du texte de François Guizot [1787-1874] [professeur à la Sorbonne, député et ministre], Histoire générale de la civilisation en Europe depuis la chute de l’empire romain jusqu’à la Révolution française. (1838) précédée d’un discours sur l’histoire de Belgique par le Baron de Reiffenberg lu à l’Académie de Bruxelles le 4 février 1836. Bruxelles: Lacrosse, Libraire-Éditeur, 1838, 387 pp. Un édition numérique réalisée par Gustave Swaelens, bénévole, journaliste à la retraite en Suisse. Avertissement de l'éditeur, 1838 Depuis longtemps nos presses ont été spécialement consacrées aux ouvrages historiques. En 1822, abandonnés à nos propres forces, nous avions commencé une collection de chroniques nationales qui devait être très volumineuse; Jacques Du Clercq, et Van der Vynckt avaient paru, lorsque le gouvernement comprit qu'à lui seul appartenait de mener à fin une si vaste entreprise. En renonçant à un projet qui nous était cher et qui nous avait coûté d'assez grands sacrifices, nous continuâmes néanmoins de marcher dans la voie que nous nous étions tracée. Laissant à nos confrères la littérature facile, leur abandonnant volontiers le roman et le drame, nous nous appliquâmes à reproduire les oeuvres plus sévères des Barante, des Augustin Thierry, des Mignet, des Ségur, etc. Lorsque nous avions voulu mettre au jour les principaux mémoires inédits relatifs à la Belgique, nous avions invoqué le secours d'un savant qui consacre toute sa vie à l'étude de son pays. Il se rendit à notre appel avec empressement, sans aucune vue de spéculation ni d'intérêt personnel; car, personne n'osera le nier, il n'a jamais cultivé les lettres que pour elles seules. C'est encore à lui que nous avons emprunté le discours qui précède ce volume et qui rattache, en quelque sorte, l'ouvrage de M. Guizot à la Belgique. N'était-il pas d'ailleurs naturel d'associer le disciple au maître? Dans les deux écrivains ce sont, en effet, les mêmes principes et souvent une manière pareille. M. Guizot avait entrepris de retracer le cours de la civilisation européenne, depuis la chute de l'Empire romain et l'invasion des Barbares jusqu'à notre propre temps. Il a tour à tour passé en revue les principaux éléments de la société moderne, savoir: l'aristocratie féodale, l'église, les communes et la royauté. Il a observé leur développement successif ou parallèle, et les métamorphoses qu'ils ont subies à travers les siècles. Il a recherché quel avait été, dans chacun de ces éléments, le contre-coup des grands événements qui ont changé la face du monde, tels que les croisades, la révolution religieuse du seizième siècle, la révolution d'Angleterre au dix-septième. Il a décrit avec un soin particulier cette fusion secrète, cette transformation intérieure qui, dissolvant peu à peu tous les éléments du moyen âge longtemps en guerre, a enfin partagé les sociétés modernes en deux grandes forces, les peuples et les gouvernements. Le tableau du règne de Louis XIV et de sa lutte prolongée contre Guillaume III, celui du dix-huitième siècle en France, toujours le centre et le foyer de la civilisation européenne, ont surtout frappé les esprits. Ce n'est pas en quelques lignes que nous pouvons faire apprécier le mérite de ces leçons; le prodigieux empressement du public à les entendre et à les lire nous en dispense pleinement. ***
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