Je viens, après trois nouvelles années de séjour en Chine, d’écrire ce livre. J’ai mieux vu, me suis contrôlé, et j’ai pensé qu’il était bon de faire connaître le résultat de mes observations. J’ai touché un peu à tout, me préoccupant d’instruire avant d’amuser. Vous ne trouverez pas, ici, d’aventures bruyantes, sensationnelles — elles n’ont, souvent, existé que dans l’imagination du voyageur. C’est plutôt une étude, celle du grand peuple à l’ordre du jour et des aborigènes qui vivent à son contact. Ceux que hante, à l’heure actuelle, le souci du « péril jaune », seront, je pense, quelque peu rassurés.

Ayant voulu que vous en sachiez aussi long que moi sur une curieuse et intéressante région, j’ai fait en sorte que beaucoup de détails, d’apparence purement descriptifs, soient presque toujours « explicatifs ». A côté du civilisé, vous verrez, aussi, le Barbare, le Lolo, avec ses principales caractéristiques longuement étudiées.

Comme je viens de le dire, j’ai touché un peu à tout : peintures sociales et familiales, coutumes, habitudes, tendances. Parmi ces peintures sociales, il y en a de curieuses, de poignantes aussi : telle la mort du « peitze » chez le Chinois et la « vendetta » chez le Lolo. La « tien teng » ou « lampe du ciel », « le chien dévorateur du soleil » vous diront ce qu’est la superstition au Vieil Empire.

Vous verrez décrites différentes races dans toutes les manifestations de leur existence physique, intellectuelle et morale. Vous verrez, sous tous ses aspects, le milieu où elles évoluent, milieu intéressant par la multiplicité de ses produits naturels, sous un merveilleux climat.

J’aurais voulu encore vous décrire mes voyages dans le massif des OUA-PAO-SHAN, dans la « lao lin », jungle setchouennaise, celui de MIENNING à SI-MA-KONG et de HAÏ-TANG à O-CHE-HO, à travers des pays lolos, mais ce livre est déjà trop long : j’ai dû m’arrêter.