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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Le far-west chinois. Au Yunnan et dans le massif du Kin-Ho (1905).
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte du Dr Aimé-François Legendre, Le far-west chinois. Au Yunnan et dans le massif du Kin-Ho. Récit de voyage. Étude géographique, sociale et économique. Première édition: Paris, Librairie Plon, 1905, 344 pages + carte. Réimpression: Éditions Kailash, Pondichéry. Une édition réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris.

INTRODUCTION

 

En 1910, le gouvernement français (ministères de l’Instruction publique et des Colonies) me chargeait d’une nouvelle mission dans la Chine sud-occidentale [1].

En septembre, je quittais donc la France pour la Chine avec deux collaborateurs : le capitaine Noiret et le lieutenant Dessirier.

Mon but était d’explorer certaines régions du Yunnan, du Koeitcheou et du Setchouen occidental, y compris le bassin du Yalong, dans les Marches Thibétaines.

Mon programme était géographique, scientifique surtout, tendait à donner une idée générale de la morphologie des régions à explorer, de leur structure géologique et de la nature de leur végétation tant spontanée que cultivée.

En outre, je devais me préoccuper de rapporter certains documents à l’Académie des inscriptions, continuer mes recherches anthropologiques sur les populations de l’Ouest chinois et rapporter au Muséum le plus de spécimens possibles de la faune et de la flore.

Comme corollaire si naturel de nos travaux géographiques, une étude d’ordre économique s’imposait.

En un mot, je me devais de fournir une étude solidement documentée, d’apporter des précisions sur les possibilités de développement économique du Tonkin, de toute notre belle colonie indo-chinoise, dans ses rapports avec les provinces sud-occidentales de la Chine, le Yunnan, le Setchouen et le Koeitcheou.

Cette fois-ci plus que jamais, j’ai donc eu le souci de compléter mes recherches sur la nature et la quantité des ressources si variées de ces régions, tant du sol que du sous-sol, et sur l’orientation des courants commerciaux.

L’éminent directeur de l’Institut Pasteur, M. Roux, avait bien voulu me charger aussi d’une étude particulièrement intéressante pour le Tonkin et même l’industrie lyonnaise : je veux parler d’une enquête sur la sériciculture au Setchouen et sur les moyens de développer, d’améliorer la production de la soie dans cette province.

Tel était le programme à remplir, assez lourd, mais soutenu par l’expérience de plusieurs années dans la Chine de l’ouest, et ayant confiance dans mes collaborateurs, confiance qui a été justifiée, je comptais fermement le mener à bonne fin.

Mais vous savez ce qui s’est passé ! La brusque éclosion de la révolution chinoise et l’attaque dont vous avez été l’objet, dont nous avons failli être les victimes.

Les premiers temps après cette attaque, j’ai eu lieu de croire que tout notre travail d’exploration, toutes nos fatigues avaient été inutiles. Mais si beaucoup de documents des plus précieux ont été perdus, il n’en a pas été de même, heureusement, pour certains rapports, qui, au moment où les révolutionnaires coupaient toutes les communications, ont pu passer et parvenir aux ministères ou aux sociétés intéressés.

Parmi ces rapports, s’en trouvait un renfermant une carte schématique des différents itinéraires de la mission, y compris l’exploration du Yalong.

Tout le travail géographique ne sera donc pas perdu ; certaines reconstitutions seront possibles.

Un travail sur la sériculture, destiné à l’Institut Pasteur, est aussi arrivé à bon port ; de même une étude d’ordre économique.

De plus, un mois après l’attaque, au cours de perquisitions faites chez les chefs du mouvement révolutionnaire, un grand nombre d’échantillons de plantes dédaignés par les pillards ont été retrouvés ; aussi des spécimens zoologiques, quelques échantillons de roches et deux carnets d’observations sur le Yunnan.

Malheureusement, mes carnets sur la région la moins connue, la plus intéressante, sont tous perdus.

Il en est de même de tous les levés topographiques et panoramiques établis avec tant de peine et de soin par MM. Noiret et Dessirier. M. Noiret n’a sauvé que son carnet d’observations astronomiques.

Je faisais tout à l’heure allusion à une étude d’ordre économique, heureusement parvenue à destination. Elle était intitulée : "Les grands courants commerciaux de l’ouest chinois et le chemin de fer du Yunnan." Je m’étais posé depuis longtemps la question suivante : "Dans quelle proportion l’ouest chinois, les provinces du Yunnan, du Setchouen et du Koeitcheou, peuvent-elles aider au développement du Tonkin, accroître l’importance du rôle qu’il est appelé à jouer de par sa position géographique."

J’ai pu y répondre dans le sens favorable que j’avais prévu, d’après mes voyages antérieurs.

En me basant donc, non sur des hypothèses, mais sur des faits précis, des données géographiques et des chiffres, je suis arrivé à cette conclusion que le plus bel avenir est réservé à notre colonie indochinoise, dans ses rapports avec la Chine du sud-ouest. Et les faits, récemment, sont venus me donner raison.

Inutile d’ajouter que la France ressentira l’heureux contrecoup de cette évolution économique.

Je dirai maintenant deux mots du matériel et instruments scientifiques dont disposait la mission :

1) Pour les études géographiques : deux théodolites, une lunette à occultation, une astrolabe, six chronomètres, quatre baromètres anéroïdes, des clisimètres à double action, etc.

2) Un baromètre à large cuvette Tonnelot, placé à notre base et qui nous permettrait de faire des observations intéressantes sur le régime des pressions de ces régions et ainsi de vérifier nos anéroïdes. Malgré les difficultés d’un long voyage en montagne, ce baromètre est arrivé en bon état.

3) Un baromètre enregistreur.

4) Des thermomètres et hygromètres.

5) Un microscope puissant devant surtout me servir à l’étude des maladies des vers à soie.

En ce qui concerne les collections destinées au Muséum, nous étions très suffisamment outillés pour les recherches ou cueillettes destinées aux différentes sections.


[1] La Société de géographie, l’Académie des sciences, l’Académie des inscriptions, l’Indo-Chine participèrent aussi à l’organisation de notre mission.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 3 novembre 2007 7:58
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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