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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Léouzon Le Duc, VOLTAIRE ET LA POLICE. Dossier recueilli à Saint-Petersbourg parmi les manuscrits français originaux enlevés à la Bastille en 1789. Avec une introduction sur le nombre et l'importance des dits manuscrits, et un essai sur la bibliothèque de Voltaire. précédée d’un discours sur l’histoire de Belgique par le Baron de Reiffenberg lu à l’Académie de Bruxelles le 4 février 1836. Paris: Ambroise Bray, Libraire-Editeur, 1867, 267 pp. Une édition numérique réalisée grâce à la générosité de M. Gustave Swaelens, bénévole, journaliste belge à la retraite, Suisse. Préface Les documents qui forment la matière du présent volume ont été copiés par moi, sur les originaux, à la bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg. Je les avais déjà fait connaître en partie, il y a quinze ans dans un ouvrage aujourd'hui épuisé ; il m'a paru utile, après les avoir complétés, de les rééditer. En effet, la souscription récemment ouverte dans le but d'ériger une statue à Voltaire, au milieu de l'une des places publiques de Paris, a de nouveau ramené l'attention sur ce grand agitateur du dix-huitième siècle. On relit ses oeuvres, on révise les jugements portés sur lui ; articles de journaux, brochures légères, livres sérieux [1], se multiplient ; avant peu, si je ne me trompe, nous verrons renaître, à propos de Voltaire, les discussions passionnées d'un autre âge. J'ai donc regardé comme un devoir de ne point laisser dans l'oubli des documents qui se relient si intimement au débat. Sans doute, ils n'embrassent qu'un des côtés de Voltaire, mais c'est le côté principal, c'est l'homme ! On ne saurait, par exemple, s'en prendre à nous si le portrait moral qui en ressort est peu flatté : c'est Voltaire lui-même qui tient le pinceau. Voudra-t-on voir dans cette publication une façon de protester contre la souscription dont il s'agit ? Je ne m'en défendrai pas. Je comprends une statue de Voltaire dans une salle d'académie, une bibliothèque, un théâtre, un musée ou tout autre monument d'ensemble. Là, elle est à sa place et toute méprise est impossible. C'est l'hommage manifeste au grand écrivain. La place publique, à Paris, surtout, a d'autres exigences. Le bronze et le marbre ne devraient s'y dresser, selon moi, qu'en l'honneur d'un souverain dont le règne a marqué ou marquera dans l'histoire, ou d'un citoyen distingué par l'éclat et la fierté de son patriotisme, la noblesse et la grandeur de son caractère. En dehors de ces conditions, toute statue érigée ne m'apparaît que comme un témoignage puéril de vanité ou de flatterie. On passe cette fantaisie à une cité de province ; elle serait indigne de la capitale de la France. Paris ne doit avoir à contempler, sur ses places publiques, que les images de ces hommes dont le nom s'impose non-seulement à l'admiration mais encore au respect, et dont la vie hautement digne et méritante, peut allumer l'émulation et s'offrir en exemple. Or, en est-il ainsi de Voltaire ? Voltaire, l'un des plus illustres, par l'esprit et le talent, s'est-il également signalé par l'éclat et la fierté de son patriotisme, par la noblesse et la grandeur de son caractère ? J'en appelle au jugement impartial de tous ceux qui liront ce livre. * * Les pièces relatives aux rapports de Voltaire avec la police forment un dossier spécial conservé parmi les manuscrits français originaux de la bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg. Ces manuscrits ont été enlevés en 1789, partie à la Bastille, partie à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés où se trouvaient alors nos archives nationales. C'est une triste histoire que celle de cet enlèvement, et il en est résulté pour nos dépôts une perte irréparable. J'en fais le sujet d'une introduction étendue où, en même temps que je révèle le nombre et l'importance des manuscrits en question, j'explique comment le dossier concernant Voltaire est devenu la propriété de la Russie. On sait, en outre, que l'impératrice Catherine II, grande admiratrice de Voltaire, acheta sa bibliothèque après sa mort. J'ai passé plusieurs jours au sein de cette bibliothèque déposée aujourd'hui dans une des salles du palais de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, prenant des notes tant sur les livres que sur les manuscrits. Après avoir mis ces notes en ordre, je les publie ici sous le titre d'Essai sur la bibliothèque de Voltaire. On y trouvera des détails caractéristiques ainsi que plusieurs indications curieuses touchant les questions qui forment l'objet principal de cet ouvrage.[1] Parmi les livres sérieux, qu'il me soit permis de signaler tout particulièrement, l'ouvrage que publie en ce moment M. l'abbé Maynard, sous ce titre : Voltaire, sa vie et ses oeuvres. Cet ouvrage est assurément le plus considérable qui ait paru jusqu'à présent sur Voltaire ; il accuse une lecture immense, et se distingue par un esprit de critique où la sagacité la plus pénétrante s'unit à la plus loyale impartialité. Voltaire est là tout entier ; rien de ce qui peut servir à faire apprécier son talent, à expliquer ses actes, à définir son caractère, n'est oublié. Quand on a lu l'ouvrage de M. l'abbé Maynard, on connaît Voltaire à fond ; le Protée s'y dégage de ses formes multiples et se laisse étreindre, enfin, dans sa réalité complète et véritable. Note du copiste : Une note descriptive du livre de l'abbé Maynard figure en fin de la présente numérisation dans la liste d'autres ouvrages publiés par Ambroise Bray.]
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