Considéré comme le chef de file de l'islamologie française, Évariste Lévi-Provençal fut le directeur de l'Institut d'études islamiques. Ses travaux et ses innovations complétèrent la connaissance de la question musulmane dans l'Espagne médiévale, dont il était le spécialiste incontesté.
« Parmi les nombreuses publications du regretté E. Lévi-Provençal, deux ont une importance toute particulière : Les Historiens des Chorfa (1922) qui était le sujet de sa thèse de doctorat, et Histoire de l'Espagne musulmane (1944 puis 1950-1953) qui fut considérée immédiatement comme son chef-d'œuvre. Depuis cette date, la recherche a bien entendu progressé, de nouveaux documents ont été découverts et édités, de nouveaux domaines ont été défrichés, de nouvelles méthodes ont été testées, mais les deux ouvrages restent et resteront sans doute longtemps encore, irremplaçables car leur valeur ne tient pas tant à la richesse incontestable de leur contenu qu'à l'esprit qui a présidé à leur élaboration. La recherche continue de s'enrichir et de se diversifier. Chaque jour on découvre des documents nouveaux, chaque jour on essaie de nouvelles méthodes et on présente des interprétations inédites d'œuvres ou de faits connus. Reste toutefois la question fondamentale qui est de déterminer le sens d'une histoire qui, contrairement à d'autres, a un début (92/712) et une fin (897/1492 ou 1018/1610). Et c'est sur ce point précis que la position de Lévi-Provençal est toujours d'actualité. L'Histoire de l'Espagne musulmane est avant tout l'histoire d'une culture, d'une formation sociale et par conséquent d'un peuple. Si l'ouvrage a de l'avis de tous les spécialistes rendu caducs ceux qui l'avaient précédé, on ne peut malheureusement pas dire que ceux qui ont prétendu le continuer ou le renouveler aient su se maintenir à son niveau, même s'ils marquent un progrès dans l'établissement des faits. Pendant longtemps, on s'est appesanti sur les réussites des musulmans d'Espagne, depuis quelques années on se plaît à décrire leur malheur. Il est temps de revisiter, en compagnie de Lévi-Provençal, l'époque bénie où ils vivaient heureux dans ce qu'ils n'ont cessé de décrire comme un paradis. » (Maisonneuve-Larose)
Dernière mise à jour de cette page le lundi 28 avril 200820:10
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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