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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique sera réalisée à partir du texte de Henri MASPERO (1883-1945), Mythologie de la Chine moderne (1928) *. Mythologie asiatique illustrée, Librairie de France, Paris, 1928. Texte repris dans Le taoïsme et les religions chinoises, NRF, Éditions Gallimard, 1971, pages 87 à 220. Une édition numérique réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris. Préface C04. Henri MASPERO : Mythologie de la Chine moderne (1928). [à titre de préface, css présente le compte-rendu de lecture de l’œuvre d’Henri Maspero, préparé par Émile Gaspardone, et publié au Bulletin de l’E.F.E.O, 1928, t. 28, pp. 537-539] La Mythologie de la Chine moderne, dans la Mythologie asiatique publiée par M. Paul‑Louis Couchoud, est le résumé le plus étendu et certainement le meilleur que renferme ce volume de vulgarisation luxueuse. Mêlée à toute l'histoire et à toute la littérature chinoises, la mythologie de la Chine n'a jamais été l'objet d'un traité véritable, et il est douteux qu'un pareil traité puisse être écrit de sitôt. M. Granet a récemment montré, sur une série des plus anciens thèmes, tout le parti que l'analyse sociologique pouvait tirer de données même fragmentaires. M. Maspero a tenté une mise en œuvre analogue au: point de vue de la critique historique et donné le complément de la présente étude dans le Chapitre II, livre II de sa Chine antique. La méthode aujourd'hui la plus sûre est celle des monographies. Parmi les ouvrages sans prétention scientifique, mais constituant de vigoureux et fort utiles défri-chements, une information plus compréhensive se trouve dispersée un peu partout dans l'œuvre du P. Wieger et ramassée, en une richesse mêlée et touffue, dans les Recherches du P. Doré, a travers lesquelles son Manuel peut servir comme une sorte d'introduction ou de guide incomplet. En 1922, avant M. Ferguson, M. Werner, l'auteur du Chinese de la Descriptive Sociology dirigée par Spencer, a publié le premier précis non chinois, emprunté surtout aux Recherches du P. Doré et aux sources chinoises. Ces dernières abondent, mais ce n'est pas le lieu de les énumérer ici. Dans son exposé populaire, M. Maspero s'est borné à faire un choix parmi les mvthes qui lui « ont paru être les plus vivants dans le sentiment religieux et le culte du peuple actuel ». C'est dire qu'outre les mythes secondaires, toute la partie impersonnelle de la religion populaire a été écartée. Le classement était difficile ; il implique généralement une théorie sur les origines dont l'établissement eût été déplacé en cette occasion. M. Maspero a adopté la division suivante :
Ce plan surtout descriptif n'exclut pas les notions historiques ou topographiques. C’est ainsi que M. Maspero distingue les formes locales du dieu des richesse et même des zones générales de prédominances: confucéenne dans le Nord, taoïque au Sseu‑tch'ouan et au Fou-kien, bouddhique au Tchö-kiang. C'est ainsi encore qu'il remonte, au besoin, jusqu'à l'antiquité, comme lorsqu'il caractérise le dieu des fossés, substitut moderne de l’ancien dieu du sol, « le plus important des dieux féodaux », ou la Si-wang-mou, monstre des épidémies, devenue, vers le début des Han, et sans doute antérieurement, grâce, peut-être, à une confusion, la déesse qui supprime les épidémies et donne l'immortalité. Toutes ces indications ne touchent que des faits particuliers, car l'histoire même de la formation de la religion populaire n'est point faite. M. Maspero note les traits essentiels du terme actuel de cette évolution : la religion populaire est le résultat adogmatique d'un mélange, accompli au cours des siècles, d'éléments des trois religions dont, seuls, les clergés demeurent. Chacun de ces clergés s'adresse en droit, à des dieux sans caractère commun. En fait, pour le peuple, subsiste uniquement la notion, fondée sur la crainte, de puissances surhumaines, avec la tendance utilitaire, c’est-à-dire le soin de se les propitier : d'où une confusion qui va jusqu'à l'application des titres d'une religion aux dieux de l'autre. De ce soin de propitier toute puissance, et même toute éventualité de puissance, M. Maspero a recueilli sur place, en 1919, un exemple significatif. En 1915, dans un village du Ho‑han, un jeune homme meurt, et ses parents ne prennent pas le deuil. On s’étonne, on apprend qu’il avait prédit sa mort, que lui avait annoncée en rêve le dieu des murs et des fossés. Le sous-préfet de Jou-nan en rapporte à Yuan Che-k’ai, président de la République. Et le président de la République, après une nouvelle enquête, décerne un titre posthume au mort. « Celui-ci apparut en sorge à diverses personnes, et l’on sut ainsi qu’il était véritablement devenu dieu des murs et des fossés. »
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