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Collection « Les auteur(e)s classiques »

John Silas Reed, Dix jours qui ébranlèrent le monde. (1919)
Notes et explications


Une édition électronique réalisée à partir du texte de John Silas Reed, Dix jours qui ébranlèrent le monde. (1919) Traduit de l’Américain et du Russe par Vladimir Pozner. Préface d’Ewa Berard. Paris: Les Éditions du Seuil, 1996, 612 pp.. Une édition numérique de Claude Ovtcharenko, journaliste à la retraite dans le sud de la France.

Dix jours qui ébranlèrent le monde.

Notes et explications

La multiplicité des organisations russes – groupements politiques, comités et comités centraux, soviets, doumas et unions – risque d’embrouiller le lecteur moyen. On trouvera donc ci-dessous quelques brèves définitions et explications.

Partis politiques

Au moment des élections et à la Constituante, dix-sept listes s’affrontaient à Petrograd alors que certaines villes de province en connurent jusqu’à quarante ; toutefois, le résumé que je donne des buts et de la composition des partis politiques se borne aux groupements et factions mentionnés dans ce livre. Seuls l’essentiel de leur programme et le caractère général des éléments qui les composent ont été retenus.

1. « Monarchistes » de diverses nuances, « octobristes », etc.

Ces groupes, jadis puissants, n’existaient plus ouvertement ; leurs membres se livraient à des activités clandestines ou bien se joignaient aux cadets, à mesure que ces derniers passaient progressivement dans le camp des monarchistes. Représentés dans ce livre par Rodzianko, Chouguine.

2. « Cadets »

Mot formé des initiales du Parti constitutionnel-démocrate. Nom officiel : « Parti de la liberté du peuple ». Du temps des tsars, les cadets qui se recrutaient parmi les éléments libéraux des classes possédantes étaient le grand parti de réforme politique correspondant approximativement au Parti progressiste américain. Lorsque la révolution éclata au mois de mars 1917, les cadets formèrent le premier Gouvernement provisoire. Ce dernier fut renversé en avril parce qu’il s’était prononcé en faveur des objectifs impérialistes des Alliés qui comprenaient les objectifs du régime tsariste. À mesure que la révolution prenait un caractère de plus en plus social et économique, les cadets devenaient de plus en plus conservateurs. Ils sont représentés dans ce livre par Milioukov, Vinaver, Chatski.

2 a. Groupe d’Hommes publics. Les cadets s’étant rendus impopulaires par leurs attaches avec la contre-révolution de Kornilov, le groupe d’Hommes publics fut fondé à Moscou. Ses représentants détenaient des postes dans le dernier cabinet Kerenski. Le groupe se proclamait sans parti, tout en ayant pour chef de fille intellectuels des hommes comme Rodzianko et Choulguinne. Il se composait des plus « modernes » parmi les banquiers, commerçants industriels, assez intelligents pour se rendre compte que les soviets devaient être combattus par leur propre arme, celle de l’organisation économique. Représentants typiques : Lianozov, Konovalov.

3. Socialistes populistes ou troudoviks (groupe travailliste)

Parti numériquement faible, composé d’intellectuels circonspects, de dirigeants des coopératives et de paysans conservateurs. Tout en faisant profession d’être socialistes, les populistes soutenaient en réalité les intérêts de la petite bourgeoise : employés, boutiquiers, etc. Héritiers directs de la tradition conciliatrice du groupe travailliste à la IVe douma impériale, composé dans une large mesure de députés paysans. Au moment où a éclaté la révolution de Mars 1917, Kerenski était le leader des troudoviks. Les socialistes populistes sont un parti nationaliste. Ils sont représentés dans ce livre par Péchékhonov, Tchaïkovski.

4. Parti ouvrier social-démocrate russe

À l’origine, des socialistes. Au congrès de 1903, le parti s’est scindé sur des questions tactiques en deux fractions : la « majorité » (bolchinstvo) et la « minorité » (menchinstvo). Ainsi sont nés les noms de bolcheviks et de mencheviks, « membres de la majorité » et « membres de la minorité ». Ces deux ailes se sont transformées en deux partis séparés qui s’appelaient tous deux « parti social-démocrate russe » et se réclamaient tous deux du marxisme. Depuis la révolution de 1905, les bolcheviks se sont trouvés, en fait, en minorité, pour redevenir en majorité en septembre 1917.

a. Mencheviks. Ce parti comprend des socialistes de toutes nuances qui croient que la société doit progresser vers le socialisme par une évolution naturelle et que la classe ouvrière doit commencer par conquérir le pouvoir politique. Ils sont également nationalistes. C’était le parti des intellectuels socialistes et, comme toutes les possibilités d’éducation se trouvaient détenues par les classes possédantes, les intellectuels ont réagi d’instinct à leur formation pour se ranger du côté des possédants. Parmi ceux qui les représentent dans ce livre, on trouve Dan, Lieber, Tsérételli.

b. Mencheviks internationalistes. C’est l’aile progressiste des mencheviks, aile internationaliste et hostile à toute coalition avec la bourgeoisie, mais en même temps ne voulant pas de rupture avec les mencheviks conservateurs et opposée à la dictature du prolétariat que préconisent les bolcheviks. Trotsky a longtemps appartenu à ce groupe. Parmi ses leaders : Martov, Martynov.

c. Bolcheviks. S’appellent à présent : Parti communiste, pour souligner leur rupture totale avec les traditions du socialisme « modéré » ou « parlementaire », qui prévalent parmi les mencheviks et chez les soi-disant « socialistes majoritaires » dans tous les pays. Les bolcheviks ont préconisé l’insurrection immédiate du prolétariat et la prise du pouvoir, afin de hâter l’avènement du socialisme en s’emparant de force de l’industrie, de la propriété foncière, des ressources naturelles et des institutions financières. Ce parti exprime surtout les désirs des ouvriers d’usine, mais aussi d’une large portion de paysans. « Bolchevik » ne peut pas être traduit par « maximaliste » : les maximalistes forment un groupe à part (voir § 5b). Parmi les dirigeants : Lénine, Trotsky, Lounatcharski.

d. Sociaux-démocrates internationalistes unifiés. Également appelés groupe de Novaïa jizn (La Vie nouvelle), du nom du très influent journal qui en était l’organe. Un petit groupe d’intellectuels, très peu suivi par les ouvriers, à l’exception des partisans personnels de Maxime Gorki qui en était le leader. Des intellectuels, dont le programme était presque le même que celui des mencheviks internationalistes, sauf qu’ils refusaient de se lier à une des deux grandes fractions. Tout en s’opposant à la tactique bolchevique, ils demeuraient au sein des organisations soviétiques. Ses autres représentants dans ce livre ; Avilov, Kramarov.

e. Edinstvo. Un tout petit groupe, de plus en plus faible, composé presque entièrement de partisans personnels de Plékhanov, un des pionniers du mouvement social-démocrate russe dans les années 80 et son plus grand théoricien. Plékhanov, un vieillard, était extrêmement patriote et trop conservateur, même au gré des mencheviks. Après le coup d’État bolchevique, Edinstvo disparut.

5. Parti socialiste-révolutionnaire

Appelé « essaire », d’après ses initiales (S. R.). À l’origine, parti des paysans révolutionnaires, parti des organisations de combat : des terroristes. Nombre de gens qui n’avaient jamais été socialistes y ont adhéré après la révolution de Mars. À cette époque, les essaires étaient en faveur de l’abolition de la propriété privée à la campagne seulement, les propriétaires devant être indemnisés d’une manière ou d’une autre. Finalement, la poussée du sentiment révolutionnaire chez les paysans força les essaires à abandonner la clause de l’indemnisation et poussa les plus jeunes et les plus fougueux parmi les intellectuels à quitter le parti en automne 1917 pour en former un autre, le Parti socialiste révolutionnaire de gauche. Les essaires, que les groupements plus radicaux ont toujours nommés par la suite « socialistes-révolutionnaires de droite », adoptèrent l’attitude politique des mencheviks avec qui ils collaboraient. Ils finirent par représenter les paysans riches, les intellectuels et les habitants politiquement inéduqués de lointains districts ruraux. Cependant, on rencontrait parmi eux, sur les questions politiques et économiques, des divergences d’opinions beaucoup plus grandes que chez les mencheviks. Quelques-uns de leurs chefs, mentionnés dans ces pages : Avksentiev, Gotz, Kerenski, Tchernov, la « Grand-mère » Brechkovskaïa.

a. Socialistes révolutionnaires de gauche. Bien qu’ils souscrivaient en principe au programme bolchevique de dictature du prolétariat, ils avaient des scrupules à suivre l’impitoyable tactique bolchevique. Ils n’en demeuraient pas moins au sein du gouvernement soviétique et détenaient certains portefeuilles, en particulier celui de l’Agriculture. Ils s’en sont démis à plusieurs reprises, mais sont toujours revenus sur leur décision. Les paysans, à mesure que, de plus en plus nombreux, ils quittaient les rangs des essaires, venaient adhérer au Parti socialiste-révolutionnaire de gauche, qui finit par devenir le grand parti de la paysannerie, artisan du gouvernement soviétique, de la confiscation sans indemnités des grands domaines et de leur partage par les paysans eux-mêmes. Parmi ses chefs : Spiridonova, Karéline, Kamkov, Kalagaïev.

b. Maximalistes. Un rejeton du parti socialiste-révolutionnaire pendant la révolution de 1905, et qui fut à l’époque un puissant mouvement paysan, exigeant l’application immédiate du programme socialiste maximum. À présent, un groupe insignifiant d’anarchistes paysans.

La procédure parlementaire

Les meetings et les congrès se déroulent en Russie sur le mode européen plutôt que sur le nôtre. D’habitude, on commence par élire un bureau et un présidium.

Le présidium est un comité directeur, composé des représentants des groupes et tendances qui forment l’assemblée, au prorata de leur importance numérique. Le présidium décide de l’ordre du jour, et ses membres peuvent être chargés par le président de la direction provisoire des débats.

Chaque question (vopros*) est formulée d’une façon générale avant d’être débattue ; à la fin de la discussion, des résolutions sont déposées par les divers groupes ; chacune fait l’objet d’un vote séparé. L’ordre du jour peut être et généralement se trouve bouleversé au bout d’une demi-heure. Sous prétexte d’« urgence », presque toujours admis par l’assemblée, n’importe qui peut se lever et dire n’importe quoi sur n’importe quel sujet. C’est la foule des présents qui contrôle le déroulement de la réunion, et les fonctions du président se réduisent en fait à agiter une clochette et à donner la parole aux orateurs. Le vrai travail se fait entièrement dans les réunions des divers groupes et tendances politiques dont chacun, représenté par un porte-parole vote presque toujours en bloc. Il en résulte, toutefois, qu’à chaque nouveau problème ou vote important, la séance est suspendue pour permettre aux membres des divers groupes et tendances de se réunir entre eux.

La foule est extrêmement bruyante ; elle acclame ou interrompt les orateurs et bouscule les prévisions du présidium. Parmi les cris les plus fréquents, on entend : « Prossim ! » (s’il-vous-plaît ! continuez !), « pravilno » ou « éto verno ! » (juste ! c’est vrai !), « dovolno ! » (assez !), « doloï ! » (à bas !), « posor ! » (honte !), « tiché ! » (silence ! moins de bruit !).

Organisations populaires

1. Soviets

Le mot « soviet » signifie conseil. À l’époque des tsars, le Conseil d’État impérial s’intitulait Gossoudarstvennyï Soviet. Mais, depuis la révolution, ce terme a servi à définir un certain type de parlement élu par les membres des organisations économiques de la classe ouvrière : le soviet des députés ouvriers, soldats et paysans. J’ai donc limité à ces organisations l’emploi du mot soviet, le traduisant dans tous les autres cas par conseil.

À côté des soviets locaux, élus dans chaque bourg, village et ville, petite ou grande, de Russie, il existe des soviets de districts (rayonnyï), de régions et de provinces (oblastnyï et goubernskiï), ainsi que le Comité exécutif central des soviets panrusses qui siège dans la capitale et qu’on a surnommé, en le réduisant à ses initiales, Tsik. (Voir plus bas « les comités centraux ».)

Les soviets d’ouvriers par branches d’industrie, les syndicats ouvriers russes s’appelaient unions professionnelles et comptaient, au moment de la révolution bolchevique, de trois à quatre millions de membres. Ils formaient une organisation unique, une sorte de fédération du travail russe dont le Comité central exécutif siégeait dans la capitale.

2. Syndicats

Bien qu’organisés par branches d’industrie, les syndicats ouvriers russes s’appelaient unions professionnelles et comptaient, au moment de la révolution bolchevique, de trois à quatre millions de membres. Ils formaient une organisation unique, une sorte de Fédération du travail russe dont le Comité central exécutif siégeait dans la capitale.

3. Comités d’usine

Ces organisations avaient été créées spontanément dans les entreprises par les ouvriers qui avaient profité de l’effondrement de l’administration, consécutif à la révolution, pour essayer de s’assurer le contrôle de l’industrie. Ils avaient pour tâche de s’emparer des usines par l’action révolutionnaire et de les faire fonctionner. Ces comités, eux aussi, étaient organisés sur le plan national et possédaient, à Petrograd, un comité central qui collaborait avec les syndicats.

4. Doumas

Le mot douma signifie à peu près « assemblée délibérante ». L’ancienne douma impériale, qui, sous une forme démocratisée, survécut de six mois à la révolution, mourut de sa belle mort en septembre 1917. La douma municipale, dont il est question dans ce livre, est le conseil municipal réorganisé, souvent appelé « administration municipale autonome ». Elle avait été désignée au vote direct et secret et n’a pas réussi à entraîner les masses pendant la révolution bolchevique pour la seule raison que l’influence de tous les élus purement politiques déclinait alors qu’augmentait la puissance des organisations émanant des formations économiques.

5. Zemstvo

Veut dire approximativement « conseil rural ». Les zemstvos sont des organismes mi-politiques, mi-sociaux, dotés sous les tsars de pouvoirs administratifs forts réduits, et qui avaient été développés et dirigés principalement par les éléments intellectuels libéraux des propriétaires fonciers. Ils s’occupaient surtout de l’éducation et des services sociaux dans les milieux paysans. Pendant la guerre, les zemstvos ont graduellement pris en charge tout l’approvisionnement et l’équipement de l’armée russe, ainsi que les achats à l’étranger ; ils se livraient parmi les soldats à un travail correspondant d’une façon générale à celui que la YMCA [1] faisait au front. Après la révolution de Mars, les zemstvos ont été démocratisés dans le but d’en faire des organes de gouvernement local dans les districts ruraux. Mais, pas plus que les doumas municipales, ils ne pouvaient concurrencer les soviets.

6. Coopératives

Avant la révolution, les coopératives de consommation ouvrières et paysannes comptaient en Russie plusieurs millions d’adhérents. Fondé par les libéraux et les socialistes « modérés », le mouvement coopératif n’était pas soutenu par les groupements socialistes de caractère révolutionnaire parce qu’il constituait un succédané du transfert intégral aux ouvriers des moyens de production et de distribution. Après la révolution de Mars, les coopératives connurent un essor rapide ; dominés par les socialistes populistes, les mencheviks et les essaires, elles jouèrent un rôle politique conservateur jusqu’à la révolution bolchevique. Il n’en reste pas moins que ce sont les coopératives qui ont nourri la Russie lorsque l’ancien système du commerce et des transports se fut écroulé.

7. Comités de l’armée

Ces comités ont été formés par les combattants du front pour lutter contre l’influence réactionnaire des officiers de l’ancien régime. Chaque compagnie régiment, brigade, division et corps d’armée avait son comité ; au sommet se trouvait un comité d’armée. Le Comité central de l’armée collaborait avec l’état-major. La débâcle de l’appareil militaire administratif, consécutive à la révolution, força ces comités à assumer la plupart des tâches des services de l’intendance et même, dans certains cas, le commandement des troupes.

8. Comité de la flotte

Organisations similaires au sein de la marine.


Comités centraux

Au cours du printemps et de l’été 1917, toutes sortes d’organisations ont tenu leur congrès national à Petrograd. Ce fut le cas des soviets ouvriers, soldats et paysans, des syndicats, des comités d’usine, des comités de l’armée et de la flotte, sans compter toutes les branches des forces terrestres et navales, les coopératives, les minorités nationales, etc. Chacun de ces congrès désignait un comité central ou un comité exécutif central chargé de veiller à ses intérêts particuliers au siège du gouvernement. À mesure que le Gouvernement provisoire s’affaiblissait, ces comités centraux se voyaient obligés d’assumer un pouvoir administratif de plus en plus étendu.

Parmi les comités centraux mentionnés dans ce livre, les plus importants sont les suivants :

Union des unions

Lors de la révolution de 1905, le professeur Milioukov et d’autres libéraux avaient fondé des associations de médecins, d’avocats et d’autres représentants des professions libérales. Elles adhéraient toutes à une organisation centrale : l’Union des unions. En 1905, celle-ci avait coopéré avec les groupements démocratiques révolutionnaires, mais en 1917, elle s’opposa au soulèvement bolchevique et organisa les fonctionnaires qui se mirent en grève contre le pouvoir des soviets.

Tsik

Comité exécutif central panrusse des soviets des députés ouvriers et soldats. Appelé ainsi d’après ses initiales.

Tsentroflot

« Centro-flotte » – Comité central de la flotte.

Vikjel

Comité central panrusse du syndicat des cheminots. Son nom est formé de ses initiales.

Autres organisations

Gardes rouges

Ouvriers d’usines armés. La garde rouge avait vu le jour pendant la révolution de 1905 pour réapparaître en mars 1917, lorsqu’il s’est agi de maintenir l’ordre à Petrograd. Les hommes étaient pourvus d’armes, et tous les efforts du Gouvernement provisoire pour les désarmer sont demeurés plus ou moins vains. Lors de chaque grande crise révolutionnaire, les gardes rouges descendaient dans la rue, dépourvus d’entraînement et de discipline, mais pleins de zèle révolutionnaire.

Gardes blancs

Volontaires bourgeois qui ont fait leur apparition au dernier stade de la révolution afin de défendre la propriété privée contre les atteintes des bolcheviks. Dans le nombre, il y avait beaucoup d’étudiants.

Tékhintsy

La soi-disant « Division sauvage » de l’armée, formée des membres des tribus musulmanes d’Asie centrale à la dévotion du général Kornilov. Les tékhintsy étaient connus pour leur obéissance aveugle et pour leur sauvage cruauté.

Bataillons de la mort ou bataillon de choc

C’est le bataillon de femmes que le monde a connu sous le nom de bataillon de la mort, mais il y a eu plusieurs unités composées d’hommes qui portaient ce nom. Kerenski les avait formées pendant l’été 1917 dans le but de renforcer par leur héroïque exemple la discipline et l’ardeur de jeunes gens d’un extrême patriotisme. Ils se recrutaient avant tout parmi les fils de la bourgeoisie.

Union des officiers

Organisation d’officiers réactionnaires formée pour combattre politiquement la puissance croissante des comités de l’armée.

Chevalier de Saint-Georges

La croix de Saint-Georges sanctionnait les actions d’éclat militaires. Son titulaire devenait d’office chevalier de Saint-Georges. Cette organisation se trouvait sous l’influence des militaristes.

Union paysanne.

En 1905, l’Union paysanne était une organisation révolutionnaire. Cependant, en 1917, elle exprimait les opinions politiques de la paysannerie aisée dans sa lutte contre le pouvoir grandissant et les buts révolutionnaires des soviets des députés paysans.

Chronologie et orthographe

J’ai adopté dans mon livre le calendrier grégorien, à la place de l’ancien calendrier russe qui retardait de 13 jours.

En transcrivant les noms et les mots russes, je n’ai pas cherché à suivre des règles scientifiques et me suis efforcé d’adopter une orthographe qui permît au lecteur de langue anglaise de reproduire le plus simplement possible la prononciation correcte [2].

Sources

De nombreux matériaux de ce livre proviennent de mes notes personnelles. Néanmoins, je me suis également servi d’une collection variée de plusieurs centaines de journaux russes – où l’on retrouve, à peu de chose près, toutes les dates de la période décrite –, de la collection du journal Russian Daily News et de deux journaux français : Journal de Russie et Entente. Cependant, le bulletin de la presse, publié tous les jours par le bureau d’information français à Petrograd, est beaucoup plus précieux, car il rend compte de tous les événements et discours importants et des commentaires de la presse russe. J’en possède la collection presque complète depuis le printemps 1917 jusqu’à la fin janvier 1918.

En outre, j’ai en ma possession, à quelques exceptions près, tous les décrets, proclamations et avis affichés sur les murs de Petrograd, depuis la mi-septembre 1917 jusqu’à la fin janvier 1918, de même que l’édition officielle de tous les décrets et ordres gouvernementaux et le texte officiel, publié par le gouvernement, des traités secrets et d’autres documents découverts au ministère des Affaires étrangères lorsque les bolcheviks s’en sont emparés.



[1] Young Men’s Christian Association, association protestante fondée en 1884 pour la protection physique, morale et religieuse des jeunes gens. (Note de l’édition de 1982.)

[2] Le traducteur a adopté le même principe à l’usage du lecteur français. (Note du traducteur.)



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 13 novembre 2017 16:28
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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