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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Eugène Revert, La France d'Amérique. (1955) Introduction
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Eugène Revert, La France d'Amérique. Martinique, Guadeloupe, Guyane, Saint-Pierre et Miquelon. Paris: Les Éditions maritimes et coloniales, 1955, 255 pp. Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole, professeure retraitée de l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi.
Les terres française d'Amérique
Introduction
Du XVIe au XVIIe siècle, la France a conquis un vaste empire en Amérique. Elle a occupé successivement le Canada, la Louisiane, c'est-à-dire en principe tous les territoires situés à l'Ouest de l'Ohio et du Mississipi, Saint-Domingue, plusieurs des Petites Antilles et la Guyane. On sait dans quelles conditions cet empire s'est disloqué. Le traité de Paris en 1763 nous a fait perdre le Canada auquel nos négociateurs ont préféré les Antilles. On connaît de même l'histoire de Saint-Domingue et la révolte de Toussaint Louverture. Bonaparte premier consul dut céder la Louisiane aux États-Unis. Les traités de 1815 ne nous laissèrent que les territoires encore maintenant dans nos mains : au Nord les deux îlots de Saint-Pierre et Miquelon d'une superficie totale de 241 km2 sous les Tropiques la Martinique et la Guadeloupe avec ses dépendances (partie française de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Désirade, Marie-Galante et les Saintes), en Amérique du Sud la Guyane Française.
La Martinique couvre environ 1.080 km2 avec une population de 240.000 habitants. Celle de la Guadeloupe et dépendances est du même ordre pour une superficie de 1.780 km2. La Guyane s'étend sur plus de 80.000 km2. Mais elle n'est habitée que par une population très clairsemée et, pour les tribus de l'intérieur, l'exacte évaluation est impossible à faire. Ses ressources latentes, par contre, sont immenses et expliquent les convoitises à peine déguisées dont elle a été l'objet. Elle ne se trouve encore qu'au stade des explorations méthodiques et des premières mises en valeur, malgré une histoire longue de plus de trois siècles et piquetée d'échecs, de trop d'échecs parfois sanglants. Elle ne peut, dans les conditions actuelles, être comparée ni pour la population, ni pour l'activité économique à la Martinique et à la Guadeloupe et c'est donc à ces dernières, étudiées conjointement, que sera consacrée la majeure partie de cet ouvrage. La Guyane viendra ensuite. Quelques pages enfin seront réservées à Saint-Pierre et Miquelon.
Cette seconde édition comporte nombre de modifications entraînées par les progrès de nos connaissances et surtout par l'évolution rapide des « Isles » et de la Guyane depuis leur départementalisation. J'ai fait mon premier séjour en Guyane en 1951 ; j'y ai des amis chers qui me tiennent au courant. Il ne reste au total que Saint-Pierre et Miquelon où je n'ai pu jusqu'à présent me rendre.
Cette fois encore je désirerais seulement qu'on voulût bien admettre que je m'efforce avant tout d'être sincère, absolument sincère, et de transposer aussi fidèlement que possible les réalités de nos possessions d'Amérique, telles que je crois les apercevoir.
Dernière mise à jour de cette page le vendredi 5 décembre 200818:40
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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