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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Guillaume de Rubruquis, VOYAGE, Librairie Delagrave, Paris, 1888, pages 21-144. Extrait de : ‘Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, par Guillaume de Rubruquis et Marco Polo’, d’Eugène Muller. Traduction de Pierre Bergeron. Une édition réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris. Avant-propos d'Eugène MULLER Vers le milieu du treizième siècle, le roi Louis IX, alors engagé dans sa première croisade, avait ouï dire que le grand khan des Tartares mongols, petit-fils de Djengis, avait témoigné d’assez formelles sympathies à un prince chrétien d’Arménie.. Il lui sembla de bonne politique de chercher, par delà les limites de l’islam qu’il combattait, de puissantes alliances morales, dont l’influence pût, au cas échéant, fournir un appui efficace aux revendications des peuples chrétiens. De Chypre, où il était alors, il députa donc une ambassade caractérisant bien les idées qu’elle devait tâcher de faire prévaloir auprès du souverain mongol. Trois pauvres moines partirent chargés de démontrer au prince asiatique tous les avantages moraux et matériels qui pourraient résulter pour lui et pour ses peuples d’embrasser la foi chrétienne, ou tout au moins d’accueillir et protéger les hommes qui viendraient la prêcher dans son empire. Comment ces moines furent reçus par le petit-fils de Djengis-Khan et quel fut le résultat de leur mission, on le verra dans la relation même du voyage que l’un deux, Guillaume de Rubruquis, d’origine flamande, rédigea en latin, sous forme de lettre au saint roi. Or ce voyage eut lieu dans les années 1252-1254. Alors sur le vaste domaine de Djengis régnait Mangou-Khan, qui, en vrai Tartare, avait gardé les goûts et les moeurs de son aïeul. Les envoyés de saint Louis durent l’aller chercher dans ses campements des montagnes et le visiter sous la tente du nomade. Six ou sept ans plus tard, à Mangou-Khan succédait son frère Koubilaï, qui, s’étant définitivement rendu maître des dernières provinces du grand empire civilisé, s’y établit en s’assimilant, avec une véritable supériorité d’instinct, toutes les traditions de grandeur et de magnificence de la dynastie détrônée. C’est à la cour de Koubilaï et sur divers points de ses opulents domaines que vécut pendant plus de vingt ans Marco Polo. Ainsi s’explique le contraste des deux récits, le premier d’ailleurs ne le cédant en rien au second pour l’évidente véracité, et pour le pittoresque, pour l’intérêt des tableaux. Bien que le récit sincère du moine fût de nature à parler moins vivement à l’imagination des lecteurs d’Occident, nul doute que s’il est été connu peu après sa rédaction, comme le fut celui du Vénitien, il eût valu à l’auteur l’honneur des reproductions, des traductions, qui donnèrent une notoriété universelle au livre de Marco Polo. Mais la précieuse épître, que peut-être même le royal destinataire ne reçut jamais, devait rester dans l’ombre jusque vers la fin du seizième siècle, où un compilateur anglais (Hakluit) la découvrit et l’inséra dans un recueil de navigations et découvertes. Quelque cinquante ans plus tard, Pierre Bergeron, géographe français, écrivain assez habile, en publia la traduction que nous reproduisons. Eugène MULLER.
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