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Collection « Les auteur(e)s classiques »
LES ORIGINES DE LA FRANCE CONTEMPORAINE. Tome V: Le régime moderne (1890, 1893)
Table des matières
Une édition électronique réalisée à partir du livre d'Hippolyte Taine (1828-1893), Hippolyte Taine (1828-1893), LES ORIGINES DE LA FRANCE CONTEMPORAINE. Tome V: Le régime moderne. Paris: Les Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 1986, Tome II, 412 pp sur 770. Édition publiée avec le concours du Centre National des Lettres. Première édition: Hachette, 1890, 1893. Une édition numérique réalisée grâce à la générosité de M. Pierre Palpant, retraité et bénévole.
Table des matières
Préface Avant-propos
Livre premier
Napoléon Bonaparte
Chapitre I. IMPORTANCE HISTORIQUE DE SON CARACTÈRE ET DE SON GÉNIE
I. Il est d’une autre race et d’un autre siècle. Origine de sa famille paternelle. Transplantation en Corse. Sa famille maternelle. Lætitia Ramolino. Ses sentiments de jeunesse à l’égard de la Corse et de la France. Indices fournis par ses premiers écrits et par son style. Nulle prise sur lui des idées ambiantes, monarchiques ou démocratiques. Ses impressions au 20 Juin, au 10 Août, après le 31 Mai. Ses liaisons sans attache avec Robespierre, puis avec Barras. Ses sentiments et son choix au 13 Vendémiaire. Le grand condottiere. Son caractère et sa conduite en Italie. Son portrait moral et son portrait physique en 1798. Ascendant précoce et subit qu’il exerce. Son caractère et son esprit sont analogues à ceux de ses ancêtres italiens du XVe siècle.
II. L’intelligence pendant la Renaissance italienne et l’intelligence d’aujourd’hui. Intégrité de l’instrument mental chez Bonaparte. Flexibilité, force et ténacité de son attention. Autres différences entre l’intelligence de Bonaparte et celle de ses contemporains. Il pense les choses, non les mots. Son aversion pour l’idéologie. Faiblesse ou nullité de son éducation littéraire et philosophique. Comment il s’est instruit par l’observation directe et par l’apprentissage technique. Son goût pour les détails. Sa vision interne des lieux et des objets physiques. Sa représentation mentale des positions, des distances et des quantités.
III. Sa faculté psychologique et son procédé pour penser les âmes et les sentiments. Son analyse de lui-même. Comment il se figure une situation générale au moyen d’un cas particulier, et le dedans invisible au moyen des dehors sensibles. Originalité et supériorité de sa parole et de son style. Comment il les adapte aux auditeurs et aux circonstances. Sa notation et son calcul des motifs efficaces.
IV. Ses trois atlas. Leur étendue et leur plénitude.
V. Son imagination constructive. Ses projets et ses rêves. Débordements et excès de sa faculté maîtresse.
Chapitre II
I. Les caractères pendant la Renaissance italienne et les caractères aujourd’hui. Intensité des passions chez Bonaparte. La sensibilité impulsive. Violence de son premier mouvement. Son impatience, sa promptitude, son besoin de parler. Son tempérament, ses nerfs, ses défaillances. Souveraineté habituelle de la pensée calculatrice et lucide. Puissance et source de volonté.
II. La passion maîtresse chez Bonaparte. Indices précoces de l’égoïsme actif et absorbant. Son éducation par les leçons de choses. En Corse. En France pendant la Révolution. En Italie. En Égypte. Son idée de la société et du droit. Elle s’achève en lui après le 18 Brumaire. Son idée de l’homme. Elle s’adapte à son caractère.
III. Le despote. Sa façon de maîtriser les volontés. Degré d’asservissement qu’il réclame. Sa façon d’évaluer et d’exploiter les hommes. Ton de son commandement et de sa conversation.
IV. Son attitude dans le monde. Ses manières avec les femmes. Son dédain des bienséances.
V. Son ton et ses façons avec les souverains. Sa politique. Son but et ses moyens. Comment, après les souverains, il révolte les peuples. Opinion finale de l’Europe à son endroit.
VI. Principe intérieur de sa conduite publique. Il subordonne l’État à sa personne, au lieu de subordonner sa personne à l’État. Effets de cette préférence. Son œuvre est viagère. Elle est éphémère. Elle est malfaisante. Nombre des vies qu’elle a coûtées. Mutilation de la France. Vice de construction dans son édifice européen. Vice analogue dans son édifice français.
Livre deuxième
Formation et caractères du nouvel État
Chapitre I
I. La situation en 1799. À quelles conditions la puissance publique est capable de faire son service. Deux points oubliés ou méconnus par les auteurs des Constitutions précédentes. Difficulté de la besogne à faire et mauvaise qualité des matériaux disponibles.
II. Conséquences, de 1789 à 1799. Insubordination des pouvoirs locaux, conflit des pouvoirs centraux, suppression des institutions libérales, établissement du despotisme instable. Malfaisance des gouvernements ainsi formés.
III. En 1799, la situation est plus difficile et les matériaux sont pires.
IV. Motifs pour ôter aux citoyens le droit d’élire les pouvoirs locaux. Les électeurs. Leur égoïsme et leur partialité. Les élus. Leur inertie, leur corruption, leur désobéissance.
V. Raisons pour remettre en une seule main le pouvoir exécutif du centre. Combinaisons chimériques de Siéyès. Objections de Bonaparte.
VI. Difficulté de constituer un pouvoir législatif. L’élection faussée et violentée depuis dix ans. Sentiments des électeurs en 1799. Vivacité de la haine contre les hommes et des dogmes de la Révolution. Composition probable d’une assemblée librement élue. Ses deux moitiés irréconciliables. Sentiments de l’armée. Proximité et sens probable d’un nouveau coup d’État.
VII. Combinaisons électorales et législatives de Siéyès. Usage qu’en fait Bonaparte. Paralysie et soumission des trois assemblées législatives dans la Constitution nouvelle. Emploi du Sénat comme instrument de règne. Sénatus-consultes et plébiscites. Établissement définitif de la dictature. Ses dangers et sa nécessité. Désormais la puissance publique est en état de faire son service.
Chapitre II
I. Service principal rendu par la puissance publique. Elle est un instrument. Loi commune à tous les instruments. Instruments mécaniques. Instruments physiologiques. Instruments sociaux. La perfection d’un instrument croît avec la convergence de ses effets. Une orientation exclut les autres.
II. Application de cette loi à la puissance publique. Effet général de son ingérence.
III. Elle fait le contraire de son office. Ses empiétements sont des attentats contre les personnes et les propriétés.
IV. Elle fait mal l’office des corps qu’elle supplante. Cas où elle confisque leur dotation et se dispense d’y suppléer. Cas où elle violente ou exploite leur mécanisme. Dans tous les cas, elle est un substitut mauvais ou médiocre. Raisons tirées de sa structure comparée à celle des autres corps.
V. Autres conséquences. A la longue, les corps supprimés ou atrophiés ne repoussent plus. Incapacité sociale et politique contractée par les individus. En quelles mains tombe alors la puissance publique. Appauvrissement et dégradation du corps social.
Chapitre III
I. Les précédents de l’organisation nouvelle. La pratique. Usurpations antérieures de la puissance publique. Les corps spontanés sous l’Ancien Régime et pendant la Révolution. Ruine et discrédit de leurs supports. Le pouvoir central, seul point survivant d’attache et d’appui.
II. La théorie. Concordance des idées spéculatives et des besoins pratiques. Le droit public sous l’ancien régime. Les trois titres originels du Roi. Travail des légistes pour étendre les droits régaliens. Obstacles historiques. Limitation primitive ou ultérieure du pouvoir royal. Principe philosophique et révolutionnaire de la souveraineté du peuple. Extension illimitée des droits de l’État. Application aux corps spontanés. Convergence des doctrines anciennes et de la doctrine nouvelle. Les corps considérés comme des créations de la puissance publique. La Centralisation par l’ingérence universelle de l’État.
III. L’organisateur. Influence du caractère et de l’esprit de Napoléon sur son œuvre intérieure et française. Exigences de son rôle extérieur et européen. Suppression de tous les centres de ralliement et d’entente. Extension et contenance du domaine public. Raisons pour le maintien d’un domaine privé. Part faite à l’individu. Son enclos propre et réservé. Débouché qui lui est ouvert au delà. Les talents sont enrôlés au service de la puissance publique. Constitution définitive de l’État français. Son aptitude spéciale et sa vigueur temporaire, son manque d’équilibre et son avenir douteux.
IV. Ses caractères généraux et son aspect d’ensemble. Contraste entre sa structure et celle des autres États contemporains ou antérieurs. L’ancienne France, sa pluralité, sa complication, son irrégularité. La nouvelle France, son unité, sa simplicité, sa régularité. Ses analogues dans l’ordre physique et dans l’ordre littéraire. A quelle famille d’œuvres elle appartient. Dans l’ordre politique et social, elle est le chef-d’œuvre moderne de l’esprit classique.
V. Son analogue dans le monde antique. L’État romain, de Dioclétien à Constantin. Causes et portée de cette analogie. Survivance de l’idée romaine dans l’esprit de Napoléon. Le nouvel Empire d’Occident.
Livre troisième
Objet et mérites du système
Chapitre I
I. Comment Napoléon entend la souveraineté du peuple. Sa maxime sur la volonté du grand nombre et sur l’office du gouvernement. Deux groupes de désirs prépondérants et manifestes en 1799.
II. Besoins qui datent de la Révolution. Manque de sûreté pour les personnes, les propriétés et les consciences. Conditions requises pour le rétablissement de l’ordre. Fin de la guerre civile, du brigandage et de l’anarchie. Soulagement universel et sécurité définitive.
III. Effets persistants des lois révolutionnaires. Condition des émigrés. L’amnistie progressive et définitive. Ils reviennent. Ils recouvrent une portion de leurs biens. Plusieurs entrent dans la nouvelle hiérarchie. A leur endroit, la réparation est incomplète.
IV. Confiscation des fortunes collectives. Ruine des hôpitaux.
V. Ruine des écoles secondaires et primaires.
VI. Ruine des églises. Plainte des indigents, des parents et des fidèles.
VII. Le Concordat. Transaction entre les droits anciens et les droits nouveaux. Sécurité donnée aux possesseurs des biens nationaux. Comment l’État dote l’Église.
VIII. Comment il dote les hospices et les hôpitaux. Comment il dote les établissements d’instruction. Reconstruction des fortunes collectives. Les dons de l’État son très petits. Ses exigences sont très grandes. Prétentions de Napoléon sur les fortunes collectives et sur les corps. Excès et dangers de son ingérence. En pratique, ses restaurations sont efficaces. Satisfaction donnée aux besoins du premier groupe.
Chapitre II
I. Besoins antérieurs à la Révolution. Le manque de justice distributive. Iniquité dans la répartition des sacrifices et des bénéfices sociaux. Sous l’ancien régime. Pendant la Révolution. Motifs personnels et publics de Napoléon pour appliquer la justice distributive. Circonstances favorables qu’il rencontre. Sa règle de répartition. Il exige à proportion de ce qu’il octroie.
II. La répartition des charges. Le nouveau principe fiscal et les nouvelles machines fiscales.
III. L’impôt direct, foncier et mobilier. En quoi la nouvelle machine est supérieure aux précédentes. Plénitude et célérité des recouvrements. Soulagement du contribuable. Soulagement plus grand de l’ouvrier sans propriétés et du petit propriétaire cultivateur.
IV. Autres impôts directs. L’impôt des patentes. L’impôt sur les mutations. Les gains du travail manuel sont presque exempts de l’impôt direct. Il y a compensation d’un autre côté. L’impôt indirect. En quoi la nouvelle machine est supérieure aux précédentes. Effet total et final du nouveau régime fiscal. Recettes plus grandes du fisc. Charges moins lourdes du contribuable. Changement dans la condition du petit contribuable.
V. Le service militaire. Ce qu’il était sous l’ancien régime. La milice et la troupe réglée. Nombre des soldats. Qualité des recrues. Avantages de l’institution. Conséquences du principe nouveau. Le service obligatoire et universel. Les charges du citoyen comparées aux charges du sujet. La conscription sous Napoléon. Il l’atténue, puis il l’aggrave. Ce qu’elle devient après lui. La loi de 1818.
Chapitre III
I. La répartition des droits. Disgraciés et préférés sous les gouvernements antérieurs. Sous l’ancien régime. Pendant la Révolution. Conception égalitaire et française du droit. Ses ingrédients et ses excès. Satisfaction qu’elle obtient sous le régime nouveau. Abolition des incapacités légales, égalité dans la possession des droits. Confiscation de l’action collective, égalité dans la privation des droits. Les carrières dans l’État moderne. Droit égal de tous aux places et à l’avancement. Distribution des emplois par Napoléon. Son personnel est recruté dans toutes les classes et dans tous les partis.
II. Le besoin de parvenir. Limitation et conditions de l’avancement sous l’ancienne monarchie. Effet sur les âmes. Les ambitions sont bornées. Débouché extérieurs qui leur restent.
III. La Révolution leur ouvre le débouché intérieur et la carrière illimitée. Effet sur les âmes. Exigences et prétentions de l’homme moderne. Règle théorique pour choisir entre les concurrents. Le suffrage populaire érigé en juge-arbitre. Conséquences de son arbitrage. Indignité de ses choix.
IV. Napoléon, juge du concours. Sécurité de son siège. Indépendance de ses arrêts. Suppression des anciennes influences, et fin des manèges monarchiques ou démocratiques. Autres influences contre lesquelles il est en garde. Sa règle de préférence. Évaluation des candidats d’après la quantité et la qualité du travail utile qu’ils fourniront. Sa compétence. Sa perspicacité. Sa vigilance. Zèle et travail de ses fonctionnaires. Effet du concours ainsi jugé et des fonctions ainsi exercées. Les talents sont utilisés et les jalousies sont désarmées.
V. Le concours et les prix. Multitude des places. Comment leur nombre est accru par l’extension du patronage central, du territoire français et de l’ascendant politique. Situation d’un Français à l’étranger. Sa qualité de Français équivaut à un grade. Rapidité de l’avancement. Élimination incessante et vacances multipliées dans les cadres militaires. Élimination préalable dans les cadres civils. Proscription des hommes cultivés et interruption de l’enseignement pendant la Révolution. Rareté de l’instruction générale ou spéciale en 1800. Petit nombre des candidats capables. Le manque de compétiteurs leur facilite l’avancement. Grandeur et attrait des prix offerts. La Légion d’honneur. La noblesse impériale. Les dotations et les majortats. L’émulation.
VI. Le ressort interne de 1789 à 1815. Sa force. Sa déformation. Comment il finit par détraquer la machine.
Livre quatrième
Le défaut et les effets du système
Chapitre I
I. Les deux ressorts de l’action humaine. L’instinct égoïste et l’instinct social. Motifs pour ne pas affaiblir l’instinct social. Influence sur chaque société de son statut. Les clauses du statut dépendent du législateur qui les agrée ou les impose. Conditions du bon statut. Il favorise l’instinct social. Il est différent pour des sociétés différentes. Il est déterminé par les caractères propres et permanents de la société qu’il doit régir. Vice capital du statut sous l’ancien régime. Vice capital du statut sous le régime nouveau.
II. Les sociétés locales. Leur caractère principal et distinctif. Leur type étroit et réduit. Une maison d’Annecy et de Grenoble. L’association y est forcée. Son objet est limité. Elle est d’ordre privé.
III. Analogie des autres sociétés locales, commune, département ou province. Intérêts communs qui commandent l’action collective. Deux objets de l’entreprise, soin de la voie publique et défense contre les fléaux qui se propagent. Pourquoi la collaboration est obligatoire. Involontairement, et par le seul effet de la proximité, les voisins sont solidaires. Bon gré, mal gré, chacun participe aux bénéfices. Quelle part chacun doit supporter dans les frais. Avantages égaux pour chacun. Avantages inégaux et proportionnels pour chacun à sa dépense sur place, à ses bénéfices industriels ou commerciaux, à la valeur locative de ses immeubles. Quote-part due par chacun dans les frais, d’après sa part égale et d’après sa part proportionnelle dans les avantages.
IV. Ainsi constituée, la société locale est une personne collective. Son cercle d’initiative et d’action. Ses rapports avec l’État. Distinction entre le domaine public et le domaine privé.
V. Cas où l’État abdique. L’anarchie pendant la Révolution. Cas où l’État usurpe. Le régime de l’an VIII. Restes d’indépendance locale sous l’ancien régime. Ils sont détruits par le régime nouveau. La société locale après 1800.
VI. Les listes de notabilités. Sénatus-consulte de l’an X. L’institution libérale devient un instrument de règne. Mécanisme des candidatures et des nominations. Décret de 1806 et suppression des candidatures.
VII. Qualité des conseillers municipaux et généraux sous le Consulat et l’Empire. Objet de leurs assemblées. Limites de leurs pouvoirs. Leur rôle effectif. Rôle du préfet et du gouvernement. Ascendant personnel de Napoléon.
VIII. L’institution demeure intacte sous la Restauration. Motifs des gouvernants. Excellence de la machine. Abdication des administrés.
Chapitre II
I. La société locale depuis 1830. Introduction d’un moteur interne. Il reste subordonné au moteur externe. Sous un régime de suffrage universel, cette subordination est un bienfait.
II. Le suffrage universel, appliqué au gouvernement de la société locale. Deux cotes pour les frais de la société locale. En équité, le chiffre fixe de la première et le chiffre moyen de la seconde devraient être égaux. En pratique, le chiffre de la première est maintenu très bas. Comment le nouveau régime financier pourvoit aux dépenses locales. Les centimes additionnels. Comment, à la campagne et à la ville, le petit contribuable est dégrevé. Sa quote-part dans la dépense locale est réduite au minimum. Sa quote-part dans la jouissance locale reste intacte et pleine. Par suite, le contribuable gros ou moyen, outre sa charge, porte en surcharge tout le fardeau dont le petit contribuable est allégé. La surcharge croît avec le nombre des allégés. Nombre des allégés. La surcharge des gros et moyens contribuables est une aumône qu’ils font. La décharge des petits contribuables est une aumône qu’ils reçoivent.
III. Compensation possible dans l’autre plateau de la balance. Quelle doit être, d’après la justice distributive, la répartition des droits. En toute société d’actionnaires. Dans la société locale limitée à son objet naturel. Dans la société locale chargée de fonctions supplémentaires. Le statut local en Angleterre et en Prusse. L’échange est équitable, quand les charges sont compensées par les droits.
IV. Comment le suffrage universel, égal et compté par têtes, s’est introduit dans la société locale. Objet et procédé du législateur français. Nulle distinction entre la commune rurale et la commune urbaine.
V. Effets de la loi sur la commune rurale. Disproportion entre les lumières de ses représentants élus et l’œuvre dont ils sont chargés. Le maire et le conseil municipal. Manque du conseiller compétent. Le secrétaire de la mairie. Le chef ou sous-chef de bureau à la préfecture.
VI. Effets de la loi sur la commune urbaine. Disproportion entre la capacité administrative de ses représentants élus et l’œuvre dont ils sont chargés. Manque du gérant spécial et permanent. Le conseil municipal et le maire. Le conseil général et la commission intérimaire.
VII. Le préfet. Son rôle prépondérant. Ses concessions obligatoires. Son principal objet. Transaction entre l’autorité centrale et les jacobins de l’endroit. Effet sur l’administration locale, sur le personnel administratif, et sur les finances locales.
VIII. État présent de la société locale. Considérée commun un organisme, elle est mort-née. Considérée comme un mécanisme, elle se détraque. Deux conceptions successives et fausses du gouvernement local. En théorie, elles s’excluent l’une l’autre. En pratique, leur amalgame aboutit au régime actuel.
Livre cinquième
L’Église
Chapitre I
I. La centralisation et les sociétés morales. Motifs de l’État pour absorber les Églises. Leur influence sur la société civile.
II. Opinions personnelles de Napoléon sur la religion et les religions. Ses motifs pour préférer les religions établies et positives. Difficulté de tracer les limites de l’autorité spirituelle et de l’autorité temporelle. Partout, sauf dans les pays catholiques, les deux sont réunies en une seule main. Impossible en France d’opérer cette réunion par voie autoritaire. Procédé de Napoléon pour arriver au même but par un autre chemin. Il compte dominer l’autorité spirituelle par l’influence des intérêts temporels.
III. Services qu’il tire du pape. Démission ou destitution des anciens évêques. -- Fin de l’Eglise constitutionnelle. Droit de nommer les évêques et d’agréer les curés attribué au Premier Consul.
IV. Autres services qu’il attend du pape. Sacre de Napoléon à Notre-Dame. Théorie napoléonienne de l’empire et du saint-siège. Le pape feudataire et sujet de l’empereur. Le pape fonctionnaire, installé à Paris, archichancelier des choses spirituelles. Conséquences pour l’Italie.
V. Services que Napoléon tire ou attend du clergé français. Sa conception romaine du pouvoir civil. Développement de cette conception par ses légistes. Toute société religieuse doit être autorisée. Statut légal qui fixe la doctrine et la discipline des quatre Églises autorisées. Statut légal de l’Église catholique. Sa doctrine et sa discipline seront celles de l’ancienne Église gallicane. Situation nouvelle de l’Eglise française et rôle nouveau du pouvoir civil. Il se décharge de ses anciennes obligations. Il conserve et augmente ses droits régaliens. L’Église de France avant 1789 et après 1802. Prépondérance accrue et domination complète du pouvoir civil.
VI. Motifs pour supprimer le clergé régulier. Communautés autorisées. L’autorisation est révocable.
VII. Régime auquel est soumis le clergé séculier. Restauration et application des doctrines gallicanes. Gallicanisme et soumission du nouveau personnel ecclésiastique. Mesures pour maintenir le clergé présent dans l’obéissance et pour dresser à l’obéissance le clergé futur. Les séminaires, Petit nombre des ordinations permises. Conditions auxquelles elles sont accordées. Procédés contre les professeurs suspects et les élèves indisciplinés.
VIII. Changements dans la hiérarchie ecclésiastique. Motifs pour assujettir le bas clergé. Amovibilité des succursalistes. Accroissement de l’autorité épiscopale. Prises de Napoléon sur les évêques.
IX. Emploi politique de l’épiscopat. Le catéchisme impérial. Les mandements.
X. Le concile de 1811. Le concordat de 1813 : 633
Chapitre II
I. Les effets du système. Achèvement de la hiérarchie ecclésiastique. Omnipotence du pape dans l’Église. Influence du Concordat français et des autres précédents depuis 1801 jusqu’à 1870. Pourquoi le clergé devient ultramontain. Le dogme de l’infaillibilité.
II. L’évêque dans son diocèse. Changement dans sa situation et dans son rôle. Abaissement des autres autorités locales. Diminution des autres autorités ecclésiastiques. Effacement du chapitre et de l’officialité. L’évêque, seul dispensateur des sévérités et des faveurs. Emploi de l’amovibilité. Le clergé du second ordre est soumis à la discipline militaire. Pourquoi il s’y soumet.
III. Changement dans les mœurs de l’évêque. Ses origines, son âge, sa compétence, son train, son travail, son initiative, ses entreprises, son ascendant moral et social.
IV. Les subordonnés. Le clergé séculier. Son extraction et son recrutement. Comment il est préparé et entraîné. Le petit séminaire. Le grand séminaire. Les conférences mensuelles et la retraite annuelle. Les Exercitia. La Manrèze du prêtre. Le curé dans sa paroisse. Difficulté de son rôle. Sa patience et sa correction.
Chapitre III
I. Le clergé régulier. Différences dans la condition des deux clergés. Les trois vœux. La règle. La vie en commun. Objet du système. Suppression violente de l’institution et de ses abus en 1790. Renaissance spontanée de l’institution débarrassée de ses abus après 1800. Caractère démocratique et républicain des constitutions monastiques. Végétation des anciennes souches et multiplication des plants nouveaux. Nombre des religieux et nombre des religieuses. Proportion de ces nombres et de la population totale en 1789 et en 1878. Prédominance des instituts laborieux et bienfaisants. Comment ils se forment et s’étendent. L’instinct social et le contact du monde mystique.
II. La faculté mystique. Les sources et son œuvre. Le christianisme évangélique. Son objet moral et son effet social. Le christianisme romain. Développement de l’idée chrétienne en Occident. Influence de la langue et de la jurisprudence romaines. La conception romaine de l’État. La conception romaine de l’Église.
III. Le catholicisme actuel et ses caractères distinctifs. L’autorité, son prestige, ses supports. Les rites, le prêtre, le pape. L’Église catholique et l’État moderne. Difficultés qui naissent en France de leurs constitutions respectives.
IV. Autres inconvénients du système français. Conception nouvelle et scientifique du monde. Comment elle s’oppose à la conception catholique du monde. Comment elle se propage. Comment l’autre se défend. Les pertes et les gains de la foi catholique. Son domaine étroit et son domaine large. Effets de la forme catholique et française sur le sentiment chrétien en France. Il a grandi dans le clergé et diminué dans le monde.
Livre sixième
L’école
Chapitre I
I. L’enseignement public et ses trois effets. Influences du maître, des condisciples et du règlement. Cas où les trois pressions convergent pour produire un type défini d’homme fait.
II. Objet de Napoléon. Le monopole universitaire. Renaissance et multitude des établissements privés. Ils sont mal vus de Napoléon. Ses motifs. Les entreprises privées font concurrence à l’entreprise publique. Mesures contre elles. L’autorisation préalable et la fermeture facultative. Taxes sur l’enseignement libre et rétribution universitaire. Décret de novembre 1811. Limitation de l’enseignement secondaire dans les établissements privés. Comment l’Université leur prend leurs élèves. L’externat obligatoire. Limitation du nombre de leurs pensionnaires. Mesures pour restreindre ou assimiler les établissements ecclésiastiques. Racolement forcé dans les familles notables et mal pensantes. Napoléon seul et universel éducateur dans son empire.
III. Sa machine. Le corps enseignant. Comment ses membres arriveront à se sentir solidaires. Hiérarchie des grades. Primes offertes à l’ambition et satisfactions ménagées à l’amour-propre. Principe monastique du célibat. Principe monastique et militaire de l’obéissance. Les obligations contractées et la discipline imposée. L’École Normale et le recrutement de l’Université future.
IV. L’objet du corps enseignant est l’adaptation de la jeunesse à l’ordre établi. Deux sentiments requis chez les enfants comme chez les adultes. L’acceptation passive de la règle. Etendue et minutie de la règle scolaire. Le désir de primer et l’émulation. Concours incessants et distribution annuelle des prix.
V. Préparation militaire et culte de l’Empereur.
Chapitre II
I. L’instruction primaire. Sujétions supplémentaires et spéciales de l’instituteur. La surveillance ecclésiastique. Motifs de Napoléon. Limitation de l’enseignement primaire. Préférence pour les Frères ignorantins. Le catéchisme impérial.
II. L’instruction supérieure. Caractères et conditions des Universités scientifiques. Motifs contre elles. En quoi elles répugnent au système français. Comment il les remplace. Etendue de l’enseignement secondaire. Dans le nouvel ordre social, il suffit aux besoins. Carrières auxquelles il conduit. Les Écoles spéciales. Napoléon les veut professionnelles et pratiques. L’École de Droit.
III. Couronnement de l’édifice universitaire. La croyance fondée sur le procédé probant. Comment elle associe les hommes et fait une Église laïque. Puissance sociale de cette Église. Les autorités scientifiques et littéraires. Comment Napoléon les enrôle dans ses cadres. L’Institut, appendice de l’État.
IV. Prises du gouvernement sur les membres de l’Institut. Comment il les réprime et les contient. Cercle dans lequel la pensée laïque peut se mouvoir. Faveur et liberté des sciences mathématiques, physiques et naturelles. Défaveur et resserrement des sciences morales. Suppression de la classe des sciences morales et politiques. Elles sont choses d’État, incluses dans le domaine propre de l’Empereur. Mesures contre l’idéologie, contre l’étude philosophique ou historique des lois, contre l’économie politique et la statistique. Accaparement de l’histoire.
V. Mesures contre les écrivains proprement dits et les vulgarisateurs. La censure, la direction des théâtres, de la librairie et de l’imprimerie. Etendue et minutie de la répression. Insistance de la direction et de l’impulsion. Objet final, ensemble et beauté logique du système total : Comment il se détruit lui-même.
Chapitre III
I. Histoire de la machine napoléonienne. De ses deux bras, le premier, qui opère sur les adultes, se désarticule et se casse. Le second, qui opère sur la jeunesse, fonctionne intact jusqu’en 1850. Pourquoi il demeure intact. Motifs des gouvernants. Motifs des gouvernés.
II. La loi de 1850 et la liberté d’enseignement. Son objet apparent et ses effets réels. Alliance de l’État et de l’Église. Le monopole de fait. Direction ecclésiastique de l’Université jusqu’en 1859. Rupture graduelle de l’alliance. La direction de l’Université redevient laïque. L’intérêt laïque et l’intérêt clérical. Séparation et satisfaction de ces deux intérêts jusqu’en 1876. Instabilité de ce régime. Motifs de l’état pour reprendre la haute main. En fait, les parents n’ont que le choix entre deux monopoles. Décadence originelle et forcée des institutions privées. Achèvement de leur ruine après 1850 par la double concurrence trop forte de l’Église et de l’État. L’Église et l’État seuls éducateurs survivants. Direction intéressée et doctrinale des deux enseignements. Divergence croissante de deux directions. Leur effet sur la jeunesse.
III. Les vices internes du système. L’internat sous une discipline de caserne ou de couvent. Nombre et proportion des internes dans les établissements de l’État et dans les établissements de l’Église. Point de départ de l’internat français. La société scolaire conçue non comme un organisme distinct de l’État, mais comme un mécanisme manœuvré par l’État. Conséquences de ces deux conceptions. Pourquoi l’internat s’est introduit et renforcé dans les établissements ecclésiastiques. Effets de l’internat sur l’adolescent qui en sort. Lacunes de son expérience, erreurs de son jugement, éducation nulle de sa volonté. Aggravation du mal par le régime français des écoles spéciales et supérieures.
IV. Autre vice du système. Point de départ de l’enseignement supérieur en France. Substitution des écoles d’État spéciales aux universités encyclopédiques et libres. Effet de cette substitution. Les examens et les concours. La culture artificielle, intense et forcée. Comment elle est arrivée à l’outrance. Excès et prolongation des études théoriques. Insuffisance et retard de l’apprentissage pratique. Comparaison de ce système et des autres, en France avant 1789, en Angleterre et aux États-Unis. Les forces perdues. Emploi erroné et dépense excessive de l’énergie mentale. Depuis 1889, toute la jeunesse y est condamnée.
V. L’instruction publique depuis 1870. Concordance de la conception napoléonienne et de la conception jacobine. Extension et aggravation du système. Le procédé déductif de l’esprit jacobin. Ses conséquences. Dans l’enseignement supérieur et dans l’enseignement secondaire. Dans l’enseignement primaire. L’enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïque.
VI. Effet total et actuel du système. Disconvenance croissante de l’éducation préalable et de la vie adulte. Altération de l’équilibre mental et moral dans la jeunesse contemporaine.
Dernière mise à jour de cette page le mardi 14 novembre 20068:21
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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