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Collection « Histoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean »

Laterrière. Guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. Des maisons et des hommes. (1997)
Introduction à l'histoire de l'architecture domestique à Laterrière


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Camil GIRARD et Burkhard Ortmann, Laterrière. Guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. Des maisons et des hommes. Chicoutimi: Groupe de recherche sur l'histoire, UQAC, et Ville de Laterrière, 1997, 95 pp. [Camil Girard nous a autorisé le 5 février 2016 la diffusion en libre accès à tous de ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]

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LATERRIÈRE.
Guide d’excursion et d’interprétation du patrimoine.
Des maisons et des hommes.

Introduction à l'histoire
de l'architecture domestique
à Laterrière


Les pionniers qui s'établissent au Grand-Brûlé s'abritent dans des habitations sommaires, formées d'un petit carré de bois de pièce sur pièce. Ces demeures élémentaires, qui n'ont qu'un rez-de-chaussée le plus souvent divisé en deux pièces, sont toutes disparues. Le petit bâtiment reconstitué à côté du moulin du Père-Honorat illustre de façon éloquente la précarité et l'inconfort de ces premières « maisons ».

Les habitations du deuxième type architectural sont plus grandes et plus confortables, notamment parce qu'elles doivent loger simultanément plusieurs générations d'une même famille qui se regroupent sur une ferme et logent dans une même maison. Pour les moins nantis, les maisons sont érigées sur un soubassement bas, en principe temporaire. D'autres, plus aisés, vont se faire bâtir un soubassement plus haut, utile comme annexe à l'exploitation agricole ou à quelque boutique d'artisan. Enfin, un état complet est atteint par les maisons dont le carré de bois est lambrissé de brique. Tout laisse croire que toutes les habitations traditionnelles s'inscrivent dans ce modèle d'évolution, dont l'objectif fut atteint immédiatement par quelques-uns, de façon progressive par d'autres.

Dans les rangs, sur les fermes, un troisième type architectural apparaît peu avant 1900. Il s'agit d'une maison de plan plutôt carré et doté d'un haut toit mansardé. Lambrissé de brique dès le départ ou lors d'un deuxième chantier, cet édifice est inspiré des maisons urbaines érigées plus tôt à Bagotville, surtout sur les rues Albert, Victoria et de La Fabrique.

À la même époque, le coeur du village voit s'épanouir quatre types d'habitations. Les maisons des notables sont des cottages, habitations unifamiliales élégantes marquées par de hauts pignons - ceux-ci se résument dans quelques cas à une imposante lucarne - et des galeries ornées de poteaux tournés et d'écoinçons (voir glossaire, p. 93) ajourés et sculptés. Les habitations des artisans, deuxième type, sont des maisons rectangulaires avec toitures à deux versants, qui abritent un commerce ou une boutique au rez-de-chaussée et une habitation à l'étage. Les habitations ouvrières, quant à elles, apparaissent dans les années 1915-1920 ; ce sont tantôt des petites maisons typiques avec pignon en façade, tantôt des maisons plus cossues, où deux logements se superposent dans un cube coiffé d'un toit en pavillon.

Avec les transformations qui découlent de l'appropriation et des changements de fonction (de l'habitation vers le commerce d'abord, puis l'inverse, plus récemment) et du fait de certains chantiers d'agrandissement qui ont artificiellement juxtaposé deux types antérieurs, le paysage architectural de Laterrière paraît plus diversifié qu'il ne l'est réellement. La mise en valeur de ce paysage, dominé par des monuments comme l'église, le presbytère, le moulin et la maison Jules-Gauthier, en appellerait aujourd'hui à une attention plus soutenue envers le traitement des ouvertures (portes et fenêtres) et des revêtements. Imaginer un instant les maisons présentées dans ce guide avec des portes, fenêtres, galeries et lambris conformes à leur figure architecturale originelle impose à l'esprit la richesse et le potentiel de l'environnement bâti laterrois, qui par-delà des rénovations importantes offre un patrimoine digne de l'intérêt de la collectivité.

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Retour au texte de l'auteur: Ernest Bilodeau, journaliste et chroniqueur Dernière mise à jour de cette page le vendredi 14 octobre 2016 13:45
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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