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Collection « Histoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean »
Une édition électronique réalisée à partir de la brochure d'Eugène LHeureux (1927), Le problème des chantiers. Chicoutimi, septembre 1927, 32 pp. [Une brochure fortement recommandée et prêtée par mon ami Russel Bouchard, historien délinquant] (L'auteur est directeur du journal chicoutimien Progrès du Saguenay). [Section: Histoire régionale: Le Saguenay-Lac-Saint-Jean]. Avant-propos Cette brochure contient une série d'articles publiés récemment dans le "Progrès du Saguenay" et que plusieurs personnes d'un peu partout ont demandé à l'auteur de reproduire en brochure, afin d'en répandre les idées le plus possible non seulement dans la région Chicoutimi-Lac-St-Jean, mais partout où nos compatriotes font la coupe et le flottage du bois. Il ne faut pas s'étonner de ce que ces articles, même dans leur état d'imper-fection et d'insuffisance, aient ainsi gagné l'attention d'un certain nombre d'esprits sérieux. En effet, les chantiers, qui sont implantés à demeure en notre pays - pour le plus grand bien des nôtres, espérons-nous - représentent un secteur appréciable de notre armée économique. Il est donc absolument nécessaire que tous les groupes mêlés à ces entreprises - industriels, entrepreneurs et bûcherons - jouissent d'un état de choses qui assure, d'une part, l'efficacité du travail, et qui, d'autre part, ne porte aucune atteinte à la vie physique, intellectuelle et morale de ceux qui vont y gagner le pain de leurs familles. Ces chantiers ont pris une extension considérable surtout durant la guerre, se développant parallèlement avec l'industrie de la pulpe et du papier. Et aussi longtemps que l'on multipliera les pulperies et les papeteries, les chantiers continueront de se développer et d'employer plus de bûcherons. A-t-on mis à l'organisation du travail forestier autant d'efforts que l'on en a consacrés au développement des usines? Nous ne le croyons pas. Quelqu'un mieux placé que nous pour juger la question nous disait récemment que la Scandinavie est bien en avant du Canada sous le rapport de l'organisation du travail forestier. Ne serait-ce pas un peu pour cela que la Suède et la Norvège sont de si rudes concurrents sur le marché mondial de la pulpe et du papier? Cette considération vient s'ajouter à toutes celles que l'on trouvera dans les articles suivants pour démontrer qu'il y a vraiment, au Canada, peut-être dans Québec tout spécialement, un PROBLÈME DES CHANTIERS. Ce que nous avons écrit des chantiers de la région Chicoutimi-Lac-St-Jean, d'autres l'écriraient sans doute avec la même véracité des chantiers qui se font un peu partout. Voilà pourquoi le problème des chantiers n'est pas un simple problème local, mais un problème général, auquel devraient s'intéresser tous nos compatriotes. La généralisation de l'usage du charbon et de l'aqueduc dans la province de Québec, mais surtout l'ascension des nôtres dans tous les domaines ont renversé la légende des "scieurs de bois et des porteurs d'eau" inventée en 1862 par le blagueur Trollope, écrivain fantaisiste anglais. Mais prenons garde qu'une autre légende analogue ne se construise un jour ou l'autre à nos dépens, si nous ne régularisons pas les activités forestières et si nous ne faisons pas disparaître chez certains groupes de cultivateurs cet engouement qui les fait négliger leurs terres pour aller, comme tirés par une force invisible, passer la moitié de l'année dans les chantiers sans considérer qu'ils y perdent leur temps et souvent leur avoir. Encore une fois, les chantiers sont nécessaires à l'industrie et peuvent être utiles à l'agriculture de même qu'à toute la collectivité. Mais que de choses à améliorer en rapport avec ces chantiers! Là est le problème que nous soumettons aujourd'hui à l'attention de nos compatriotes sans viser à causer le moindre ennui à qui que ce soit. Eugène L'HEUREUX
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