Modeste professeur ordinaire à l'université de Konigsberg, il va révolutionner la pensée philosophique : à l'instar de Copernic, à qui il aime se comparer et qui bouleversa la science en projetant le Soleil au centre des orbes célestes, Kant transforme la philosophie en situant la raison au centre du monde. Déterminer l'origine de nos connaissances, saisir les limites de l'usage de nos concepts, tels sont les objectifs de ce physicien-philosophe, qui par une méthode, la "dialectique transcendantale ", montre en quoi "la philosophie a besoin d'une science qui détermine la possibilité, les principes et l'étendue de toutes les connaissances ".
Le criticisme kantien est un rationalisme dont l'originalité est de ne pas chercher à édifier un « système », comparable à ceux de Descartes ou de Leibniz, mais de s'attacher à circonscrire les limites à l'intérieur desquelles la raison peut connaître, et ce, en dégageant les conditions a priori de toute connaissance.
Né en 1724 à Königsberg dans une famille modeste, Kant obtient le grade de docteur à l'université en 1755, ce qui l'autorise à donner des cours en qualité de Privatdozent. Il n'est nommé professeur ordinaire à la chaire de logique et de métaphysique qu'en 1770. Célibataire, il mène une vie austère, entièrement consacrée à l'étude et à l'enseignement.
L’ACTIVITÉ PHILOSOPHIQUE
A) La période pré-critique
Elle recouvre tous les écrits de Kant antérieurs à la Critique de la raison pure (1781), exception faite pour sa thèse d'habilitation, appelée la « Dissertation » de 1770. Les écrits publiés avant 1770 portent sur des questions de physique et de philosophie. Sa vocation de physicien laisse définitivement place à une vocation de philosophe lorsqu'il présente sa Dissertation de 1770. Ce texte pose le double problème de la philosophie critique : déterminer l'origine de nos connaissances et saisir les limites de l'usage de nos concepts. La remise en question des sources de la connaissance intellectuelle ne pouvait qu'amener Kant à déterminer d'une autre manière la nature et les limites de la métaphysique.
B) Kantisme, kantisme critique et néokantisme
À partir de 1786, des commentateurs et des disciples directs de Kant apparaissent en Allemagne. Vers la même époque, divers philosophes commencent à vouloir dépasser le kantisme ; parmi eux, on peut citer F. H. Jacobi et Herder ( Métacritique, 1799). L'opposition à Kant et l'effort pour « dépasser » le criticisme aboutissent aux grandes métaphysiques postkantiennes de Fichte, de Schelling et de Hegel.
Le criticisme ressuscite dans les années 1860-1870, dominant la philosophie européenne de 1870 à 1920 (Lachelier, Duhem, Boutroux, Bachelard).
Dernière mise à jour de cette page le dimanche 3 juin 200719:19
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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