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Collection « Sciences du développement »
Nouveaux mouvements religieux et identité culturelle” (2007)
Introduction

Une édition électronique réalisée à partir du TEXTE INÉDIT du Dr. Willy Musitu Lufungula et de Willy Kitoko Matumona, “Nouveaux mouvements religieux et identité culturelle”. Texte inédit. Une publication originale des Classiques des sciences sociales, 6 avril 2007, 21 pp.

Introduction

Depuis le début des années quatre-vingts dix, au lendemain de l’ouverture douloureuse du pays au processus démocratique, la République Démocratique du Congo (RDC) connaît un foisonnement des Eglises [1] dites de réveil ou nouveaux mouvements religieux. Pour la seule ville de Kinshasa, le nombre de ces Eglises est estimé à plus de 8000 pour une population évaluée à près de 7,5 millions d’habitants. Une enquête effectuée du 17 septembre au 8 octobre 2002 sur l’appartenance religieuse de la population de cette ville révèle que 27,8% de cette population, soit plus d’un quart, ont déclaré être membres d’une église de réveil. Les fidèles des Eglises catholique et protestante représentaient, quant à eux, respectivement 34,2 et 25,1%. Pourtant, entre 1968 et 1970, 58,6 % de la population adulte s’étaient déclarés catholiques et 27,0% protestants. Les Eglises de réveil étaient donc pratiquement inexistantes. En 1990, ces Eglises comptaient 10% de fidèles pour atteindre 15% entre 1994 et 1996 et avoisiner les 30% depuis 1998 [2]. 

Le succès récolté par les Eglises de réveil en RDC semble être dû principalement à leur prétention de proposer des solutions rapides aux échecs et difficultés de la vie quotidienne de leurs adhérents meurtris par la déstructuration profonde du tissu économique et social du pays, occasionnée notamment par la mal gouvernance de la part des dirigeants (corruption, pillage des ressources nationales etc. ), les guerres de 1997 à 2003 et les conflits armés internes actuels. Ces solutions sont essentiellement l’évangile de prospérité matérielle et immatérielle (argent, travail aux pauvres, mariage aux célibataires en quête de partenaires, progéniture aux personnes stériles ou en difficulté de procréer etc.) et la distribution des guérisons- miracles [3]. La réussite matérielle et immatérielle, perçue ici comme une bénédiction de Dieu, serait acquise après une séance de désenvoûtement, encore mieux de délivrance de tout lien satanique, source d’échec et de blocage. 

Les lignes suivantes porteront essentiellement sur les Eglises chrétiennes indépendantes qui forment la majorité des Eglises de réveil en RDC. Elles présenteront le principe de fonctionnement de ces Eglises et l’importance de l’élément culturel comme une des réponses principales à l’existence et à la permanence du besoin religieux (pas nécessairement des communautés religieuses) parmi les fidèles. En ce qui concerne le second aspect de l’étude, la recherche se basera sur le cas des communautés évangéliques actives à Anvers. Avant d’y arriver, il y a lieu de comprendre ce qu’est une Eglise de réveil.

[1] Église (avec grand E) réfère à une communauté de croyants alors qu’église (avec petit e) à un édifice, un bâtiment.

[2] Léon de Saint Moulin (s.j.), (2003) « La perception du salut et de la libération à Kinshasa » :

http://www.cenco.cd/facultescath/saintmoulin.htm

[3] Jean-Pierre Missié (2005, p. 131) écrit que les Eglises de réveil mobilisent parce qu’elles proposent une autre puissance (que celle des sorciers, des génies et des esprits ancestraux) et donc des miracles.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 7 avril 2007 19:40
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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