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Collection « Sciences du développement »
L'utopie de la mondialisation ne date pas d'aujourd'hui : déjà au XIXe siècle, le sens commun attribuait aux techniques et aux technologies de la communication des vertus à la fois universalisantes et pacifiques. Dans leurs discours, les hommes politiques ne manquaient pas de recourir au pathos en clamant haut et fort que « tous les hommes deviendront des frères ». L'on sait ce qui l'en est advenu : esclavage, colonisation, ségrégations raciales, guerres de religions (fanatisme religieux), prolifération des armes chimiques et nucléaires, réseaux mafieux, corruption, guerres mondiales, guerres froides, génocides, hyperterrorisme, inégalités économiques, inégalités mformationnelles, inégalités géographiques, pillage planétaire, États de barbarie, famines, pauvretés, etc. Pour l'Afrique, le tableau est plus sombre. Même si le Tiers-Monde a connu un progrès spectaculaire depuis les années 1950-1960, les inégalités, parfois criantes, ne cessent de le caractériser. Certaines sont sectorielles : en Zambie, p. ex., 10% des riches se partagent la moitié du revenu national. Au Brésil, 20% disposent des 2/3 des richesses. Aux îles Maurice 20% disposent des 60% du revenu national. Les inégalités sont aussi géographiques. Il existe un fossé entre pays riches et pays pauvres. Selon le rapport du PNUD (1990), 23% de la population mondiale qui vivent dans les pays développés gagnent 85% du revenu mondial. Ce phénomène n'est pas nouveau : déjà en 1960, constate Ignacio Ramonet, « les 20% les plus riches de la population mondiale disposaient d'un revenu trente fois plus élevé que celui des 20% les plus pauvres ... Aujourd'hui le revenu des riches par rapport à celui des pauvres est, non pas trente, mais quatre-vingt-deux fois plus élevé ! » [1]. Aujourd'hui, on assiste à un paradoxe : en même temps que le nombre d'habitants diminue dans ces pays riches, la part de richesses consommées par ces mêmes pays augmente. On ne peut pas crier très vite au scandale : il s'est avéré que les gens produisent eux-mêmes l'essentiel de ce qu'ils consomment. Bien plus Ils détiennent la maîtrise de la technologie et investissent des sommes colossales dans la recherche - développement, mais ce fait ne justifie rien. Les inégalités géographiques sont claires : d'une part, l'Asie, caractérisée par une forte croissance (le Japon en tête), l'Inde et la Chine, et, d'autre part, l'Afrique, de plus en plus pauvre et en proie à de profondes crises politiques. La pauvre Afrique est devenue ainsi balkanisée. En ce début du 3e millénaire, pendant que l'Afrique se débat avec son chapelet de misères, une somme de concepts est revenue au galop. Avec ferveur : village global ou planétaire, Internet outil de communication sans frontières, mondialisation, globalisation, délocalisation, technoglobalisme, internationalisation, etc. C'est cette nouvelle utopie, dénommée « mondialisation » que nous allons examiner en la mettant en rapport avec ce qu'il est convenu d'appeler les « autoroutes de l'information ». Le sujet est vaste et complexe. Par économie de temps, nous ne reviendrons pas sur les aspects de cette problématique développés antérieurement dans nos recherches [2]. Notre analyse s'articule sur les points suivants :
[1] Ramonet, I., Le nouveau visage du monde, extrait de « Les guerres du XXIe siècle : http ://www.monde-diplomatique.fr/livre/guerresXXsiècle/extrait. [2] Mweze, Chirhulwire, Paradigme digital et rationalité, dans Revue Africaine de Communication Sociale, vol. I (juin-décembre 1996), no 2, pp. 47-76. - Éléments d'informatique générale, Kinshasa, F.C.K., collection Logos, no 2,1997, 288 p. - Ibid, Sciences, technologies, communication et mondialisation. Dans les enjeux de la mondialisation pour l'Afrique, Actes des Journées philosophiques de Canisius (avril 1998), Kinshasa, éd. Loyola, Publications Canisius, 1999, pp. 109-132. - Ibid., Nouvelles technologies de l'Information et de communication (NTIC) et journalisme, Actes du Séminaire Scientifique de l'UCIP sur l'éthique et la responsabilité du journaliste dans un nouvel ordre institutionnel (du 26 au 29 janvier 1999), Kinshasa, 1999. - Ibid., Les enjeux économiques et commerciaux des nouvelles technologies de l'information et de la communication, dans Identités culturelles africaines et Nouvelles technologies de 1'information et de communication, Actes de la XVIe Semaine Philosophique, Kinshasa, coll. Recherches Philosophiques Africaines (sous presse). - Ibid., Les Nouvelles technologies de l'information et de communication et leurs concepts opératoires. Dans Revue Philosophique de Kinshasa (sous presse). - Ibid. Internet : aspects commerciaux et financiers. Notes de cours en D.E.S., Faculté des Communications sociales, 1999-2000, 10 p. - La culture Mcworld, face à la démocratie. Une voix de paix ? (sous presse) - Ibid., L'Afrique s'interroge : Où est passé le Nouvel Ordre Mondial de l'Information et de communication ? dans Mweze, Ch. (dir.), Éthique de la communication en Afrique du XXIe siècle. Coll. Logos, no 3, Kinshasa, F.C.K., 2001, pp. 191-199.
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