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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

PRÉSENTATION.

Centre d’Action pour un Personnalisme Pluraliste - CAPP

Les revues du CAPP

Perso – Regards personnalistes

Cahiers de l’Atelier du Personnalisme



La revue Perso – Regards personnalistes, ainsi que la série précédente des Cahiers de l’Atelier du Personnalisme, sont les principales publications du Centre d’Action pour un Personnalisme Pluraliste, en abrégé le CAPP.

Le CAPP est une association sans but lucratif (a.s.b.l.) de droit belge.

La Belgique peut être considérée comme une des terres d’élection du personnalisme en Europe, et ce depuis des temps immémoriaux, bien avant la fondation de cet Etat en 1830. L’enracinement de cette forme d’humanisme dans le terreau belge est sans doute lié à des facteurs historiques – longtemps dominés par les puissances étrangères, les Belges restent attachés à leur terroir, aux relations de proximité – ne dit-on pas souvent qu’ils ont « l’esprit de clocher » ? - plutôt qu’au prestige du pouvoir central et aux relations « institutionnelles ». Interviennent aussi des facteurs culturels – la longue prégnance de la religion catholique principalement – et sociologiques, notamment l’organisation précoce de la classe ouvrière dans un pays qui fut le premier à entrer dans l’ère industrielle (textile en Flandre, charbon et acier en Wallonie). Quant au métissage des langues et des cultures néerlandaises, françaises et allemandes – un métissage à présent assumé, pourvu que cela dure, dans le cadre d’un Etat fédéral – il joue assurément un rôle essentiel dans cet ancrage profond du personnalisme au tréfonds de la société belge.

Précisons que nous parlons ici du personnalisme comme humanisme pratique, un humanisme « du bas », vécu avant d’être pensé, qui ne requiert aucun diplôme pour être pratiqué dans la quotidienneté des jours ouvrables, sinon celui accessible à tous de « l’université de la vie ». Ce personnalisme se présente comme une intuition qui donne du sens à la vie, mais sans exiger une explication intellectuelle préalable. Dans le paysage philosophique, il occupe ainsi une place à part, apparemment modeste, alors que son impact est inégalable, sans autres frontières que celle des sociétés que nous créons, petites et grandes. Le personnalisme n’est-il pas la philosophie du peuple, avant d’être celle des penseurs qui s’efforcent de la rendre visible dans la vie des idées ?

Voir le Manifeste du CAPP, sur le site de l’association. URL.


Souvent ignoré, voire objet de condescendance dans les cercles de la philosophie universitaire, pour cause de « complexité insuffisante », ou suspect de se « salir les mains » dans les combats du siècle, le personnalisme philosophique paraît être le grand absent des systèmes de pensée. Il n’en a cure cependant. Cette pensée invisible, discrète et modeste, se révèle néanmoins pratiquement présente partout, dans sa constitution de « pré connaissance non expliquée », d’intuition, d’élan vital. Il y a de bonnes et simples raisons à ce statut : l’action, la vie, les relations que nous nouons, nous précèdent dans l’exercice de nos facultés intellectuelles.

Ce personnalisme, non obligatoirement intellectualisé mais dense dans le présent, constitue sans doute le ciment le plus profond qui unit les Belges, taraudés comme partout en Europe par la montée des nationalismes et des populismes. Face à ceux-ci, le personnalisme nourrit la résistance qui s’affirme contre les puissances qui prônent la séparation et le chacun pour soi.

Notre contexte national qui est celui d’un pays petit par la taille, mais représentatif de ce qu’est l’Europe, explique les enjeux que le CAPP a entrepris de relever. En bref, la Belgique, et au-delà l’Europe, seront personnalistes ou elles ne seront pas, ou plus. Et pourquoi ne pas en dire autant de l’autre monde dont nous rêvons, pour donner du sens à la mondialisation, sans voir qu’il est déjà ici, ce nouveau monde, sous nos pieds et dans nos coeurs ?

Telle est la raison d’être du CAPP : pour assumer ce qui apparaît bien comme un combat à mener, il faut donner une suite créative aux « intuitions fulgurantes » des pionniers qui, tel Emmanuel Mounier dans les années 30, ont porté le personnalisme sur les fonds baptismaux de la philosophie. Donner une suite, cela veut dire créer inlassablement et « à frais nouveaux », en reprenant sans cesse à la racine la question « comment devenons-nous des humains ? ». C’est du reste l’occasion de préciser le caractère authentiquement pluraliste du CAPP. Nous n’ignorons pas qu’il existe des courants personnalistes qui sont issus de l’humanisme chrétien. Sans leur dénier une légitimité ni une pertinence dans leur ordre de référence, nous nous situons quant à nous – Centre d’Action pour un Personnalisme « Pluraliste » - résolument dans une perspective laïque. Notre personnalisme part de la condition humaine. Il ne suit pas le sillon des personnalismes théologico-déductifs mais il est ouvert à ceux qui croient au ciel et à ceux qui n’y croient pas.

Malgré le prestige dont jouissent ses grandes universités, les Universités Catholiques de Louvain (UCL), en terre française, de Leuven (KUL), en pays flamand, et l’Université Libre de Bruxelles (ULB), il n’existe pas en Belgique de grandes traditions philosophiques ni d’écoles de pensées bien affirmées. Le thomisme, dans le camp catholique, et le « libre-examen », dans le camp dit « laïque », font toutefois exception, quoique pour le premier courant, ce soit un peu de l’histoire ancienne.

Nous n’avons pas une « Ecole de Francfort ». Les grands courants de la pensée française – existentialisme, structuralisme … - ont été reçus dans nos contrées, mais ils n’ont pas débouché sur des courants de pensée organisés. Pour les partisans du renouveau personnaliste, cette situation est à la fois une faiblesse et une force. La faiblesse est que les personnalistes sont livrés à eux-mêmes, sans « figure de proue » à laquelle se référer. Leur force réside dans cette faiblesse apparente : tout est à faire. Comme rien de ce qui est humain ne nous est étranger, nous faisons donc allègrement feu de tout bois.

La lecture des publications du CAPP, des Cahiers du Personnalisme à Perso-Regards personnalistes, en attendant une nouvelle formule qui viendra sous peu, révèle l’originalité et espérons-le la fécondité de cette approche qui est frappée du sceau du « pragmatisme des idées ». « Tout fait farine au moulin … ». Au fil des pages, coulent les fleuves de ce personnalisme pluraliste. Il y a les sources judéo-chrétienne et grécolatines du personnalisme d’Europe occidentale, provisoirement le plus connu ou plutôt le moins méconnu, qui mêle ses eaux aux sources slaves d’Europe centrale et orientale, pour laquelle le personnalisme fait figure de « boulevard du vécu relationnel et communautaire » (voyez les romans russes). Une place centrale est prise dans nos travaux par les philosophies juives (Levinas, Büber, Rosenzweig …) et de plus en plus nous naviguons sur les grands fleuves d’Afrique : l’anthropologie philosophique et linguistique bantoue – le « monde de l’Ubuntu ». Ne sommes-nous pas des « Afriqueuropéens » ?

Dans la ligne de cette ouverture à l’universel, comment ne pas nous réjouir de l’accueil que nous réserve le site "Les Classiques des sciences sociales". Lien.

Nous en remercions les organisateurs, en particulier M. Jean-Marie Tremblay, Fondateur et président-directeur général de la Bibliothèque Les Classiques des sciences sociales, Professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.


Vincent Triest, 8 janvier 2012

Auteur de Plus est en l’homme – Le personnalisme vécu comme humanisme radical. Collection : Philosophie & Politique - Philosophy & Politics - volume 6. Année de publication : 2004 (4e tirage). Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2000, 2001, 2002, 2004, 211 p. ISBN 978-90-5201-922-2 br.

Lien vers le site de l’éditeur Peter Lang où l’ouvrage référencé et disponible : URL.


Coordonnées complètes

Vincent Triest

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Animateur de l'Atelier Fédéral Philosophies de la personne
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Vincent Triest
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Voir
les oeuvres d'Emmanuel MOUNIER
disponibles dans
Les Classiques des sciences sociales.


Voir la revue:
PERSO - REGARDS PERSONNALISTES.


Retour à la collection Dernière mise à jour de cette page le mercredi 25 janvier 2012 19:52
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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