Biographie
Manuel Castells est actuellement professeur à l’Annenberg School of Communication (University of Southern California) et dirige l’Internet Interdisciplinary Institute de Barcelone, université virtuelle mondiale. Après des études en France, Manuel Castells devient directeur d’études associé en sociologie à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, puis est nommé professeur de sociologie et de planification urbaine et régionale à l’Université de Berkeley en Californie. Il a été professeur invité dans dix-sept universités internationales et a reçu des doctorats d’honneur de quinze universités en Europe, Amérique latine, Amérique du Nord et Asie. Il est membre des Académies américaine, européenne, britannique et espagnole. Ses œuvres ont été primées à de nombreuses reprises et traduites en plus d’une vingtaine de langues.
Manuel Castells est un des sociologues fondateurs de l’École française de sociologie urbaine au cours des années 1970. Son premier livre intitulé La question urbaine (Maspero, 1972), est devenu une référence mondiale. Avec sa trilogie consacrée à L'ère de l'information (Fayard, 1996-1998), Manuel Castells devient le spécialiste internationalement reconnu de la société de l'information et des réseaux. Sa démarche est transdisciplinaire et allie analyse de l’espace et des mouvements et étude du rôle des technologies de l’information dans la production des sociétés contemporaines. Le modèle de l’information y représente un changement de paradigme pour penser le monde social. La disparition du modèle industriel des années 70 a laissé place à une organisation multicentrée. L’intensification des flux d’information entre différents points du monde conduit à la démultiplication des centres de décisions autour de nœuds de réseaux. Il n’y a plus de centralité mais des nœuds multiples de décision. La société de l’information fait ainsi irruption dans les structures de décision des entreprises, ce qui le conduit à repenser les relations du monde social dans leurs horizontalités. La circulation de l’information ne s’accompagne pas seulement d’une fluidité du social, mais génère des oppositions, des frictions, des résistances : les sociétés résistent à la société de l’information en réactivant des solidarités primaires.
Récemment, Manuel Castells a publié Communication Power (Oxford University Press, 2009). Il se base sur son analyse des réseaux et des technologies de communication pour développer une nouvelle théorie du pouvoir à l’ère de l’information. Un nouveau système de communication a émergé : une auto-communication de masse à travers les sites de réseaux sociaux, les blogs et le chat. Ce nouvel environnement communicationnel modifie profondément les relations de pouvoir. A travers plusieurs analyses de cas (la mésinformation du public américain sur la guerre en Irak, les mouvements environnementaux pour prévenir le changement climatique, la campagne de Barack Obama etc.), Manuel Castells montre les conséquences de cette évolution sur les processus politiques et les mouvements sociaux.
Source du texte: Fondation de la Maison des sciences de l'Homme, Collège d'études mondiales. [En ligne] Consulté le 4 août 2021.
Source de la photo: Wikipédia, l'encyclopédie libre. [En ligne] Consulté le 4 août 2021.
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