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Éditorial
par Jocelyn de Noblet
In revue Culture technique, no 26 “Génie civil”, décembre 1992, page 5. Neuilly-sur-Seine : Centre de recherche sur la culture technique.
Le génie civil est probablement l'art fonctionnel par excellence, et c'est à lui que s'applique sans restriction cette pensée de Fénelon : « Il ne faut admettre dans un édifice aucune partie destinée au seul ornement ; mais visant toujours aux belles proportions, on doit tourner en ornement toutes les parties nécessaires à soutenir l'édifice. »
Cette caractéristique des ouvrages d'art, qu'il s'agisse de ponts ou de barrages, de viaducs ou de tunnels vient du fait des contraintes structurelles du principe constructif. En effet, si la structure d'un ouvrage peut être décomposée en pièces de construction, ces dernières perdent toutes traces de leur individualité au profit de l'ensemble. Cette esthétique fonctionnelle devient sublime quand elle est mise en œuvre par des ingénieurs de talent comme Robert Maillard, Robert Le Ricolais et Nicolas Esquillan, et plus récemment dans les ponts dessinés par Jean Muller et Michel Virlogeux.
Ces considérations de caractère esthétique ne justifient pas, à elles seules, tout l'intérêt que le Centre de recherche sur la culture technique porte au génie civil.
Les ouvrages d'art sont en effet au cœur des débats sciences-techniques-société :
- - leur conception et leur réalisation nécessitent la mise en œuvre des techniques les plus avancées, tant dans le domaine des matériaux que du traitement de l'information ;
- - leur implantation dans un site contribue à modifier notre environnement et implique des décisions relatives à l'aménagement du territoire.
Cette livraison de Culture technique n'aurait pas été possible sans l'aide de la Direction de la recherche et des affaires scientifiques et techniques du ministère de l'Equipement, du Logement et des Transports.
Nous tenons à remercier tout particulièrement Monsieur Guy Faure et Mademoiselle Nathalie Montel pour leurs conseils et pour la confiance qu'ils nous ont accordée.
Nous remercions Bertrand Lemoine pour sa contribution à l'élaboration d'un sommaire cohérent.
Il va sans dire que la qualité de ce travail résulte des contributions des nombreux ingénieurs, historiens et chercheurs qui ont accepté d'écrire dans ce numéro spécial de notre revue. Qu'ils en soient aussi remerciés.
Jocelyn de Noblet
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