[7]
Le projet de modernisation d’Haïti
dans le contexte de la naissance du monde moderne.
Avertissement et remerciements
L’urgence de l’heure jalonne un terrain inédit pour la sociologie de la connaissance de s’intéresser au parcours difficile des étudiants haïtiens aspirant à décrocher un diplôme en licence, surtout en maîtrise, surtout en philosophie. Par ainsi, les recherches sociologiques à ce sujet pourraient nous permettre de mieux comprendre l’odyssée cauchemardesque et le périple fastidieux des étudiants haïtiens à la quête d’un diplôme comme une soupape de sureté de réussite sociale.
En fait, il est dans le commerce des étudiants de rencontrer à chaque fois la même question, mais aux répliques fréquentes et interminables. Cette question consiste à savoir : que faire après les études classiques ? On dirait, par là même, qu’il existerait une philosophie spontanée chez tous les haïtiens à vouloir interroger et s’interroger sur le sens de la vie et sur l’utilité du choix menant à l’université. En soubassement, on peut comprendre à travers ces interrogations que le choix académique comporte une dimension compensatrice, comme pour ainsi dire, faute d’emplois, on mange des diplômes. Il existe aussi chez nous ce qu’on pourrait appeler une « pragmaticité disciplinaire ». En ce sens, certaines disciplines se révèleraient naturellement plus utiles que d’autres, et la philosophie se retrouverait au bas de l’échelon. Par rapport à cet état de fait, en Haïti, le choix de devenir universitaire est un parcours de combattant et de soldat de bon aloi dans la foi. L’expérience d’universitaire est une aventure douloureuse vécue comme un « promeneur solitaire », tant, à certains égards, l’universitaire ne dialogue jamais avec le monde, mais toujours avec lui-même dans un univers clos. Ou, du moins, sa conversation avec son environnement reste toujours un interminable dialogue de sourds, parce qu’elle reste incomprise.
Ces expériences, à bien des égards, n’ont pas été gratuites, puisqu’à quelque chose les expériences douloureuses savent être heureuses. Ainsi, de 2011 à 2017, soit de la licence à la maîtrise, me voici enfin arriver à un moment-phare de mon parcours académique, où mon travail, en vue de l’obtention du grade M.A en philosophie, sera censuré et soumis au jugement des représentants de la corporation.
En fait, puisque nous ne sommes jamais seuls même dans notre solitude, je n’ai pas été seul en rédigeant ce travail. Malgré mon statut de « promeneur solitaire », j’ai eu le support de toute une panoplie de gens. A cet effet, il serait une ingratitude de ma part de ne pas remercier, en tout premier lieu, ma famille d’avoir su, dès mon enfance, orner le chevet de mon lit de livres. Mes remerciements vont aussi à l’endroit de Karia Runny Missayna CASSAMAJOR.
Ensuite, je remercie mon directeur de mémoire, Matthieu RENAULT. Je lui suis grandement reconnaissant tant parce qu’il avait accepté de travailler avec moi que pour sa franche collaboration. Je remercie aussi Bérard CENATUS de m’avoir donné l’occasion de faire mon profit ses remarques pertinentes et son esprit de la nuance.
Enfin, la dette éternelle : la philosophie. Elle a été mon prétendant, alors que je n’avais que quatorze ans, et depuis qu’elle m’avait courtisé, je n’ai jamais cessé de la suivre, même si, dès fois, j’ai l’impression que le chemin où elle m’emmène ne mène nulle part ou ce chemin se fait en marchant. Je ne saurais terminer sans remercier à cœur ouvert tous mes amis et collègues.
Que ce travail soit une esquisse et une piste nouvelle pour analyser les événements nationaux, surtout le récit du procès de la modernisation d’Haïti, en suivant la démarche de l’histoire multilatérale !
|