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Les rapatriements massifs d’Haïtiens de 1991 à 2011.
Avant-propos
Aujourd’hui, les relations haïtiano-dominicaines en ce qui concerne les questions de migration, de rapatriement de migrant, d’état civil des descendants haïtiens nés en territoire dominicain, de coopération pour le développement, de sécurité et de paix, etc., ne cessent d’alimenter les discussions tant dans les milieux nationaux des deux États qui partagent l’île caraïbéenne de Quisqueya qu’au niveau international. Elles défrayent la chronique. Néanmoins, ce n’est pas un fait nouveau car dès l’origine de la fondation et de la coexistence de ces deux nations au XIXe siècle, les événements qui émaillaient les relations des deux peuples étaient tels qu’ils ne pouvaient pas se confiner aux extrémités de l’île de la région d’Higuey au cap du Môle Saint-Nicolas. L’international s’en était mêlé. Par exemple, en 1844, lors de la révolte des habitants de l’Est contre la domination de Port-au-Prince, les représentations diplomatiques française et espagnole basées à Santo-Domingo n’étaient pas neutres. Et plus tard, les conflits frontaliers qui s’élevaient dans la foulée ont donné lieu à des rencontres et pourparlers entre dirigeants haïtiens et dominicains à Vatican, à Washington, etc.
Entre Haïti et la République dominicaine, il y a donc toute une histoire de rapports mouvementés et conflictuels.
Avec le phénomène des rapatriements et déportations collectifs des Haïtiens, ces problèmes semblent loin d’être résolus. Beaucoup d’incertitudes planent sur l’avenir des relations entre les deux Républiques. Cependant, nous ne sommes pas pessimistes. Les Haïtiens ont été toujours, comme l’histoire, entre autre, de l’immigration des Syriens, des Libanais, etc. en Haïti pouvait bien le prouver, un peuple hospitalier. Les dominicains le sont également. Si l’on isolent les partisans de l’aile dure du nationalisme dominicain qui souhaite à ce que les relations entre les deux États soient détériorées pour pouvoir accomplir leurs désirs mesquins (qu’eux seuls peuvent justifier), il y a bien en République dominicaine beaucoup de citoyennes et citoyens de cette nation qui sont chargés de désirs, de volontés de s’ouvrir aux Haïtiens, de mieux se connaître, se comprendre et de mieux partager ce qu’ils ont en propre ou en commun sur les 27. 750 Km2.
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Ce travail intitulé Les rapatriements massifs d’Haïtiens de 1991 à 2011 : considérations sur la responsabilité internationale des États dominicain et haïtien, est le fruit de plusieurs mois, voire années de recherche, de consultation auprès des spécialistes des relations haïtiano-dominicaines, du milieu des secteurs de défense des droits humains et des enseignants de droit.
Aux étudiants, aux Dominicains et aux Haïtiens qui liront ce mémoire, nous leur souhaitons une excellente lecture. Que cette étude serve de base ou de piste important pour pouvoir mieux aborder les questions des relations haïtiano-dominicaines dans la perspective d’une solution ou d’un palliatif aux problèmes auxquelles sont confrontés les deux peuples, les deux États qui partagent l’île de Quisqueya !
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