Préface
- Tout ce à quoi j'aspire, c'est de servir la vérité et la justice
- dans la mesure de mes faibles forces, au risque de ne plaire à personne.
Albert Einstein [1]
Partant de l'expérience historique de l'humanité, les réflexions qui suivront sont un effort pour comprendre de manière globale le phénomène humain de la guerre et les solutions qui peuvent être envisagées pour les éviter.
À ce texte, rédigé en 2009, j'apporterai seulement quelques additions. Elles tiennent compte de ce qui est advenu depuis jusqu'à 2016. Ces ajouts seront mis en note suivie d'un astérisque. Cela permettra de les distinguer des annotations du texte original. Cela permettra une constatation : si les faits changent d'aspect, ils gardent leur contenu et leur signification fondamentaux. J'ai en vue, par exemple, l'élection de Barack Obama, un homme de peau noire, comme président des États-Unis, ou les changements survenus dans le monde, notamment au Moyen-Orient.
D'autres motifs m'ont convaincu à rédiger cet essai.
Premier motif. Après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, l'Union Nationale Scrittori et Artisti (Union nationale Écrivains et Artistes) de l'organisation syndicale U.l.L. (Unione Italiana Lavoratori - Union Italienne des Travailleurs) a organisé à Rome, le 12 novembre 2001, un colloque intitulé « L'homme est unique, sauve-le ! A 60 jours de New York : textes et réflexions d'écrivains et artistes pour le monde qui viendra ».
Je fus invité à présenter mes réflexions [2] ; j'en remercie le professeur Natale Antonio Rossi, président de l'Unione Nationale Scrittori e Artisti.
Mes réflexions ont produit deux types de réactions parmi le public présent dans la salle. Une partie de celui-ci a pensé, entre la surprise et l'indignation : « Mais ils ont donné la parole à un terroriste ! » (On savait que j'étais d'origine algérienne). Une autre partie de l'assistance a considéré, à l'opposé, mon intervention très utile parce qu’elle elle permettait « d'écouter finalement une voix qui vient de l'autre monde, que nous ne connaissons pas et dont la connaissance est devenue désormais de vitale importance. »
Ces deux réactions m'ont porté à réfléchir. Si des personnes, déjà sensibles et apparemment informées des problèmes du monde, ont eu ces deux types de réaction, qu'en est-il de la population dans les pays occidentaux, en particulier celle constituée par ce qu'on appelle les braves gens, dans le meilleur sens du mot, ceux qui sont, ou pour le moins s'efforcent, d'être honnêtes et justes ?
N'est-il pas utile, plutôt un devoir de ma part de trouver le moyen de faire sortir mes observations de l'espace restreint et élitaire d'une conférence, pour tenter de les mettre à la disposition, aussi, de ces braves gens ? Ces derniers ne sont-ils pas, en définitif, surtout dans les pays démocratiques où ils ont le droit de voter, les citoyens au nom desquels les gouvernements agissent, y compris pour entreprendre des guerres ?
Le deuxième motif qui justifie, à mes yeux, cet ouvrage est le suivant. Deux années après le discours que j'ai présenté à la rencontre mentionnée ci-dessus, la seconde guerre contre l'Irak était imminente.
J'ai participé à une réunion de quartier à Rome. Les personnes présentes étaient plus ou moins informées à propos de ce nouveau conflit. Certaines d'entre elles étaient membres de partis politiques opposés à la guerre ; elles discutaient pour savoir comment agir pour l'empêcher. Une constatation m'a surpris : toutes les déclarations concentraient l'entière attention sur comment éviter cette guerre. Elles démontraient une ignorance déconcertante non seulement de la situation internationale mais de l'histoire humaine en ce qui concerne le phénomène des guerres. On voyait l'arbre, mais pas la forêt.
J'ai, alors, tenté d'expliquer que le problème n'était pas seulement d'éviter cette guerre contre l'Irak, mais de comprendre les caractéristiques de la situation internationale actuelle, dans laquelle la guerre qui allait éclater était seulement un des phénomènes des conflits qui ont affligé, affligent et affligeront la planète. Par conséquent, la meilleure façon d'empêcher cette guerre-ci était, pour les citoyens, de comprendre que le problème fondamental n'était pas seulement le conflit entre les États-Unis et l'Irak, n'était pas une seule guerre. Il fallait considérer le système social mondial en tant que cause d'une chaîne infinie de guerres d'agression. Il suffit de regarder une carte géographique pour découvrir les intérêts en jeu : ils sont de type matériel (ressources naturelles, notamment pétrole) et territorial (bases militaires). Les idéologies, quelque soit leur coloration, n’intervient que pour couvrir ces intérêts matériels. Il n’est pas besoin d’être marxiste pour le constater ; il suffit de regarder la réalité au-delà des masquent qui la voilent.
Par conséquent, il est nécessaire de trouver un mode d'action en mesure d'empêcher non pas une mais toute guerre d'agression pour s'emparer de ces ressources de manière violente et illégitime. Pour cela, il faut chercher comment mettre fin au système mondial qui produit ces guerres d'appropriation ; cela nécessite de dévoiler les supercheries propagandistes qui les travestissent en actions acceptables quand pas vertueuses.
Les exemples ne manquent pas. Les uns attaquent un pays pour « libérer le peuple » ou « défendre » le « socialisme » ; c’était, avant 1989, la spécialité de l’URSS. D’autres agissent de la même pour établir la démocratie, les droits humains, « libérer la femme », etc. ; c’était et cela demeure la prérogative des États-Unis et de certains de ses alliés.etc. ; cela a engendré cette étrange formule : « ingérence humanitaire » voulue par la « communauté mondiale ». [3]
J'ai alors proposé, au lieu du slogan « Non à la guerre contre l'Irak », celui de « Non à toute guerre d'agression. Pour un monde sans guerre ». Un seul, je dis bien un seul, parmi les présents fut d'accord avec cette suggestion ; tous les autres pensèrent que la chose à faire était d'être « pratique, concret, réaliste », et, donc, de se concentrer à dire non à la guerre qui devait éclater. Comme si, en empêchant cette guerre-ci, on aurait empêché toute autre guerre.
Les personnes présentes à la réunion étaient certainement bien intentionnées. Toutefois, elles ne comprenaient pas qu'elles se limitaient à l'effort dérisoire de celui qui voudrait boucher le trou dans un toit ou une barque, s’illusionnant ainsi d’empêcher l’eau de continuer à pénétrer. Dans le cas de cette guerre imminente en Irak, l'effort dérisoire consistait en une action qui voudrait éviter une conséquence, - une guerre -, sans tenir compte de la nécessité d'en éliminer la le système social qui, pour exister, produit nécessairement des guerres d'agression l'une après l'autre.
Il m'a donc semblé utile de porter ma contribution au problème fondamental : empêcher toute guerre d'agression. Je dis d'agression car, sans elle, il n'y aurait pas de guerre qui s'en défende. Pour empêcher donc le premier type de guerre, il me semble indispensable de comprendre pourquoi et comment la guerre fonctionne comme un mode différent de faire de la politique, et comment mettre fin à cette forme de politique.
De là découle la précision suivante. Dans le texte, quand je parle de guerre, sans autre éclaircissement, il s'agit de la guerre comme agression, et non pas de la forme de guerre qui s'y oppose. Cette dernière, je le répète pour éviter toute confusion, entretenue par les agresseurs, est une guerre de type défensif, une guerre pour se libérer d’une agression.
Par conséquent, bannir la guerre, c'est d'abord et essentiellement bannir celle d'agression, parce qu'elle est la cause de celle que déclenche, comme conséquence, l’armée et/ou le peuple agressés.
Je ne suis ni politicien, ni militaire, ni théoricien, ni expert en relations internationales ou en stratégie guerrière. Je suis un simple citoyen, né et grandi dans un monde alors colonisé, appelé par la suite « tiers », « pauvre », « barbare », en « sous » ou « voie » de développement, etc. J'y ai vécu personnellement une guerre anti-coloniale, pour l'indépendance du pays. C'est l'Algérie. Ce pays fut, et demeure encore en partie, victime d'une seconde guerre, cette fois-ci civile, qui a des racines autant intérieures qu'internationales.
Les observations présentées dans cet essai s'adressent d’abord à toutes celles et ceux qui, pour des motifs divers, ne peuvent pas mais voudraient comprendre comment fonctionne la société humaine. Pour ne pas vivre ou/et mourir en « idiot », selon la formule consacrée. Je me suis efforcé de satisfaire ce désir. Le but est, d’une part, comprendre moi-même, d’autre part, mettre le produit de mes recherches à la disposition des autres.
Plus précisément, j’ai en vue les citoyens qui vivent en premier lieu dans le pays dont l'armée a attaqué et envahi un autre peuple, officiellement pour se « défendre » contre ses menaces, ou/et pour lui porter le bonheur, sous forme de « démocratie », de « socialisme » ou autre. Ces réflexions s'adressent en particulier aux personnes qui se considèrent honnêtes, bonnes et civilisées, qui croient réellement au respect des droits humains, non seulement pour eux-mêmes en tant qu'individus, mais pour tous les citoyens de la planète, sans aucune forme de distinction de situation économique, de race, de nationalité, de sexe, de culture ou de religion.
Ces commentaires s'adressent également à qui a choisi de tuer, comme soldat de conscription, ou comme professionnel, militaire d'une armée ou mercenaire, ou encore comme militant d’une cause à laquelle il croit. Je lui propose de penser aux motifs réels, conscients et surtout inconscients, qui l'ont convaincu de risquer sa vie à interrompre violemment celle des autres, par « devoir d'obéissance aux ordres supérieur », pour l'« amour de la patrie », au nom d’une conception religieuse, pour un salaire ou, encore, pour le « plaisir de tuer ».
Les destinataires de cet essai sont, enfin, les personnes qui se veulent justes, en particulier, et, plus en général, à tous les citoyens de la planète, parce que, à notre époque d'armes nucléaires et bactériologiques, de bombes artisanales et de kamikaze, les guerres concernent l'entière espèce humaine, d'une manière ou d'une autre. Cela explique le sous-titre de l’ouvrage : Éléments de discussion aux gens de bonne volonté.
Je m’adresse d’abord aux femmes non par politesse, mais parce qu’elles sont les plus proches dans l’éducation des enfants. Je nomme primordialement les justes, parce qu’ils sont les premiers à devoir examiner en quoi ils s’accordent et méritent réellement cet honorable adjectif.
L'objectif est d'essayer de comprendre dans quel type du monde nous vivons, pourquoi tant de guerres d'agression et tant de manifestations de terrorisme, pour quels motifs sont-elles décidées et exercées non par des individus ignorants et barbares, mais par des personnes qui justifient leurs actes au nom d'un idéal respectable : la démocratie, la civilisation, le progrès, la justice, Dieu, etc.
Je ne prétends évidemment pas examiner l'ensemble des problèmes de la guerre et de la paix, ni fournir les solutions, ni, bien entendu, être exhaustif. Mon but est seulement de présenter un certain nombre d'observations, pour susciter la réflexion et les discussions entre personnes désireuses de comprendre les réelle causes des problèmes pour contribuer à leur solution.
Pour y parvenir, je m'efforce d'utiliser au mieux la raison et le principe de justice. De cette manière, j'espère contribuer autant que possible à :
- - démasquer les passions destructrices, pas ou mal justifiées par la raison, et la manipulation dont sont victimes en premier lieu les citoyens ordinaires et honnêtes,
- - contribuer à la recherche commune des solutions qui permettront la réalisation d'un monde plus vivable non seulement pour une minorité de privilégiés, mais pour tous.
J'ai cherché à comprendre combien les problèmes et les éventuelles solutions, même complexes, sont concevables de la manière la plus simple possible. Pour y arriver il suffit d’appliquer cette règle, exigée par l'honnêteté : donner aux actions des individus ou des gouvernements leur nom réel. Cela consiste à appeler voleur qui vole un bien appartenant à autrui, et à nommer agresseur qui, en premier, attaque autrui.
Ma recherche des informations sur les faits réels et surtout sur leurs causes réelles n'a pas été facile. J'ai constaté combien la majorité des moyens d'information cache ou déforme les faits pour servir des intérêts particuliers. Pour connaître la vérité, j'ai dû consacrer beaucoup de temps à me documenter sur le réseau internet, et à contacter, quand c'était possible, des personnes et des associations directement engagées ou intéressées aux conflits. Elles sont mentionnées dans l'ouvrage. Je les remercie pour leur aide sans laquelle cet essai n'aurait pas vu le jour.
De la même manière, il ne m'a pas été facile d'utiliser les informations récoltées pour comprendre, au-delà de la propagande, le phénomène que sont les guerres. Il m'a fallu consacrer beaucoup de temps à chercher et à lire des documents, des journaux, des livres et des essais en mesure de m'aider à interpréter les informations disponibles.
Ces difficultés d'information et de formation, ainsi que le temps dépensé à les acquérir, m'ont permis de me rendre compte d’une réalité. Le citoyen ordinaire, généralement occupé à travailler pour satisfaire les nécessités de sa vie matérielle quotidienne, est mis dans l’incapacité de comprendre « les guerres, pourquoi ? la paix, comment ? ». Malgré toute sa bonne volonté, il est démuni, désorienté, confus, par conséquent incapable de prendre une décision raisonnable, c'est-à-dire basée sur une information réelle et une formation suffisante. Encore une fois, j'ai découvert combien l'ignorance est cause d'erreur de jugement ou de résignation. Cette anomalie est une arme de manipulation de masse des peuples et des individus, de la part de ceux qui les dirigent, quelque soit la forme de cette direction : dictature ou démocratie.
Les informations récoltées et la compréhension que j'ai pu en avoir m'ont permis finalement de composer cet écrit. À la lectrice et au lecteur de juger.
L'examen d'un problème et la recherche de sa solution dépendent d'abord de la formulation d'une demande à son sujet : pourquoi ? C'est pour cette raison que mon exposé comprend, en premier lieu, les demandes qui me semblent réelles et fondamentales. Car mon propos n'est pas d'affirmer et de convaincre, mais d'inviter à raisonner pour trouver par soi-même, ou, mieux encore, ensemble, des réponses satisfaisantes pour l’espèce humaine tout entière. Voilà pourquoi cet ouvrage a comme principal but de susciter la réflexion et la discussion les plus larges possibles, et, d’abord, parmi ce qu’on appelle les gens ordinaires. Car, en définitif, et malgré les tentatives de les convaincre du contraire, ce sont eux, les gens ordinaires, qui déterminent le destin social commun, par leur inaction ou par leur action.
L'expérience montre qu'il n'est pas nécessaire de disposer d'un doctorat universitaire pour trouver certains éclaircissements ; il suffit de bon sens intellectuel, d’honnêteté éthique et d’accès aux informations réelles.
Par ailleurs, souvent, les questions posées contiennent implicitement les réponses ; sinon, elles invitent le lecteur à les chercher et à les trouver.
Pour celui qui dispose d'un sens clair de la logique et de la justice, les réflexions qu'il lira ici sont évidentes. Pourtant, elles risquent d'être rejetées par certains comme factieuses dans la mesure où elles remettent en cause leurs intérêts et privilèges particuliers. Alors, l'auteur de ces observations sera cavalièrement ignoré parce que « partial », « barbare », produisant uniquement de l' « idéologie », etc. Les oreilles sont sourdes et les yeux aveugles s’ils ne sont pas animés par un cœur et un esprit qui excluent toute considération dont le seul but serait la satisfaction d’un intérêt personnel au détriment des autres personnes.
Pour contraster ce type d’accusation de partialité, j'ai fait suivre mes demandes et annotations par des réponses et réflexions d'autres auteurs. Ils ont les caractéristiques suivantes : 1) il est difficile de les taxer de partialité, parce qu'ils ont été des protagonistes et/ou ont réfléchi au mieux sur les thèmes examinés ; 2) ils ont existé à diverses époques, sociétés et civilisations, vu que l'objet de mon étude est la guerre comme phénomène général.
Là où apparaissent des répétitions à propos d'un argument, le motif est la nécessité de l'examiner à partir de divers points de vue. Certaines remarques sembleront banales. Il m’a semblé pourtant nécessaire de les rappeler, parce qu'elles sont oubliées ou déformées par l'action de propagande massive et systématique de la part de qui contrôle les moyens d'« information » officielle.
Les citations nécessitent quelques explications.
Nombreuses sont celles dont je partage les idées et que j’aurais pu « emprunter », en les exprimant comme si elles étaient les miennes. J’ai préféré mentionner leurs auteurs. Ce n’est pas ma pénurie d'arguments. J’ai cru qu’en fournissant les propos des auteurs, mon exposé serait plus convaincant aux yeux du lecteur. Ils considéreront ces auteurs plus crédibles que moi ; en effet, ils sont infiniment plus compétents en la matière, ou bien impliqués directement dans l’action, d'une manière ou d'une autre. Je n'ai donc pas économisé sur les citations.
Plutôt que de me limiter à fournir des références brèves en note, l’ai cité des extraits, quelques fois même longs. Pour deux motifs.
Le premier est d’épargner au lecteur une perte de temps dans la recherche du contenu des références. Le second est la crainte qu’il soit, avec le temps, éliminé du réseau internet.
J’ai veillé à ce que les citations proviennent de toutes les époques et de toutes les cultures. Cela montrera que les phénomènes évoqués sont universels. Quand les citations fournissent clairement les arguments à propos d’un problème, je n’ai pas jugé utile d’ajouter mes propres commentaires, pour ne pas alourdir le texte. Quelques fois, l’importance du thème et l’argumentation contenue dans la citation m’ont semblé nécessiter la communication d’une large partie de l’extrait.
Enfin, puisque cet ouvrage est publié en édition électronique, il m’a semblé utile de recourir à des formes graphiques pour certaines parties du texte. Ainsi, pour distinguer de mon texte et mettre en relief les citations, elles sont présentées en couleur bleue. Des italiques servent à souligner des considérations jugées fondamentales.
Autres précisions. Les citations dont le texte original n’est pas français ont été traduites par moi ; dans le cas contraire, l’auteur est nommé. Concernant les notes, je les ai utilisées pour indiquer les noms des auteurs des citations, et le livre ou article de référence ; cette procédure m’a semblé judicieuse pour ne pas gêner la lecture de celle ou celui qui ne serait pas intéressé à les connaître. Enfin, pour rendre aisées la compréhension de certaines citations, j’ai inséré en noir et entre crochets [] des précisions, au lieu de les renvoyer en note.
Pour comprendre les problèmes de la guerre, j'ai utilisé le plan suivant.
Dans la partie I sont présentées des considérations préliminaires sur le droit de pensée et le devoir de mémoire, et sur certains « mystères » de la conduite humaine.
Ensuite, une première section considère les facteurs de déclenchement d'une guerre : ce sont respectivement le pouvoir, par l'intermédiaire de l’État comme instrument pour faire la guerre (Partie I), l'économie, à travers la gestion des ressources naturelles, comme motif fondamental de la guerre (Partie II) et la civilisation, comme justification idéologique de la guerre (Partie III).
Une seconde section examine la guerre en tant que phénomène spécifique, en distinguant entre la guerre d'agression (Partie I), les réactions sous forme de pacifisme, de résistance et de terrorisme (Partie II) et les résultats de la guerre (Partie III).
La troisième et ultime section examine quel pourrait être un ordre du monde réellement bénéfique à l'ensemble de l'humanité, pour conclure avec quelques demandes fondamentales qui permettraient de réaliser cet ordre.
Enfin, dans la conception des problèmes et des demandes, j'ai cherché à ne pas oublier deux autres banalités, pourtant indispensables à rappeler. Depuis toujours, la première victime de la guerre a toujours été la vérité, celle des faits réels. Depuis la deuxième boucherie mondiale de 1939 à 1945, l’autre première victime de la guerre, ce ne sont pas les militaires mais les civils.
Je me suis donc efforcé d'utiliser une boussole. Quelque soit le problème examiné, je l'ai considéré selon un principe apparemment évident mais généralement oublié ou ignoré. Cependant, toute personne honnête, de toute époque et civilisation, considère cet axiome de première et fondamentale importance. Le voici : Ne pas faire à un autre individu ou peuple ce que tu ne voudrais pas qu'il soit fait à toi ou à ton peuple.
Une dernière considération. Je n’ai aucune prétention d’apporter du nouveau, de l’original, mais simplement de rappeler, en une synthèse, non exhaustive, cependant éclairante, je l’espère, ce qui a été dit ou écrit par d’autres, plus compétents que moi. Que l’on me permette de conclure cette préface de manière poétique :
La leçon
Je le sais, je le sais, je le sais.
Depuis le commencement du temps,
presque tout
a été dit, expliqué, démontré, répété :
la vie, la mort,
l'amour, la haine,
l’honnêteté, la justice.
Hélas !...
Dans cette bizarre classe de cancres
qu'est l'espèce humaine,
peu,
très peu,
beaucoup trop peu
ont écouté, compris, assimilé
la leçon.
Est-ce la faute des enseignants ?
Est-ce la faute des élèves ?
Est-ce la faute des pères et mères des enseignants ?
Est-ce la faute des pères et mères des élèves ?
Est-ce la faute de la mystérieuse Nature ?
Ou de qui ?...
Voilà le Mystère des Mystères.
Voilà le Pourquoi des Pourquoi.
Sans le découvrir,
que sera notre destin ?
Juin 2009.
[1] Écrits politiques, Éditions du Seuil-Editions du CNRS, 1991, p. 262.
[2] Le texte, intitulé "Pourquoi?", a été publié par la revue italienne LAVORO ITALIANO NOTIZIE: Agenzia di stampa trimestrale (TRAVAIL ITALIEN NOUVELLES : Agence de presse trimestrielle), An XVII, n. 2, 30 janvier 2002, p. 16-17. Voir le texte en Annexe.
[3] Par la suite, en 2016, comme c’était le cas dans un lointain passé, d’autres encore entreprennent, une conquête pour imposer une conception religieuse.
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