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Préface du premier recueil [1]
Prince René Douala Manga-Bell
Depuis la nuit des temps, l’Afrique a été terre d’accueil pour les migrants d’Europe venus comme en quête du Saint-Graal.
Les Livingstone, Stanley, Schweitzer et tant d’autres ont trouvé dans les villages la pureté, la nature et la candeur qui correspondaient aux havres de paix recherchés. Ils y ont découvert des savoirs, y ont livré leur science, y ont vécu des moments d’échanges extraordinaires avec les populations qu’ils ont parfois aimées au point de laisser leur vie loin de leur continent d’origine. Ils ont été happés par la magie de notre Afrique.
Éric de Rosny appartient à cette tradition, guidé directement par le Dieu d’Abraham puisque compagnon de Jésus.
Il a été adopté par notre peuple douala qui l’a baptisé Dibunjé en lui offrant des pans entiers de notre belle tradition cultuelle de l’initiation, en lui donnant accès à l’invisible par l’ouverture des yeux, en l’accueillant au sein de l’assemblée des sages et des anciens, les Beyum ba bato, où n’est pas convié qui veut. Évidemment, de tels privilèges ont suscité des [18] discussions et remises en cause qui, loin d’être négatives, ont incité des enfants du village à se pencher sur la richesse de nos us et coutumes.
La fête du Ngondo du 5 décembre 2010. De gauche à droite, les chefs supérieurs : Mbappe Bwanga M. (Bonabéri), Dhin Dicka (Akwa), Douala Manga-Bell (Bell), Madiba Songue (Bakoko), W. Ngalle (Yabassi Bodiman), D. Dissake (Mbanga Penja), Bonga Yongué (Longassé). Au centre, le Prince René Douala Manga-Bell, président du Ngondo. © Photo Laure Poinsot.
Éric de Rosny, Dieu vous a choisi parmi ses Ministres, je vous ai adoubé par le cœur !
Merci de cette vie consacrée à l’autre et à notre peuple, sans prosélytisme. Merci de la restitution que vous en faites au travers de cet ouvrage.
[1] Dans les notes qu’il a transmises aux éditeurs, Éric de Rosny mentionne explicitement son souhait de voir placée ici la préface de ce qui fut le premier recueil de ses textes, à savoir : Rosny Dibounjé, É. de (2011). Le pays sawa, ma passion. Une sélection d’articles sur l’art de vivre à Douala. Yaoundé (Cameroun) : Presses de l’UCAC. Tous les textes de cet ouvrage qui ont été repris ici, l’ont été avec l’accord des Presses de l’UCAC que nous remercions. [N.D.E.]
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