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Histoire du Nord-du-Québec.
Avant-propos
Cette synthèse d'histoire régionale sur la région administrative du Nord-du-Québec est née de la volonté d'intervenants régionaux désireux de faire connaître leur région à l'ensemble du Québec et de participer à son développement avec la réalisation d'un ouvrage qu'ils souhaitaient voir paraître en 2012. L'année 2012, faut-il le souligner, marque l'anniversaire de différents événements. Parmi ceux-ci, il convient de mentionner la cession au Québec, il y a 100 ans, d'une partie de la terre de Rupert (le district de l'Ungava, correspondant à peu près à l'actuel Nunavik, anciennement le Nouveau-Québec), cession qui s'ajoutait à celle de la partie méridionale du district de l'Ungava (partie québécoise des terres du bassin versant de la baie James), en 1898. L'année 2012 marque également le 25e anniversaire de la création de la région administrative du Nord-du-Québec, en 1987. Enfin, voilà maintenant 10 ans qu'est survenu un autre fait particulièrement important dans l'histoire du Québec et du Nord-du-Québec, soit la Paix des braves, un traité signé en 2002 entre le gouvernement du Québec et la nation crie et qui donnait un sens nouveau à la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (1975).
Au fil des ans, différents intervenants avaient entamé une réflexion sur un projet d'histoire régionale, dont le Centre d'études collégiales de Chibougamau qui voulait l'inscrire comme projet éducatif. D'autres, en particulier la Conférence régionale des élus de la Baie-James et le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, avaient mis à l'ordre du jour un tel projet à des fins de développement. En mai 2007, à l'initiative du Centre d'études collégiales de Chibougamau et de son directeur, Gary James, et du ministère des Régions et de son directeur régional, Richard Leclerc, eut lieu une première rencontre où ont été invités des représentants de différents organismes régionaux. Il fut convenu alors que le Centre d'études collégiales de Chibougamau assumerait la direction de ce projet, que cette [8] synthèse d'histoire régionale pourrait être soumise à l'Institut national de la recherche scientifique pour publication parmi les travaux du Chantier des histoires régionales et que le coordonnateur de ce chantier serait invité à agir comme personne-ressource.
Deux comités ont été formés pour assurer le financement du projet et sa réalisation scientifique. Le comité administratif comprenait des partenaires financiers :
- Le Centre d'études collégiales de Chibougamau, représenté par son directeur M. Gary James ;
- La Conférence régionale des élus de la Baie-James, représentée par M. Stéphane McKenzie, agent de développement ;
- Le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, représenté par M. Richard Leclerc, M. Yvan Moreau et M. Philippe Boivin ;
- Hydro-Québec, représenté par M. Richard Simard, conseiller aux relations avec le milieu ;
- Le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, représenté par Mme Chantale Perreault, agente de développement culturel.
Pour sa part, le comité technique fut formé pour aider le groupe de chercheurs dans la collecte d'informations et faciliter l'accès aux sources d'informations. En plus des membres du comité administratif, ce comité comprenait :
- le Conseil de la nation crie de Mistissini, représenté par M. Donald MacLeod, coordonnateur du développement économique ;
- la Société Makivik, représentée par M. Guy St-Julien, conseiller spécial au président ;
- la Commission scolaire de la Baie-James, représenté par M. Mario Tessier, directeur de l'école secondaire la Porte-du-Nord ;
- le Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James, représenté par Mmes Dominique Leclerc et Julie Pelletier, conseillères en communication ;
- la Société d'histoire régionale de Chibougamau, représentée par Mme Josianne Asselin, coordonnatrice et M. Frédéric Fortier, archiviste.
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Puis a suivi la formation d'une équipe de chercheurs, une étape qui pose souvent des difficultés en raison des disponibilités, des positions et des intérêts de chacun ainsi que des exigences et des objectifs reliés à la réalisation d'un projet de synthèse. La région du Nord-du-Québec n'a pas fait exception. Au cours de 2008 fut finalement constituée une équipe autour des chercheurs suivants : Réjean Girard, professeur au Centre d'études collégiales de Chibougamau et chargé de projet, Réginald Auger, professeur titulaire à l'Université Laval et membre du Centre universitaire d'études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT), Vincent Collette, anthropologue indépendant, David Denton, archéologue pour l'Administration régionale crie, et Yves Labrèche, professeur au Collège universitaire de Saint-Boniface. S'est joint plus tard à cette équipe Normand Perron, professeur à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS). Chacun a pris sous sa responsabilité un ou plusieurs chapitres, faisant à la fois le point en utilisant des études existantes et en complétant par de nouvelles recherches selon les besoins.
D'autres acteurs ont contribué à la réalisation de ce projet. Nous les en remercions. Mentionnons, pour le dossier cartographique, la participation de Charles Burgy, du Centre d'études collégiales de Chibougamau, et pour le dossier iconographique celles de Linda Bréard et Danielle Meilleur du Centre d'études collégiales de Chibougamau, Frédéric Fortier de la Société d'histoire régionale de Chibougamau, Robert Fréchette et Christelle Cuilleret de l'Institut culturel Avataq, Roxanne Tremblay de la Société de développement de la Baie-James, André Ruest de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (Centre de Québec), Jean Fournier d'Hydro-Québec, François Huot de FH Production, Steeve Alain du Courrier de Portneuf, Aziz Bouzgaren, du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Jean-Robert Gagnon de la Société d'histoire de Matagami, Cynthia Lavoie de la Commission scolaire de la Baie-James et Caroline Desjardins de Tourisme Baie-James. Soulignons également la collaboration de Christine Villeneuve, à titre de traductrice du chapitre 4, et rappelons, enfin, le concours de l'artiste-pastelliste Pierre Bureau qui, à l'invitation du comité scientifique du projet de synthèse, a accepté de réaliser l'œuvre qui illustre la page couverture de l’Histoire du Nord-du-Québec.
Les attentes envers les synthèses d'histoire régionale sont fort variables, d'autant plus qu'elles s'adressent à un large public. Certains espèrent des traitements particuliers sur tel ou tel sujet : municipalités, institutions, entreprises, vie associative, individus ou groupes d'individus, ou encore sur un groupe ethnique particulier. Il convient ici de préciser qu'une synthèse est avant tout une vue d'ensemble d'une région. À ce titre, la synthèse est fort différente de l'encyclopédie, de la monographie locale ou encore d'une biographie où, parfois, les détails et les anecdotes abondent. Comme d'autres synthèses publiées dans la collection « Les régions du Québec », le présent ouvrage ignore bien des [10] énumérations, des dénombrements, des particularités, pas plus qu'il ne s'attarde aux éloges et aux dénigrements.
Quelques sujets auraient certes mérité un plus grand approfondissement. En raison de leur complexité et devant l'absence d'études, leur traitement aurait exigé beaucoup trop de temps pour une synthèse d'histoire régionale ou en dépassait les limites. Comme c'est souvent le cas dans les synthèses, le thème principal de chacun des chapitres pourrait faire l'objet d'études particulières. Enfin, loin de prétendre d'être au-dessus de tout débat dans son contenu et dans ses interprétations, cette synthèse veut surtout procurer un cadre de recherche utile à d'autres chercheurs.
Donner un sens à la région, faire connaître les populations qui habitent le Nord-du-Québec et favoriser l'émergence d'une appartenance et la construction d'identités sont les premiers buts recherchés dans le présent ouvrage.
Gary James,
directeur du Centre d'études collégiales de Chibougamau
Réjean Girard,
chargé de projet, Centre d'études collégiales de Chibougamau
Normand Perron,
coordonnateur du Chantier des histoires régionales
à l'Institut national de la recherche scientifique
7 décembre 2011
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