Histoire de Québec
et de sa région
Quatrième de couverture
En se penchant en dehors de la plate-forme, les passagers de l’Albatros purent apercevoir un long et sinueux ruban liquide qui serpentait, comme un simple ruisseau, à travers un pays accidenté, au milieu de l’étincellement de quelques lagons obliquement frappés des rayons du soleil. Ce ruisseau, c’était un fleuve, et l’un des plus importants de ce territoire. Sur la rive gauche se dessinait une chaîne montagneuse dont la prolongation allait à perte de vue.
Et nous direz-vous où nous sommes ? demanda Oncle Prudent d’une voix que la colère faisait trembler. [...] Oncle Prudent, dit alors Phil Evans, si je ne me trompe, nous devons planer sur la partie centrale du territoire canadien. Ce fleuve qui coule dans le nord-ouest, c’est le Saint-Laurent. Cette ville que nous laissons en arrière, c’est Québec.
C’était, en effet, la vieille cité de Champlain, dont les toits de fer-blanc éclataient au soleil comme des réflecteurs. L’Albatros s’était donc élevé jusqu’au quarante-sixième degré de latitude nord - ce qui expliquait l’avance prématurée du jour et la prolongation anormale de l’aube.
Oui, reprit Phil Evans, voilà bien la ville en amphithéâtre, la colline qui porte sa citadelle, ce Gibraltar de l’Amérique du Nord ! Voici les cathédrales anglaise et française ! Voici la douane avec son dôme surmonté du pavillon britannique !
Phil Evans n’avait pas achevé que déjà la capitale du Canada commençait à se réduire dans le lointain. L’aéronef entrait dans une zone de petits nuages, qui dérobèrent peu à peu la vue du sol.
Jules Verne, Robur le Conquérant, 1886
Collection dirigée par
Normand Perron
Les Presses de l’Université Laval
www.pulaval.com
|