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Avant-propos
Les premières années d'établissement constituent pour l'immigrant une période cruciale qui, à bien des égards, conditionne non seulement la réussite de son projet migratoire mais aussi son intégration à la société d'accueil. La réussite ou l'échec des premiers mois facilite ou retarde l'atteinte de ces objectifs. Il est donc important pour le ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration de connaître plus précisément possible le déroulement et les faits marquants de ce processus.
C'est dans ce but que la Direction des études et de la recherche a mis sur pied en 1988, dans le cadre d'un protocole de coopération avec l'institut québécois de recherche sur la culture, une étude longitudinale sur la culture, une étude longitudinale visant à suivre, au cours de leurs premières années d'établissement, un échantillon d'immigrants arrivés et admis en 1989 au Québec. Initialement prévue pour deux ans, cette recherche, sous la responsabilité de M. Jean Renaud, professeur de sociologie à l'Université de Montréal et chercheur à l'IQRC, s'est poursuivie une troisième année, donnant lieu à trois enquêtes-terrains qui se sont tenues en 1990 (1000 répondants), 1991 (729) et 1992 (508).
Il y a près d'un an, le MCCI publiait les résultats de la première enquête, soit les portraits de la première année d'établissement [1]. Le présent document dresse, quant à lui, les portraits au cours des trois premières années de vie au Québec, au niveau de certains aspects de l'établissement socio-économique, tels l'emploi, le logement et les cours suivis depuis l'arrivée au pays. Ces différents portraits analysent, au fil des semaines, le comportement et les expériences vécues par les personnes interrogées ; l'analyse distingue les processus selon le sexe, l'âge, la scolarité et la catégorie sous laquelle elles ont été admises comme immigrants et immigrantes.
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Cette étude fournit une image relativement réussie des trois premières années de l'établissement des immigrants, tant au niveau de l'emploi que de leur localisation résidentielle (grande dispersion), de leur apprentissage du français, de leur investissement en termes de formation générale et professionnelle et de leur satisfaction personnelle en regard de leur établissement. Ce portrait global, comme le souligne si bien l'auteur dans sa conclusion, ne signifie nullement que les processus d'insertion se fassent au même rythme et avec autant de facilité pour tous et chacun. Certaines différences significatives existent d'ailleurs dans l'analyse des portraits d'établissement selon l'âge, le sexe, la scolarité et la catégorie d'immigrants.
Madeleine Gagné,
directrice Direction des études et de la recherche
[1] Jean Renaud et al., La première année d'établissement d'immigrants admis au Québec en 1989. Portraits d'un processus, Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, 1992, 77 p.
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