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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Normand ROY, “Bilan énergétique et plan de l’Hydro-Québec.” Un article publié dans la revue Interventions économiques pour une alternative sociale, no 7, printemps-été 1981, pp. 42-52. Numéro intitulé : Environnement. Énergie, robots, logement. Montréal : 1981, 248 pp. [Madame Diane-Gabrielle Tremblay, économiste, et professeure à l'École des sciences de l'administration de la TÉLUQ (UQÀM) nous a autorisé, le 25 septembre 2021, la diffusions en libre accès à tous des numéros 1 à 27 inclusivement le 25 septembre 2021 dans Les Classiques des sciences sociales.]

[42]

Graphique 2.
Le bilan énergétique québécois en 1978 et en 1996.

Source : Hydro-Québec, Une stratégie pour la décennie KO. décembre 1980.

[43]

Interventions économiques
pour une alternative sociale
No 7
DOSSIER : ENVIRONNEMENT

Bilan énergétique
et plan de l’Hydro-Québec
.”

Normand ROY

Au moment où l’Hydro-Québec s’apprête à investir des sommes faramineuses dans le développement de l’hydroélectricité, il semble opportun de s’arrêter un instant pour examiner la situation énergétique actuelle et pour tenter de dégager quelques implications découlant de ces investissements qui engageront, selon l’Hydro, $55 milliards dans l’infrastructure de production et de transmission d’électricité et quelques $35 milliards dans le fonctionnement général de la société d’État au cours de ces années 1980. [1]

Le tableau 1 présente un bilan de la répartition des sources d’énergie utilisées au Québec entre 1960 et 1978. Les données font ressortir l’existence de deux périodes distinctes quant à l’évolution des parts relatives des types d’énergie employées. La première période va de 1960 à 1970 et se caractérise par une croissance soutenue et marqué de l’emploi du pétrole qui passe de 63.1% à 74.1% du total de l’énergie employée.(lb) Cette tendance à une dépendance accrue sur le pétrole s’est affirmée au moment [44] où le prix relatif de cette source d’énergie ne cessait de fléchir. Les gains furent surtout réalisés au détriment du charbon qui n’apportait plus qu’une contribution marginale au bilan énergétique québécois en 1970. Le Québec dépendait alors de cette seule source pour les 3/4 de ses besoins énergétiques.

La coupure est survenue après la première secousse pétrolière qui eut pour effet de renverser la tendance à l’augmentation de la part relative des hydrocarbures dans notre consommation. En 1978, le pétrole reste la source principale d’énergie mais sa part relative n’est plus que de 65.5% du total, soit une baisse de 8.6% en 8 ans. Le pourcentage de recours au pétrole est toutefois plus élevé en 1978 qu’il ne l’était en 1960. L’électricité gagne du terrain dans les années 70 et en 1978 cette source satisfait 25.4% des besoins québécois. Notons que dans la situation québécoise, l’énergie électrique est massivement produite par la conversion de l’énergie hydraulique (hydroélectricité). Le gaz naturel a connu une ascension constante sur toute la période 1960-1978, de sorte qu’il constitue maintenant un apport significatif dans notre consommation, en rencontrant 7.1% des besoins.

Tableau 1
Ventilation de l’énergie totale nette disponible au Québec, 1960-78 1


1 À l’exclusion de l’énergie exportée, des pertes dues au raffinage et au transport, et de l’énergie utilisée à des fins non énergétiques.

Source : Energie Québec, Les statistiques de l’énergie au Québec, 1958-1978. septembre 1979.

[45]

Le renversement de tendance que dévoile le tableau 1 est particulièrement instructif dans la mesure où il permet de dégager au moins deux conclusions immédiates. Tout d’abord, ce tableau, compris à la lumière des événements des dernières années, révèle les dangers inhérents à la concentration des besoins sur un type d’énergie. Bien entendu, lorsque celle-ci est à la fois non-renouvelable et absente du territoire où elle est consommée, cette constatation semble d’autant plus probante. Mais là n’est pas l’essentiel, car même une énergie renouvelable et disponible domestiquement n’existe pas en quantités illimitées. En outre, toute spécialisation dans ce domaine comporte des risques et coûts qui ne font que croître avec le degré de spécialisation. [2] Ces constatations seront utiles pour l’examen du graphique qui reproduit les prévisions de l’Hydro-Québec en ce qui a trait à l’évolution de notre approvisionnement énergétique d’ici 1996. [3]



Interventions. Nous aussi, nous parlons d’argent...
différemment.

[46]

Mais arrêtons-nous d’abord brièvement sur les destinations de l’énergie. Le graphique 1 nous fournit des approximations de la répartition de l’énergie en 1978 entre les secteurs industriel, du transport, résidentiel et commercial, selon l’ordre d’importance. La prédiction pour l’année 1996 indique que ce sont les secteurs industriel et commercial qui connaîtront des gains relatifs, tandis que les deux autres régresseront. Le pourquoi et le comment de ces anticipations sont très certainement de la plus haute importance. Pourtant l’Hydro, qui en ce qui a trait aux hypothèses à la base de ces projections. Quel est le développement industriel qu’on nous refile dans ce scénario ? Comment se fait-il que les économies prévues dans le domaine du transport soient si insignifiantes à cette époque de petites voitures à consommation sans cesse réduite et d’extension des réseaux de transport en commun ? Il y a une foule d’interrogations auxquelles la société d’État ne répond pas dans son analyse de l’évolution de la demande. Pourtant, comme le chantait Boris Vian, ça a une importance.

Mais revenons à la question de l’approvisionnement, en haut du graphique 1. La constatation décisive qui ressort de l’examen du graphique est la croissance relative anticipée de l’électricité dans notre bilan énergétique d’ici 1996. Il est prévu qu’à cette date 45% de nos besoins seront couverts par cette seule source. Le pétrole, longtemps dominant, ne comptera plus alors que pour 41% de nos approvisionnements. Le gaz verra son importance croître encore, quoique modestement selon cette prévision, passant de 7% du bilan énergétique en 1978 à 12% en 1996. Le charbon restera marginal, semble-t-il. Cette stratégie de promotion de l’électricité qui se retrouve dans le document de l’Hydro a été formulée officiellement pour la première fois en 1978 dans le livre blanc du ministre Joron [4]. Dans la présentation de cet énoncé, le ministre posait d’une part le caractère inévitable de la direction dans laquelle le document nous engageait en termes de croissance des besoins et affirmait d’autre part que les solutions énergétiques retenues étaient les moins dangereuses pour le milieu, les moins incertaines et les plus économiques. Ces assurances qu’on retrouve aussi dans le document de l’Hydro sont-elles satisfaisantes, qu’en est-il de l’autonomie énergétique qu’on nous promet, n’y a-t-il pas lieu de questionner ces choix, de chercher à en appréhender [47] les conséquences ?

La démonstration reposant sur deux affirmations principales, nous essaierons d’en trouver la confirmation ou la réfutation à partir des analyses de l’Hydro et de celles qu’on retrouve à d’autres sources.

D’abord, voyons l’évolution des besoins. De 1958 à 1979, la consommation totale d’énergie au Québec est passée d’environ 14,2 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) à 33,9 millions en 1979, soit une augmentation de près de 135%, ou encore de 4,15% par année [5]. Un examen plus détaillé révèle cependant une nette coupure dans cette progression de la consommation. Ainsi, de 1958 à 1973, le taux d’augmentation annuel moyen avait été de 5,4%. Par contre, ce taux n’a été que de 1% de 1973 à 1979. Ce net freinage est d’une importance capitale. Il permet très certainement de mettre en doute la validité de l’hypothèse de croissance des besoins qui est à la base des plans d’investissements de l’Hydro-Québec d’ici à la fin du siècle. Cette hypothèse pose que les besoins énergétiques totaux croîtront de 2% par an de 1980 à 1996 [6]. Ce pourcentage est extrait, on ne sait trop comment, de la prise en compte de l’évolution démographique et économique du Québec ainsi que d’une estimation des effets des stratégies d’économie d’énergie et de développement de sources alternatives.

Il est évident que les prévisions de la société d’État s’inscrivent dans une stratégie maximaliste qui sous-estime délibérément les gains prévisibles des politiques d’économie d’énergie. Ce fait n’a d’ailleurs pas échappé au ministre Bérubé, titulaire actuel du dossier de l’énergie, qui a exigé que l’Hydro-Québec révise à la baisse les hypothèses de croissance contenues dans deux documents soumis antérieurement. Un premier document datant de 1978 prévoyait une croissance de la demande d’électricité de 7,75% par année d’ici 1996. À l’été 1979, la prévision était ramenée à un taux de croissance de 6,9% par an. Enfin, le dernier document pose que l’on connaîtra des augmentations de 6,3% par an d’ici 1990 et de 5,6% entre 1990 et 1996 [7]. Il semble que la société d’État ne découvre que progressivement et lentement les mérites des économies d’énergie. Cela est assez paradoxal quand on se rappelle que le mandat de cet organisme a été élargi tout récemment par le ministre Bérubé pour englober la responsabilité de la recherche et du développement au chapitre de ces économies d’énergie. Certains [48] y voient l’expression d’un conflit d’intérêt. En effet, l’Hydro-Québec cherche d’abord et avant tout à rentabiliser ses investissements et à augmenter sa part du marché énergétique. À cet égard, la logique de son fonctionnement ne la distingue pas fondamentalement de n’importe quelle entreprise privée qui vise à l’accumulation du capital. L’énorme dette de la société d’État et son insertion dans un réseau de rapports capitalistes de concurrence déterminent ses comportements. Est-il admissible alors de lui confier en même temps un mandat de préservation et de recherche d’alternatives à ses propres scénarios d’expansion ? Cela est douteux, à la lumière de l’expérience passée. En effet, les administrateurs de la compagnie de la rue Dorchester se sont fait tirer l’oreille avant de livrer un projet d’investissement qui soit un tant soit peu fondé sur la prise en compte de ce qu’il est possible d’épargner de ce côté dans les vingt prochaines années. Les possibilités sont pourtant réelles à ce chapitre. Une étude préliminaire menée par Hélène Lajambe est significative en ce qui concerne ces possibilités [8]. Sur la base de deux scénarios vraisemblables quant à l’évolution démographique du Québec d’ici l’an 2000, l’auteur conclut qu’il est possible de dégager une croissance économique réelle de 25 à 50% durant cette période tout en maintenant le niveau actuel de consommation énergétique dans l’éventualité de l’hypothèse de croissance maximum, ou en la réduisant de plus de 25% dans la deuxième. Certes, l’étude est sommaire à bien des égards, mais il n’en reste pas moins vrai qu’elle démontre à l’évidence qu’il existe des alternatives sensées à l’orgie d’investissements olympiques dans laquelle l’Hydro, le gouvernement et le monde financier veulent nous embarquer.

Le discours officiel nous affirme en outre que le choix énergétique retenu est le plus sûr d’un point de vue écologique et qu’il a le mérite de nous assurer une “indépendance énergétique” vis-à-vis l’OPEP, l’Alberta et les autres fournisseurs étrangers dont la voracité ne connaît pas de limites. Cet argument est fort séduisant au premier abord. Cependant, il ne faudrait pas s’y laisser prendre sans chercher à en mesurer la validité. Or, là encore, l’on fait fi de certaines considérations fort importantes. Ainsi, il est évident que l’hydro-électricité entraîne des conséquences écologiques néfastes. Que l’on songe par exemple à la dépossession de leur territoire dont furent victimes les peuples autochtones [49] de la Baie James.

... le projet de la Baie James démarra à fond de train avant que ne commencent les négociations, sans que les Indiens soient consultés, ni même prévenus. Les Cris de la Baie James furent littéralement envahis par une armée d’un nouveau genre, équipée pour mesurer, sonder, analyser puis terrasser, bulldozer, charcuter un territoire grand comme la France. [9]

Le projet “Archipel” qui vise le harnachement des Rapides de Lachine est un autre exemple de ce que le développement tout azimut de l’hydro-électricité peut impliquer sur le plan écologique. Sa réalisation condamnerait définitivement la possibilité de redonner aux habitants de l’agglomération montréalaise un accès à leur fleuve, du moins entre le lac Saint-Louis et le bassin de Laprairie, soit sur un territoire d’un intérêt récréatif et scénique unique. De plus, le projet Archipel réalisé provoquerait une détérioration de la qualité de l’eau potable, il menacerait la faune et la flore du fleuve et il empiéterait sur le territoire des Mohawks de Caughnawaga [10]. À ces différents impacts négatifs de l’hydroélectricité, il convient d’ajouter ceux que provoquent des lignes de transmissions à très haut voltage, dévoreuses de territoire, destructrice de paysages et qui sont la source de perturbations électromagnétiques dont on mesure encore mal les conséquences [11]. Mais le danger le plus sérieux d’un développement outrancier de l’hydroélectricité est qu’il nous conduit inexorablement à l’utilisation du nucléaire comme source de remplacement après que l’Hydro-Québec aura jeté des barrages partout où cela est économiquement possible sur le territoire. Cela, la société d’État le reconnaît dans un petit paragraphe fort obscur perdu dans la masse de documentation doucereuse qu’elle présente au public pour étayer ses visées [12]. Non seulement le reconnaît-elle, mais en plus elle souhaite vivement cet aboutissement qui lui ouvrirait de nouvelles possibilités d’expansion.

Quant à “l’indépendance” qu’on peut espérer du développement hydroélectrique, des quinze prochaines années elle apparaît fort problématique, à tout le moins. Tout d’abord, les prévisions de l’Hydro nous indiquent qu’en 1996, le pétrole et le gaz, qui sont des sources étrangères, compteront encore pour au moins 53% de nos approvisionnements, contre 72% actuellement (voir le graphique 1). Cette réduction de la dépendance sera acquise à un coût tout simplement [50] fabuleux. Rappelons que les investissements prévus pour les seules années 80 sont de l’ordre de $90 milliards, selon le plan soumis au gouvernement. Où trouvera-t-on ces sommes colossales ? Déjà en 1979, les investissements dans le secteur énergétique accaparaient 25% de tous les investissements productifs réalisés au Québec [13]. Cette proportion augmentera substantiellement durant la décennie. (Afin de fournir un ordre de grandeur, mentionnons que le PIB québécois de 1980 se situe à environ $75 milliards). Cet effort massif d’accroissement du potentiel électrique devra être financé par un recours accru aux marchés financiers internationaux. À l’heure actuelle, l’Hydro emprunte environ $2 milliards par année aux quatre coins de la planète, ce qui la classe parmi les plus important débiteurs au monde. Dès 1982, l’Hydro devra chercher au-delà de $3 milliards en emprunts pour poursuivre son expansion. Durant cette même année, les remboursements d’obligations échues et les paiements d’intérêts se chiffreront à $633 millions [14].

Que signifient tous ces chiffres auxquels il faut ajouter que cette dette, en monnaie étrangère en majeure partie, se finance actuellement à un taux de 15% ? Deux choses essentiellement. la première est que la dépendance énergétique du Québec s’en trouvera accrue. En effet, l’argent qui ne sera pas versé aux producteurs étrangers le sera aux banquiers et financiers qui avancent ces fonds fort onéreux. Le gain pour les Québécois semble bien mince, d’autant plus que ces charges financières accrues se traduiront inévitablement par des augmentations rapides de la facture d’électricité des consommateurs. Et c’est là la deuxième conséquence indésirable de la nouvelle dépendance énergétique québécoise. Selon les premiers calculs approximatifs établis par les observateurs présents à la commission parlementaire chargée d’étudier les propositions de l’Hydro, les hausses des tarifs frôleraient les 20% en 1982, et l’avenir ne sera pas plus radieux [15].

L’aspect le plus déconcertant, et le plus navrant de ce dossier et des audiences tenues par la commission parlementaire est l’ineptie la plus totale dont font preuve les députés qui y participent. Péquistes, libéraux et unionistes sont tout simplement inaptes à saisir les implications qui découleront de cet engagement économique et financier à long terme. Non contents d’avaliser les demandes de l’Hydro, ils en [51] rajoutent ! En cette période pré-électorale, chacun y va de son petit cantique enthousiaste sur les brillantes perspectives d’avenir qu’y s’offrent au Québec et sur l’audace dont il faut faire preuve. On souhaite que l’Hydro accélère son plan d’investissements, on réclame l’accroissement des exportations d’électricité vers les États-Unis, on demande que chaque circonscription électorale se dote d’un barrage. Les âneries se succèdent à un rythme affolant, au point que même les représentants de l’Hydro ont pris peur et tentent de modérer l’ardeur béate des parlementaires. Des associations d’hommes d’affaires et d’ingénieurs ont participé à ce concert triomphaliste en exigeant le développement immédiat de l’industrie nucléaire et en suggérant l’adoption du plan Bourassa qui favorise l’aménagement de rivières pour le seul bénéfice des Américains qui veulent éviter la prolifération de centrales nucléaires sur leur territoire. C’est nous qui hériteront de ces centrales, si la solution Bourassa est acceptée [16].

Voilà donc où en est rendu la politique d’autosuffisance énergétique. Pour payer la note de ce projet grandiose, le Québec devra poursuivre plus avant son rôle de fournisseur de matières premières et d’énergie au tout puissant voisin américain. Cette perspective, déjà présente en filigrane dans Bâtir le Québec, ce document de politique économique produit par le ministère d’État au développement économique en 1979, se trouve concrétisé suite à la triste exhibition de la commission parlementaire. Est-ce vraiment tout ce qu’il y a à offrir aux travailleurs et chômeurs québécois qui connaissent l’insécurité d’emploi et qui sont pressurés par l’inflation que nourrit le projet de l’Hydro ? Ces investissements représenteront une dette supplémentaire de $10,000 par citoyen dans les prochains dix ans, ils impliqueront des hausses soutenues de tarifs et ne créeront presqu’aucun emploi à long terme, étant donné qu’il s’agit là d’une production hautement intensive en capital, contrairement à ce qu’il y aurait à attendre d’une politique d’économie d’énergie axée sur l’isolation des maisons, le développement de méthodes de production et l’installation d’équipements moins voraces et sur la recherche et l’application de sources d’énergie alternatives que les dirigeants de l’Hydro et du gouvernement ont choisi d’ignorer systématiquement. En outre, la psychose des “Arabes” aboutit à ignorer le pétrole et surtout [52] le gaz naturel, qui resteront tout de même les sources d’énergie conventionnelles les moins coûteuses pour au moins dix ans encore [17]. Quant à la perspective globale d’une autre société, d’un autre mode de vie et d’un autre développement économique à celui qui consiste à nous trouver un créneau de spécialisation dans la chaîne impérialiste, n’en parlons pas, souveraineté oblige.

Normand RoyZone de texte: *

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[1] En tonnes équivalent pétrole.

[2] II y a bien sûr d’autres arguments convaincants contre la surspécialisation. Il y a par exemple la tendance à la monopolisation que reconnaît la science économique traditionnelle. La stratégie de pénurie adoptée par les multinationales du pétrole est éloquente à cet égard. La concentration géographique de la production va aussi de pair avec la spécialisation, ce qui provoque une accentuation des déséquilibres économiques régionaux. Mentionnons aussi le manque de souplesse et de capacité d’adaptation à des situations ou à des besoins changeants.

[3] Hydro-Québec, Une stratégie pour la décennie 80, p. 25.

[4] Service des communications, Direction générale de l’énergie, Assurer l’avenir — La politique québécoise de l’énergie. Editeur officiel du Québec, 1978.

[5] Énergie et Ressource Québec, Les statistiques de l’énergie au Québec 1979, Québec, Editeur officiel, 1980.

[6] Hydro-Québec, Une stratégie pour la décennie 80, document d’accompagnement, décembre 1980.

[7] Gilles Provost, “L’Hydro devra investir l’équivalent d’une Baie James par année en 1990”, in Le Devoir, 17 décembre 1980.

[8] Hélène Lajambe, L’autonomie énergétique du Québec dans une perspective écologique. Hélio-Québec, 1979.

[9] Hélène Lajambe, Coûts et externalités de l’aménagement hydroélectrique de la Baie James, thèse de maîtrise, département d’économique, Université McGill, novembre 1977, pp. 14-15.

[10] L’Environnement, journal de la Société pour Vaincre la Pollution, vol. 7, no 6, 1981, p. 1.

[11] Solange Vincent, La fiction nucléaire, Québec-Amérique, 1979.

[12] Hydro-Québec, Une stratégie..., p. 79.

[13] Gilles Provost, “L’énergie accapare le quart de tous les investissements au Québec”, in Le Devoir, 28 janvier 1981.

[14] Gilles Provost, “L’endettement accru de l’Hydro fera bondir les tarifs dès l’an prochain”, in Le Devoir, 25 janvier 1981.

[15] Ibid.

[16] Gilles Provost, “Hommes d’affaires et ingénieurs incitent l’Hydro à presser le pas”, in Le Devoir, 27 février 1981.

[17] Antoire Ayoub, “Pétrole...”, in Le Devoir, 18 février 1981.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 30 mai 2023 15:16
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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