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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Laurence Tujague-Gibourg, “Phénomènes de radicalisation djihadiste en France et en Côte d’Ivoire. Les jeunes au cœur des questions socio-identitaires et économiques.” Chicoutimi: Les Classiques des sciences sociales, octobre 2017, 11 pp. Texte inédit. [L’auteure nous a accordé le 25 octobre 2017 l’autorisation de diffuser en accès libre à tous le texte de cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Laurence Tujague-Gibourg

Docteure en sociologie,
Chargée d’enseignement à l’Institut Catholique de Toulouse
Institut Supérieur Privé d'Intérêt Général (EESPIG).

Phénomènes de radicalisation djihadiste
en France et en Côte d’Ivoire
.
Les jeunes au cœur des questions
socio-identitaires et économiques
.”

Chicoutimi : Les Classiques des sciences sociales, octobre 2017, 11 pp. Texte inédit.

Résumé

Dans un contexte international profondément marqué par le terrorisme islamiste, il importe d’identifier et de comprendre les déterminismes sociaux à l’origine de la radicalisation djihadiste des jeunes qui ne cesse de s’amplifier et qui tend à se féminiser. De récentes études sur les jeunes occidentales radicalisées, font état d’une grande diversité de profils et de pratiques. En s’appuyant sur leurs différentes représentations et rationalités, cet article met en exergue des causes essentiellement nihilistes. Leurs pratiques qui s’inscrivent dans un processus de quête d’identité et de visibilité sociale  sont  des stratégies identitaires qui se structurent autour d’une contre-culture djihadiste. Un sentiment d’humiliation exacerbé par un vide idéologique et par l’éclatement des liens sociaux traditionnels, expliqueraient ces comportements et certains basculements dans l’hyper violence.

Dans un second temps, l’argumentaire s’appuie sur les résultats d’une enquête qualitative effectuée en Côte d’Ivoire auprès d’une dizaine de jeunes et conclut à l’absence de radicalisation islamiste à Abidjan. La pérennisation des liens sociaux consolidés par la famille et par la religion, le sentiment d’appartenance à une même culture, la diversité des réseaux de sociabilités s’érigent en rempart face à la montée de l’intégrisme djihadiste.

Cependant, la forte paupérisation et l’exclusion sociale d’une partie de la jeunesse abidjanaise, pourraient à terme précipiter la société ivoirienne dans les affres du terrorisme islamiste. Socialisés à la violence, en marge des systèmes sociaux traditionnels, les jeunes délinquants appelé « microbes » pourraient bientôt sortir du champ de la criminalité pour rejoindre les réseaux djihadistes en Afrique et ailleurs…

Mots clés : France, Côte d’Ivoire, radicalisation djihadiste, jeunesse, femmes, exclusion, identité.

Summary

In an international context deeply marked by Islamist terrorism, it is important to identify and understand the social determinisms that are at the root of the jihadist radicalization of young people, which is constantly growing and tending to become feminized. Recent studies of radicalized western youth reveal a wide variety of profiles and practices. By relying on their different representations and rationalities, this article highlights essentially nihilistic causes.Their practices, which are part of a quest for identity and social visibility, are identity strategies that are structured around a jihadist counter-culture. A sense of humiliation exacerbated by an ideological vacuum and by the breakdown of traditional social ties, would explain these behaviors and some shifts in hyper-violence. In a second step, the argument is based on the results of a qualitative survey carried out in Côte d'Ivoire among a dozen young people and concludes that there is no Islamic radicalization in Abidjan. The perpetuation of social ties consolidated by the family and religion, the feeling of belonging to the same culture, and the diversity of networks of sociabilites are emerging as a bulwark against the rise of jihadist fundamentalism. However, the pauperization and social exclusion of a part of Abidjan's youth could eventually precipitate Ivorian society in the throes of Islamist terrorism.Socialized to violence, on the margins of traditional social systems, young offenders called "microbes" could soon leave the field of criminality to join the jihadist networks in Africa and elsewhere ...

Keywords: France, Ivory Coast, Jihadist radicalization, youth, women, exclusion, identity


INTRODUCTION

Depuis 2015, de nombreux actes terroristes revendiqués par l’État Islamiste touchent de nombreux  pays et s’accompagnent d’un phénomène de radicalisation djihadiste qui s’internationalise. Pays occidental, pays à forte population musulmane, pays non engagé dans la coalition en Syrie, pays émergent, aujourd’hui le terrorisme djihadiste ne fait plus d’exception.

Les causes sont externes et internes. Directement commandités par l’État Islamiste appelé Daech, les actes terroristes sont également orchestrés par les jeunes occidentaux radicalisés qui ne cessent d’augmenter dans les quartiers dits sensibles, dans les banlieues mais aussi dans les zones les plus reculées des territoires ruraux. Les réseaux djihadistes se déplacent, n’ont pas de frontières géographiques et se fondent dans la population. Belgique, France, Allemagne, Espagne, sont connectés à l’Afghanistan, Syrie, Irak. Très mobiles, les djihadistes vont et viennent en Syrie pour se former dans les camps militaires ou pour s’y installer. D’autres n’y vont pas, mais, sous l’emprise des vidéos de propagande et des réseaux sociaux, apprennent à servir « la cause islamiste » en utilisant les moyens les plus ordinaires pour éradiquer « les mécréants ». En France, on estime à plus de 20 000 jeunes radicalisés.

L’Afrique de l’Ouest est également touchée par le terrorisme djihadiste. Ouagadougou au Burkina Faso a déjà connu deux attentats en janvier 2016 et très récemment le 14 aout 2017. Grand Bassam,  petite ville balnéaire en Côte d’Ivoire fréquentée par les familles ivoiriennes et occidentales, a été mortellement frappée le 13 mars 2016 par de nombreuses fusillades, causant un traumatisme dans un pays déjà profondément marqué par une guerre civile.

Aujourd’hui, de nombreux jeunes occidentaux, sont sensibles aux discours radicaux islamistes à l’égard des puissances dominatrices occidentales. Dès lors, la radicalisation djihadiste doit être appréhendée comme l’héritière des mouvements d’extrême gauche du XXème siècle et non comme un phénomène de radicalisation religieuse (Khosrokhavar, 2014).

Mais l’essor du courant idéologique djihadiste auprès des jeunes occidentaux ne serait-il pas la conséquence d’un affaiblissement des valeurs et des liens sociaux, et d’autre part, le produit d’une socialisation défaillante ? Cette socialisation devenue anomique, exacerbée par un vide idéologique et par l’éclatement des liens sociaux traditionnels, ne serait-elle pas à l’origine de stratégies identitaires des jeunes qui se structurent atour d’une contre-culture et de discours propagandistes djihadistes ?

F. Khosrokhavar a effectué des enquêtes auprès des jeunes dans des associations des banlieues et dans les quartiers défavorisés entre 2000 et 2013 pour comprendre les logiques d’action inhérentes à la radicalisation djihadiste. Il met en avant le sentiment d’humiliation et d’oppression de certains jeunes français issus de l’immigration qui entretiennent une haine l’égard de l’Occident. En quête de compensation identitaire, ces jeunes, désislamisés au départ, trouveraient dans le djihadisme, un moyen de se construire une identité et une visibilité. Le djihadisme, source de reconnaissance sociale, est dès lors instrumentalisé par ces jeunes et doit être appréhendé comme un champ d’expressions contestataires et surtout identitaires.

Diffusée, légitimée par les réseaux sociaux et par les pairs, l’idéologie djihadiste est alimentée par des représentations collectives auxquelles les jeunes adhéreraient et s’identifieraient. Ces discours sociaux porteurs de valeurs et source d’identification, consolidés par des liens sociaux, viendraient compenser le vide idéologique et un sentiment de révolte qui affectent certains jeunes occidentaux.

Le 13 mars 2016, la Côte d’Ivoire a fait l’objet d’un attentat commis par des terroristes djihadistes. À l’instar des pays occidentaux, assiste-t-on à un phénomène de radicalisation chez les jeunes ivoiriens musulmans?

La population de la Côte d’Ivoire, véritable melting-pot ethnique se compose de confessions religieuses musulmanes et chrétiennes.

Même si le Nord du pays reste très majoritairement marqué par l’Islam, les pratiques musulmanes se sont répandues sur l’ensemble du territoire ivoirien et cohabitent avec les rituels chrétiens. Depuis plusieurs siècles, ce sont les dioulas, commerçants ivoiriens musulmans, qui au grès de leurs multiples mobilités, ont su implanter leurs pratiques et croyances. Chrétiens et musulmans ont toujours vécu ensemble dans un même quartier, dans un même village. Même la guerre civile qui a opposé le nord au sud pendant presque dix ans pour des raisons économiques et politiques, ne s’est pas cristallisée en un conflit religieux. Ainsi, depuis 2011, fin des hostilités, les différents chefs religieux, pasteurs, imans et évêques, n’ont eu de cesse que de défendre la réconciliation entre les différentes parties adverses.

Néanmoins, de nouvelles difficultés socio-économiques viennent aujourd’hui perturber la société ivoirienne. L’immigration galopante des réfugiés économiques et politiques des pays limitrophes comme le Mali, le Niger, la Guinée qui représente actuellement 20% de la population, constitue un nouveau défi. Apatrides et marginalisés de par leur situation socio-économique, les étrangers s’entassent dans les quartiers populaires insalubres. Très souvent non scolarisés pour des raisons financières, les plus jeunes « se débrouillent » entre petits « boulots » et délinquance. Leur intégration socio culturelle demeure problématique. Leurs pratiques religieuses rigoristes sont proches du Salafisme et plus particulièrement du « wahhabisme ». Leur mode de vie souvent considéré comme archaïque par les ivoiriens, crée une fracture avec ces derniers, même musulmans. Compte tenu de ces nouvelles difficultés, la cohésion sociale qui peine encore à trouver ses marques, ne risque-t-elle pas…?

Les différents chefs religieux « prêchent » contre les djihadistes radicaux

Les imans comme les pasteurs et les prêtres exercent une influence et, encore aujourd’hui, contrôlent la population. Après l’attentat du 13 mars 2016 à Grand Bassam, ils ont appelé les ivoiriens à ne pas faire d’amalgame et les ont incité à ne pas se livrer à des actes criminels envers les musulmans. Ils sont partisans de la paix, du vivre ensemble et mettent régulièrement en garde les jeunes contre la montée des fondamentalismes religieux.

D’après les entretiens et la presse locale, les imans auraient incité les habitants d’un quartier à « renvoyer les prêcheurs maliens jugés dangereux chez eux » et à signaler aux autorités la présence d’ONG qui, derrière des motifs humanitaires, avaient pour ambition de colporter le wahhabisme et probablement plus.

La Côte d’Ivoire est-elle protégée
de la radicalisation djihadiste ?


En côte d’Ivoire, on observe la quasi-absence d’un islam radical. Les modes de vie  musulmans plus tôt modérés, sont ainsi très proches des chrétiens. Quelques préceptes religieux comme le mariage et le ramadam sont respectés. Ce constat signifie-t-il qu’à Abidjan, les phénomènes de radicalisation djihadistes sont définitivement éradiqués ?

Les entretiens ont fait état de l’existence de jeunes délinquants appelés « microbes », âgés de dix à vingt-cinq ans d’origine musulmane, ivoiriens ou maliens, qui se livreraient à des vols et des crimes. Pour certains, ce sont d’anciens enfants-soldats qui se seraient battus pendant la guerre aux côtés de l’actuel président Allassane Ouattarra et qui, aujourd’hui, seraient toujours en possession d’armes. D’autres mineurs, les talifets, rattachés à des écoles coraniques auprès d’un talifan, chef religieux musulman appelé aussi marabout, s’inscriraient dans un système de débrouille, proche des escroqueries et délits. Ce sont en général des enfants confiés par la mère à un marabout, souvent pour des raisons économiques. En effet, il est fréquent que des femmes wahhabites sans ressources, seules avec leurs enfants, souvent mariées à un époux polygame resté au Mali, confient « définitivement » leurs enfants à un marabout.

Perçus comme dangereux et imprévisibles par la population ivoirienne, les microbes sont, dans les représentations collectives, apparentés à la sorcellerie. D’après les entretiens, de riches ivoiriens, conseillés par des marabouts ou guérisseurs, solliciteraient les microbes pour récupérer des organes humains destinés à des sacrifices. Grâce à ces  offrandes, ils parviendraient à protéger leur fortune.

Sans perspectives d’avenir, socialisés à la violence et à la haine, certains jeunes pourraient être attirés par les organisations locales djihadistes, qui en Afrique de l’Ouest, se rapprochent plus des réseaux mafieux qui pillent, kidnappent et contrôlent les trafics d’armes, de drogue… qu’à des mouvements radicaux religieux. Philippe Hugon (2016) affirme  que « la menace terroriste s’étendrait en Afrique de l’Ouest sur fonds de concurrence entre Al-Qaida et l’Organisation de l’État Islamique» et démontre  que les opérations militaires dans la région du Mali restent inaptes aujourd’hui à s’attaquer aux phénomènes de paupérisation des zones urbaines, de crises climatiques, de corruption et d’instabilité des gouvernements africains qui seraient à l’origine  de la prolifération des milices djihadistes. La quasi inexistence des forces de l’ordre et d’interventions sociales en faveur des jeunes délinquants, faciliteraient leur recrutement et contribuerait à l’augmentation des milices djihadistes.

Les microbes seraient-ils les prochains soldats djihadistes de demain ?

CONCLUSION

Contrairement, aux pays occidentaux, les jeunes ivoiriennes même musulmanes, ne sont pas concernées par la montée des fondamentalismes religieux. Chrétiennes ou musulmanes, leurs modes de vie et leurs pratiques s’inscrivent dans des configurations culturelles qui côtoient modernisme et traditions africaines. Tous les ivoiriens s’identifient et se reconnaissent dans une même culture sans cesse en mouvement qui puise ses racines dans un art de vivre typiquement ivoirien. En dépit de sa grande ouverture sur le monde, de sa mixité, la société ivoirienne fonctionne toujours selon des règles sociales et des codes qui influencent les comportements et les interactions. Le droit d’ainesse, les liens de parenté et l’autorité affective et institutionnelle des chefs religieux garantissent la cohésion sociale. Lieux, diversité et temps de sociabilités très riches et denses chez les jeunes abidjanais, les préservent d’un vide idéologique et d’une précarisation des liens sociaux qui, affectent particulièrement les sociétés occidentales. Le sentiment d’appartenance à une même culture, une même identité, porteuses de références socio-culturelles fortes, protègeraient les jeunes ivoiriens de la montée des fondamentalismes religieux et des dérives djihadistes. Au terme de cette enquête, les facteurs nihilistes qui auraient pu favoriser le développement du salafisme chez les jeunes ivoiriens comme cela est récurrent dans les pays occidentaux,  demeurent, à ce jour, inexistants.

Cependant, il importe de mettre en exergue deux phénomènes qui préoccupent actuellement la population ivoirienne : l’attentat terroriste de Grand Bassam revendiqué par Al Qaida du Maghreb Islamiste (AQMI) et « la prolifération  des microbes ». Ce dernier élément laisse penser que des jeunes délinquants désocialisés qui se reconnaissent dans une contre-culture de la déviance et de la violence, pourraient rejoindre les réseaux djihadistes.

Tout comme en France, la radicalisation djihadiste pourrait à terme s’alimenter de problématiques nihilistes, sociales et économiques qui affectent un certain nombre de jeunes. Abandonnés par leur famille, enfants-soldats, enfants d’immigrés, les microbes comme cette dénomination l’indique, sont victimes de stigmatisations et de rejets de la part de la population ivoirienne. Aujourd’hui, on ne compte plus les atrocités commises par la population, sous forme d’exécution, de mutilation, de lynchage. Devenus les parias de la société, sans liens familiaux et très souvent sans contacts avec la population, les microbes sont exclus des systèmes sociaux traditionnels de solidarité et survivent.

Si aucune prise en charge n’est engagée par les autorités, les microbes, Isolés et fortement paupérisés, pourraient sortir du champ de la criminalité urbaine pour rejoindre les réseaux djihadistes. L’exclusion sociale et précarisation d’une certaine partie de la jeunesse africaine, pourraient alors précipiter la société ivoirienne dans les affres du terrorisme islamiste.

Bibliographie

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Zerouala F., Des voix derrière le voile, Premier Parallèle, Paris, 2015

ANNEXES

Une dizaine d’entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de jeunes ivoiriens que j’ai rencontrés lors de mon séjour à Abidjan au mois de juillet 2017. Ce sont des personnes que j’ai fréquentées avant de leur proposer un entretien.

Les échanges se sont d’ailleurs déroulés à leur domicile, à mon hôtel, dans un restaurant :

Ouatarra, Mohamed, Ibrahim, Lili, Myriam sont musulmans.
Stéphane, Jean-Luc, Ludovic, Pierre, Virginie sont chrétiens.

Grille d’entretien

- Age :
- Confession religieuse :
- Lieu de résidence:
- Profession :


Questions posées aux ivoiriens musulmans qui se rapportent aux :

  • ramadam, aux prières,  aux fréquentations de la mosquée d’une école coranique ou pas…

  • vie sentimentale et amoureuse (virginité ou pas, possibilité d’avoir des rapports sexuels avant le mariage ou pas),  le mariage, (obligation de se marier avec un musulman ou pas, tenues vestimentaires (voile ou pas), autorisées à porter des vêtements courts, décolletés et ou près du corps

  • aux pratiques festives : alcool ou pas, sorties le soir ou pas, autorisé à se divertir dans les maquis et discothèques, autorisées à se baigner à la plage, piscine…

  • aux sociabilités : relations amicales avec des non musulmans, à quelle fréquence, depuis combien de temps, la famille critique t’elle vos affinités avec des non musulmans ? Pourquoi ?

  • aux représentations sur les pratiques et mode vie des et djihadistes. Quelles  différences avec eux ?

  • aux représentations se rapportant à l’attentat du13 mars 2016 à Grand-Bassam

Questions posées à des ivoiriens non musulmans se rapportant aux :

  • représentations concernant les pratiques religieuses des jeunes ivoiriennes musulmanes appelés dioulas: le ramadam, les prières, mosquées,  école coranique ou pas…

  • représentations se rapportant aux  modes de vie des jeunes ivoiriennes musulmanes : vie sentimentale et amoureuse (virginité ou pas, possibilité d’avoir des rapports sexuels avant le mariage ou pas),  le mariage, (obligation de se marier avec un musulman ou pas, pratiques vestimentaires (voile ou pas), autorisées à porter des vêtements courts, décolletés et ou près du corps. Observent-elles une évolution depuis ces dernières années ?

  • représentations concernant les wahhabites, le djihadisme, l’attentat du 13mars 2016.

  • Ont-ils déjà eu une relation sentimentale avec une musulmane ou musulman? O nt-ils rencontré des difficultés ?

  • Entretiennent-ils des relations amicales avec des musulmans ? Fréquence, Où ? (sortent-ils le soir, dans des maquis, bars…)


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 25 octobre 2017 20:12
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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