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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Production, culture et idéologie: approche structuraliste.” (1979)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Bernard Arcand [Anthropologue, professeur au département d’anthropologie, Université Laval], “Production, culture et idéologie: approche structuraliste.” Un article publié dans l'ouvrage collectif intitulé: Perspectives anthropologiques. Un collectif d'anthropologues québécois, chapitre 10, pp. 143 à 153. Montréal: Les Éditions du Renouveau pédagogique, 1979, 436 pp.

Introduction

Ce qu'on appelle communément la « culture » consiste en fait en un fouillis, un amas plus ou moins chaotique de tous les comportements humains. Pour gouverner notre société, le pouvoir établi ordonne cette réalité complexe, la découpe en domaines ou catégories. Il distingue ainsi les secteurs de l'économie, des arts, des affaires sociales, des sports et loisirs, etc. Ce mode d'approche de la réalité est conforme à une vieille tradition occidentale. L'anthropologie a longtemps suivi cette tradition et divisé sensiblement de la même manière le monde qu'elle voulait étudier. Pour s'en rendre compte, il suffit de consulter la table des matières de la plupart des monographies dites « classiques », dont les différents chapitres portent sur des sujets tels la culture matérielle, la technologie, l'économie, l'organisation sociale, la politique, la religion, la cosmologie, et aussi la mythologie, les arts et le folklore. L'enseignement de l'anthropologie procède généralement de cette façon et on offre donc aux étudiants des cours en anthropologie économique, sociale, religieuse, etc. Les anthropologues professionnels eux-mêmes se reconnaissent une spécialité dans l'un ou l'autre de ces domaines ; et nous avons ainsi nos ministres de l'anthropologie économique, nos hauts fonctionnaires de la parenté, sans oublier, bien sûr, nos évêques de l'anthropologie de la religion. 

Après avoir organisé le vécu en compartiments bien définis afin d'en simplifier la compréhension, le jeu de l'anthropologie a longtemps consisté à découvrir les relations possibles entre ces différents domaines de la réalité sociale. Par exemple, on a essayé de démontrer l'influence de la technologie sur l'organisation sociale, l'importance de la parenté pour la vie économique d'une société, ou les effets déterminants de l'idéologie religieuse sur l'économie. On a ainsi, au cours de l'histoire de la théorie anthropologique, exploré et suggéré tout un éventail de relations possibles, même les plus absurdes, entre les divers aspects de la réalité. Certains demeurent prudents et se limitent à prouver l'existence d'une corrélation statistique entre deux domaines. D'autres, plus hardis, tâchent de convaincre leur auditoire qu'on est en présence d'une relation causale ; ils prétendent que les activités économiques déterminent le type d'organisation sociale, alors que d'autres mettent en relief l'effet déterminant de l'adaptation au milieu physique sur les autres éléments de la culture.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 17 octobre 2009 17:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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