Quatrième de couverture
Cet ouvrage est né de la découverte d'archives policières datant de 1941. Leur contenu devrait mettre un point final aux controverses sur l'engagement d'Emmanuel Mounier pendant l'Occupation. Au-delà du cas du fondateur personnaliste d'Esprit, est analysée la politique culturelle de Vichy de 1940 à1942 et, en particulier, l'association Jeune France, dirigée par Pierre Schaeffer et Paul Flamand. Comment concilier culture et propagande ? Comment lier les artistes à l'État ? Comment diffuser l'art vers le peuple, nonobstant un contexte de dictature ?
Contre le personnalisme se dressa un « non-conformisme » communautariste, piller de la Révolution nationale. À la construction de ce que ses thuriféraires désignèrent comme une forme de « fascisme blanc », participèrent notamment Jean de Fabrègues, mentor du jeune François Mitterrand, admirateur de Primo de Rivera, Paul Marion et Pierre Pucheu, tenants d'un humanisme chrétien autoritaire.
Le réseau Intellectuel non-conformiste, profondément divisé et hétérogène, est situé dans une perspective comparatiste. Entre christianisme et politique, reproduit-il l'idéologie fasciste ? Fait-il partie de ces « discours pamphlétaires » sensibles aux thèmes de la chute, de la décadence, sceptiques sur la liberté tragique des hommes dans un contexte de crise de civilisation ? Ou d'une famille politique plus ancienne, celle d'un intégrisme chrétien refoulé, rejetant la pensée individualiste et démocratique ?
Cette étude a obtenu le prix des thèses en science politique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en 1995. Préfacée par Jean-Louis Loubet del Bayle, elle poursuit l'enquête pionnière de celui-ci, parue en 1969.
Michel BERGÈS, professeur de science politique à l'Université Montesquieu-Bordeaux IV, est codirecteur du Centre d'Analyse politique comparée et membre du entre d'Études et de Recherches sur la Police de l'IEP de Toulouse. Il a publié chez l'Harmattan, en 1995, une Histoire du Syndicalisme policier en France.
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