Quatrième de couverture
Le paradoxe de la représentation tient en ceci : la volonté exprimée par les représentants n’est pas censée être la leur, mais celle du peuple. En réalité si le peuple a une volonté, comment s’assurer que celle-ci est exprimée par les représentants puisqu’on ne connaît cette volonté du peuple que par celle des représentants ?
Ce livre s’efforce de remonter aux fondements théoriques non seulement de la représentation mais aussi de son refus radical et de sa contestation. Les théories n’ont pas été séparées de leurs figures historiques. Au centre de cette recherche, le rigoureux paradoxe de Rousseau qui démontre le caractère introuvable de la volonté générale tout en récusant toute représentation et conclut à l’impossibilité de la démocratie dans son véritable sens de gouvernement du peuple par le peuple.
Le réquisitoire anarchiste contre le système représentatif et le suffrage universel fait renaître l’idée de fédérations locales. Aujourd’hui, il fait éclater les frontières nationales et lance de luttes ponctuelles sur tous les points chauds de la planète, la logique de la mondialisation laissant se déployer les revendications spécifiques pour des groupes exclus jusqu’ici du droit démocratique à la parole.
Nos démocraties seraient-elles simplement des sociétés qui choisissent leurs représentants et peuvent les renvoyer ? Sans doute faut-il s’y résigner si c’est le seul moyen de sauvegarder la liberté.
Josiane Boulad-Ayoub, de la Société royale du Canada, est professeur de philosophie moderne et politique à l’Université du Québec à Montréal et spécialiste de la Révolution française.
Paule-Monique Vernes est professeur émérite de philosophie moderne et politique de l’Université de Provence.
Auteur chacune de nombreuses publications, elles font équipe ensemble depuis une douzaine d’années dans des projets de recherche et ont co-signé plusieurs études importantes sur les institutions démocratiques.
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