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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de M. Jean-Paul Brodeur, “Criminologie - Justice pénale et criminologie. Bilan et prospective”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Robert Lahaise, Québec 2000. Multiples visages d'une culture, pp. 329-346. Montréal: Les Éditions Hurtubise HMH, ltée, 1999, 462 pp. Collection: Les Cahiers du Québec. [Autorisation de l’auteur accordée le 29 juin 2006 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.] Introduction Je me propose dans ce texte de décrire l'évolution de la justice pénale et de la criminologie au Canada et au Québec depuis 1960 jusqu'à aujourd'hui. L'année 1960 marque la fondation du Département de criminologie de l'Université de Montréal. Au départ, le programme fut établi en 1950-60 dans le cadre du Département de sociologie. La maîtrise en criminologie fut dispensée dans le cadre autonome d'un département seulement à partir de l'automne 1960. Ce département ne dispensait initialement ses enseignements qu'aux deux cycles supérieurs (d'abord maîtrise et après 1964, doctorat). En 1967, on décida de créer un premier cycle universitaire. Le département devint l'École de criminologie en 1970, prenant ainsi sa place parmi les autres écoles professionnelles de l'Université de Montréal. L’enseignement d'une nouvelle profession étant assuré, les besoins de la recherche furent pris en compte par le Centre international de criminologie comparée créé en 1969. La pratique de cette (inter)discipline qu'on appelle la criminologie venait ainsi d'acquérir au Québec un support institutionnel stable, sur lequel elle pouvait s'appuyer pour rayonner plus outre. Mon travail comprend deux parties, suivies d'une conclusion. La première partie est un rapport sur les grandes tendances qui ont marqué l'administration de la justice pénale au Québec et au Canada, de 1960 à nos jours. La seconde a pour objet de décrire la production scientifique en criminologie et dans les disciplines connexes pendant cette même période. En conclusion, je présenterai quelques éléments de prospective. Je dissiperai d'entrée de jeu quelques malentendus. Ce court texte qui ambitionne de rendre compte d'aspects qui relèvent tant de la réalité de la justice pénale que du discours sur cette réalité ne saurait prétendre à l'exhaustivité. Mon compte rendu passe par le filtre de mon point de vue et de ce qui s'est imposé dans mon champ d'attention. En deuxième lieu, la criminologie étant plutôt une discipline appliquée qu'un projet scientifique désincarné, le compte rendu de son évolution ne saurait être dissocié de celui des changements au sein des pratiques pénales, la théorie et la pratique se conditionnant réciproquement dans ce champ. En troisième lieu, la prérogative de légiférer en matière de loi criminelle appartient au gouvernement fédéral. C'est pourquoi on s'aveuglerait en voulant dissocier la justice québécoise de la justice canadienne. J'ajouterai que le fondateur de la criminologie au Québec - le professeur Denis Szabo - lui a d'emblée donné une vocation internationale qui n'a jamais été reniée par la suite. C'est une raison de plus pour insister sur le fait que toute perspective isolationniste sur la criminologie québécoise la méconnaît autant dans ce qu'elle est que dans ce qu'elle veut continuer d'être.
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