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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Socialisme, étatisme et démocratie (1983)
Avant-propos
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Dorval Brunelle, Socialisme, étatisme et démocratie. [Avec une préface de l'auteur exclusive à l'édition numérique] Montréal: Éditions Albert Saint-Martin, 1983, 176 pages. Collection Recherches et documents . [Autorisation accordée le 4 juillet 2004]
Avant-propos
Tout questionnement autour du socialisme et de l'étatisme circonscrit vraisemblablement les enjeux théoriques et pratiques les plus préoccupants en cette fin de siècle. J'entends par là que, engagés comme nous le sommes dans un processus de socialisation d'une ampleur jamais égalée, l'alternative se pose désormais de manière de plus en plus dramatique à savoir où basculera le pouvoir politique, soit du côté de l'accroissement étatique, soit du côté de l'enrichissement collectif.
Reprendre, dans ces conditions, une réflexion autour de la notion de démocratie ou du démocratisme, pourrait n'être qu'un vain exercice visant à renouer avec une tradition qui a connu ses plus belles heures de gloire au moment des révolutions dites « bourgeoises » du XIXe siècle, en 1830 et en 1848 notamment, si l'élaboration d'une théorie de la démocratie pouvait être considérée comme parachevée, voire démodée. Or, ce n'est pas du tout le cas.
C'est donc avec cette préoccupation à l'esprit que nous nous sommes appliqué à étudier en parallèle, démocratie, étatisme et socialisme, un peu comme si la mise en rapport de ces notions était susceptible d'ouvrir la voie à l'approfondissement de la réflexion sur les enjeux sociaux qu'elles recouvrent et cernent tout à la fois.
Nous savons bien l'ambivalence du terme « démocratie », l'ambiguïté de la revendication démocratique quand elle ne s'accroche pas à des droits précis, à des enjeux circonscrits. Mais il faut voir également, au-delà du rapport immédiat des forces, voire des classes sociales, en présence, la nécessité de renouveler la réflexion autour du démocratisme même afin d'ouvrir les sociétés actuelles à des pratiques «nouvelles», des pratiques dissidentes bref, d'ouvrir sur un enrichissement théorique et pratique. Il importe alors de situer les minoritaires et, à cette fin, de redéfinir des souverainetés collectives. Cela, ni le capitalisme, ni le socialisme institué ne l'ont fait et d'amorcer la réflexion autour du démocratisme pourra peut-être nous amener à comprendre pourquoi.
Nous n'entendons dès lors pas aborder ici de questions programmatiques sinon explorer en quoi et comment l'extension et la croissance des États actuels mettent en péril un espace de la démocratie entendu comme un ensemble ou un réseau de relations et de pratiques intellectuelles, sociales et politiques alternatives ou « non programmées ». Pourtant, nous n'entreprendrons pas non plus de reprendre le flambeau de l'anti-étatisme allumé par certains anarchistes, mais plutôt d'orienter la discussion et la critique autour des concepts de démocratie, d'État et de droit, entre autres.
La dimension même du thème envisagé excluait par avance un traitement complet. C'est pourquoi le texte qu'on va lire participe plutôt de l'essai que de la thèse même si par endroits - aux chapitres 3 et 4 notamment - nous avons cru devoir recourir davantage aux citations et à quelques auteurs classiques pour faire cheminer une réflexion critique de quelques approches, aussi bien marxistes que non marxistes, à l'étude de l'étatisme. Cela est peut-être dû à ce que l'analyse de l'État a été développée de manière beaucoup plus rigoureuse que ne l'a été celle de la démocratie. Il y a donc moins à redécouvrir dans le premier cas, sinon une critique à échafauder, tandis que, pour ce qui concerne la démocratie et le démocratisme, nous sommes tellement en retard sur le plan de l'analyse, que la réflexion a encore toute sa marge de manuvre pour aller puiser aussi bien dans l'histoire que dans l'herméneutique ses éléments de base.
À moins que, au lieu de retard, ce ne soit d'usure qu'il faille parler et, à ce compte-là, l'usure n'affecte pas que le concept de démocratie mais aussi ceux de socialisme et d'État. Comme l'a écrit Antoine de Saint-Exupéry, « les mots s'usent chez les hommes, et perdent leur sens. Les théories scientifiques s'usent... Si vous ne voulez pas vivre d'une pensée morte, il vous faut perpétuellement la rajeunir (1) ».
C'est ce rajeunissement que nous avons cherché à viser dans ces pages en soumettant quelques mots clés du langage contemporain à un regard critique.
En terminant, je tiens à remercier Micheline de Sève et Jean-François Léonard pour tout l'intérêt qu'ils ont manifesté pour le manuscrit, Je les dédouane néanmoins entièrement de toute responsabilité en ce qui concerne le produit fini dans la mesure où je n'ai pas toujours donné suite à leurs commentaires et remarques.
Dernière mise à jour de cette page le lundi 22 janvier 200719:18
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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