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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
sous la coordination de Français Chesnais, La mondialisation financière. Genèse, coût et enjeux. (1996)
Quatrième de couverture
Une édition électronique réalisée à partir du livre sous la coordination de Français Chesnais, La mondialisation financière. Genèse, coût et enjeux. Paris: Les Éditions Syros, 1996, 307 pp. Collection “Alternatives économiques”. [Livre diffusé dans Les Classiques des sciences sociales en libre accès à tous avec l'autorisation de l'auteur accordée le 14 février 2020.]
La mondialisation financière
Quatrième de couverture
Les quinze dernières années ont été marquées par la croissance spectaculaire du montant des actifs financiers. Celle-ci est indissociable de la mondialisation financière, née des mesures de libéralisation et de déréglementation mises en œuvre depuis la « révolution conservatrice » de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, avant d'être adoptées par les autres pays du G7, puis imposées à l'ensemble de la planète. La sphère financière représente la pointe avancée de la mondialisation du capital, celle où sa mobilité est la plus complète, celle où les opérations portent sur les montants les plus élevés, celle où les intérêts privés ont acquis la plus forte capacité de dicter leur volonté aux États au travers des titres de la dette publique qu’ils détiennent et des crises de change qu’ils peuvent provoquer. L’identité de ces intérêts est moins difficile à établir qu’on ne le prétend parfois.
Derrière les formules du type « les marchés veulent », on trouve notamment la puissance d’institutions financières non bancaires peu connues du grand public : les principaux fonds de pension privés anglo-saxons et les sociétés de placement collectif, les célèbres Mutual Funds.
C’est alors que surgissent des questions vitales. N’y aurait-il pas une relation entre la prospérité de la sphère financière et la situation de récession ou quasi-stagnation d’une grande partie de l’économie mondiale ? La financiarisation accrue des groupes industriels serait-elle sans lien avec l’aggravation du chômage ? La conjoncture des années 1990 ne serait-elle pas le résultat des politiques de taux d’intérêts positifs, d’austérité et de déflation mises en œuvre pour satisfaire les « marchés » ? La précarité de l’emploi, le recul de la protection sociale, la montée du chômage, de la pauvreté et de l’exclusion, ne seraient-ils pas autant d’expressions de l’émergence d’un régime d’accumulation mondial nouveau, dont les principaux bénéficiaires seraient les détenteurs de revenus financiers, nouvelle mouture du capital rentier ?
Dernière mise à jour de cette page le samedi 29 février 20208:58
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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