Quatrième de couverture

En conjuguant recherche factuelle - dont des enquêtes sur le terrain - et élaboration théorique, cet ouvrage compose un riche univers d'observation et de réflexion. Se dégagent quatre grandes idées en rupture avec les analyses courantes sur le "sous-développement". Voilà d'abord réintégrée dans l'analyse socio- politique la production de la population considérée ailleurs comme une donnée naturelle. Comment partir d'Ariès et de Foucault pour caractériser des sociétés du tiers monde. Corrélatives à la production de la population : apparition et surtout rétention de la rente, agricole et pétrolière. Thèse audacieuse qui intéressera ceux qui tentent de penser l'écologie comme un phénomène mondial. Ces éléments permettent de considérer la prolétarisation dans une optique inusitée. Dans la prolétarisation, autant que des aliénations et de la paupérisation, sont produites des "objectivations sociales". Or, ces producteurs de population et de besoins sociaux ne sont pas pris dans une simplification des antagonismes : leur principal allocutaire est l'État qui suscite et canalise la demande sociale et s'institue ainsi comme État nourricier. État nourricier, par référence à père nourricier : de bout en bout, la prolétarisation, comme production de la population, est considérée, au niveau des enquêtes comme au niveau de l'analyse théorique, à partir d'une interrogation sur les rapports sociaux de sexe.

Actuellement professeur et chercheur à l'Université du Québec à Montréal, André Corten et Marie-Blanche Talion ont enseigné pendant cinq ans à l'Université d'Oran (1975-1980). Récemment, ils ont dirigé plusieurs ouvrages collectifs : Les autres marxismes réels, L'Italie, le philosophe et le gendarme et La radicalité du quotidien. En même temps que l'État nourricier, Mexique, Algérie, sort un livre qui présente l'autre volet de cette recherche sur prolétariat et rente : l’État faible, Haïti, république Dominicaine.

Éditions L'Harmattan
7, rue de l’École-Polytechnique
75005 Paris