Les Haïtiens au Québec.
Quatrième de couverture
Paul Dejean qui depuis six ans participe aux combats et au quotidien de la communauté haïtienne de Montréal, nous livre une masse de renseignements, d'observations, de réflexions sur la pratique d'un groupe minoritaire dans ce Québec en devenir. Il nous retrace des causes de l'exode et du drainage de ces hommes à leur vécu en terre nouvelle. Chiffres et données au départ d'un discours serein qui s'enfle à mesure pour dire la face cachée des choses, la difficulté d'être autre, mais recense aussi les signes d'une rencontre possible.
Des espoirs et des déceptions, chaleur humaine et racisme latent, accueil et rejet, le donner et le recevoir, des jeunes en mal d'identification aux vieux en mal d'adaptation ; tout notre monde, eux et nous, lui et moi, vit et grouille dans ces gestes d'apprentissage pour s'accepter différent, épuisante splendeur à portée de nos mains à tous.
Cinq chapitres pour retracer l'immigration haïtienne au Québec, sédimentation de plus de 20 000 personnes passées au tamis des catégories d'admission, langue et scolarité, immigrants et visiteurs, étudiants et travailleurs ; compte rendu minutieux de l'histoire récente des vingt dernières années. Le Québec déborde ses frontières en parlant, ici et là-bas, à un autre peuple lui aussi de six millions d'hommes.
Les Haïtiens au Québec, en deuxième partie, délaisse la globalité des statistiques pour se singulariser plus au ras de nos expériences. Des hommes, des femmes, des enfants sont là, à côté, toujours riches d'apports nouveaux, souvent meurtris d'incompréhensions, parfois victimes. Le texte se fait interpellation : chacun peut se retrouver et choisir.
Et puis les jeunes au Québec, l'école, la langue, les contacts, la rigidité des tests et des classements inadéquats, le choc culturel de la relève. Le cri d'alarme est grand pour conjurer les solitudes qui menacent si l'on ne prend pas en considération les « éléments de solution » du chapitre III.
La quatrième et dernière partie retrace « le drame des 1500 », moment fort en 1974 d'une prise de conscience des déportations et le refus de s'en rendre complice par la mobilisation de l'opinion d'un bout à l'autre du pays. Invitation que nous fait Paul Dejean à réfléchir sur les ferments d'espoir contenus dans ce coude à coude qui fut, en ce temps-là, fraternité.
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