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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Francine Descarries [sociologue, département de sociologie, UQAM] “Le projet féministe à l’aube du XXIe siècle : un projet de libération et de solidarité qui fait toujours sens”. Un article publié dans la revue Cahiers de recherche sociologique, no 30, 1998 [Thème: La sociologie face au troisième millénaire], pp. 199 à 210. Montréal: département de sociologie de l’UQAM. [Avec l'autorisation de l'auteure accordée le 18 juillet 2004.] Introduction Les dernières décennies ont été le théâtre de la renaissance du mouvement féministe dans plusieurs régions du monde. Celui-ci s'est déployé à la fois comme maître d'œuvre d'un ralliement démocratique sans précédent autour d'une contestation de l'omniprésence des catégories de sexe dans l'organisation et la structuration des sociétés et comme discours critique des conditions de production et de reproduction des rapports sociaux de sexe. Il est difficile de saisir l'ampleur de l'événement historique que constituent l'émergence contemporaine d'un savoir et d'une pratique féministes, puis leur intégration, tout aussi imparfaite soit-elle, dans les champs de la connaissance et des représentations sociales. Certes, l'énonciation par les femmes d'une parole «autre», tout comme l'expression de revendications concernant l'égalité, est loin d'être un phénomène contemporain. En font foi les traces anciennes et éloquentes laissées par les Christine de Pisan (1364-1430), Aphra Behn (1640-1680), Olympe de Gouges (1745-1793), Mary Wollstonecraft (1759-1797), Flora Tristan (1803-1844), Elizabeth Cady Stanton (1815-1902) et Susan B. Anthony (1820-1906), pour ne citer que quelques-uns des noms qui ont réussi à passer à la postérité [1]. Pourtant, ce n'est qu'au cours du présent siècle, et dans un nombre limité de sociétés, que tombent progressivement les barrières et les sanctions institutionnelles et structurelles mises en place par des ordres sociaux profondément androcentristes. Et ce n'est encore que plus récemment que des femmes, sans être dans une position d'exception [2], ont réussi à imposer comme légitime et digne de durer leur participation au monde des idées et de la science [3]. Né de la révolte des femmes à l'égard des normes et des conditions qui président à leur destin personnel et à leur confinement dans la sphère privée, le mouvement féministe contemporain est rapidement devenu, au cours des années soixante‑dix, un projet intellectuel et politique pour penser et agir le Nous femmes, annoncé par la parution du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir en 1949 et rendu possible à imaginer à la suite des premières grandes mobilisations collectives des années soixante. Pratiques de résistance, les visées de changement du mouvement des femmes ont rapidement mené militantes et intellectuelles à vouloir appréhender autrement la dynamique sexuée des rapports sociaux, à démystifier une tradition intellectuelle et scientifique qui était parvenue jusque-là à les exclure de ses lieux de production, et à poser, suivant en cela la proposition de Ti-Grace Atkinson, le travail de théorisation comme acte militant [4]. Dans cette optique, les études féministes poursuivront une démarche intellectuelle concertée, bien que par ailleurs éclatée, pour venir à bout des présupposés androcentristes des savoirs dominants, échapper à la rigidité de leurs propositions normatives, se soustraire à l'enfermement de la pensée binaire et statique du féminin et du masculin et mettre en évidence, là où ils étaient invisibles ou occultés, les processus sexués à l'œuvre dans la structuration du social et des connaissances. Plusieurs propositions seront formulées et diverses approches seront conçues en vue de contrer les effets pervers d'une organisation sociale dans laquelle les places et les activités des individus sont naturalisées et hiérarchisées en fonction de leur appartenance de sexe. Résultat de «négociations complexe [5]», mouvantes et continues, entre, d'une part, l'impérieuse nécessité théorique d'interpeller, du point de vue des femmes, un savoir dominant construit a peu près exclusivement à partir de l'expérience et des représentations des hommes et, d'autre part, la non moins impérieuse nécessité d'engager, d'alimenter des luttes politiques et le militantisme au quotidien, les études féministes s'énoncent, depuis leur émergence, à travers de multiples voix, de multiples lieux de production et évoluent en diverses directions. Elles sont tour à tour critiques épistémologiques des biais sexistes du savoir et de sa prétendue neutralité; réfutations des modèles théoriques dominants proposés pour penser et dire les femmes et leur vie; interrogations sur la condition des femmes et leur position dans l'histoire; écritures littéraires pour échapper à l'enfermement et à l'exclusion du langage androcentriste; réflexions politiques engagées en faveur d'un idéal de démocratie et de transformation des institutions sociales qui ont légitimé et reconduit, au fil du temps, la construction sociale et culturelle des sexes. Les études féministes sont également, et plus spécifiquement, démarches sociologiques pour constituer les femmes en catégorie sociale et poser le sexe/genre comme catégorie critique d'analyse, de même que méthodologies pour déconstruire les représentations et les mécanismes reconstitutifs de la division sociale des sexes et des autres systèmes de domination. Partie intégrante d'un mouvement social majeur et de ses enjeux, les études féministes [6] contribuent ainsi au renouvellement des savoirs, à l'instauration de l'incertitude face à la prétendue objectivité des sciences instituées, à la transformation des pratiques et à la formulation d'une vision autre de la société. Dans cette perspective, elles ont, du moins en Occident, fait accepter l'idée qu'il n'était plus possible de penser et d'agir le monde comme avant, c'est-à-dire d'une façon qui «derrière la catégorie abstraite de l'humain universel a systématiquement gommé, exclu ou refoulé les expériences de la moitié, voire de la majorité du genre humain [7]». De même, elles ont forcé l'élargissement de l'espace de créativité et d'observation des disciplines et amené ces dernières, avec plus ou moins de succès, à s'engager dans un exercice d'inventivité pour concevoir «les transformations que la présence des femmes peut apporter dans le champ culturel général [8]» et dans tous les autres aspects de la vie sociale. En inscrivant les rapports sociaux de sexe au cœur de leur élaboration conceptuelle et en faisant de la transformation de ces derniers un enjeu stratégique, les études féministes se sont donc progressivement imposées dans l'univers des sciences de l'Homme comme démarche critique et problématique du changement. Dans un continuum dont la com-plexité mais aussi la richesse découlent de la diversité et de l'interrelation des perspectives adoptées ainsi que des oppositions observées entre celles-ci, elles ont énoncé, au cours de leur évolution, plusieurs propositions théoriques pour interpeller la division et la hiérarchie inhérentes à la sexuation des rapports sociaux dans tous les champs du social et produire des sujets-femmes autonomes, actrices de leur propre vie et du jeu politique dans un procès égalitaire de libération. Ce faisant, elles ambitionnent de soustraire les femmes, en tant que catégorie sociale, «de l'emprise du même et de la généralité de la féminité sous laquelle le patriarcat les a enfouies [9]» en démontrant que, d'une part, les rapports de sexe font système [10], et que, d'autre part, dans ce système, «la catégorisation de sexe est un processus dynamique par lequel la position de chacun des groupes de sexe par rapport à l'autre est sans cesse redéfinie [11]», recomposée, ainsi que nommée et distinguée, selon les époques et les lieux. La pensée féministe actuelle, ou, devrait-on dire, les pensées féministes offrent-elles encore ces mêmes possibilités, participent-elles à ces mêmes finalités? Sont-elles en mesure d'imaginer un nouveau contrat entre les sexes? Peuvent-elles être porteuses «d'autres définitions du mouvement [des femmes] et de son sujet politique [12]»? Enfin, sont-elles capables d'alimenter une lutte féministe solidaire, une politique de coalition ouverte aux diversités et aux différences, «sans tomber dans le piège d'une fragmentation à l'infini [13]»? Voilà quelques-unes des interrogations qui constituent le fil conducteur du présent essai. Dans cette optique, j'argumenterai que l'avenir des études féministes - ou d'une sociologie des rapports de sexe - dépendra de leur capacité à analyser les problèmes et les contradictions qui découlent tant des choix que des refus formulés par les femmes au cours des dernières décennies que de l'insistance qu'elles mettent à préserver, tout en la redéfinissant, l'identité féminine. L'apport normatif et stratégique des études féministes, ajouterais-je, est pour sa part lié à leur efficacité a préserver la conscience d'un destin commun de femmes qui traverse l'ensemble des rapports sociaux, tout en étant attentives aux diversités introduites non seulement par l'hétérogénéité et la diversité des identités, des préoccupations et des expériences de femmes, tant à l'échelle locale qu'à l'échelle nationale et planétaire, mais encore par les «déplacements frontaliers de l'inégalité et les incessantes décompositions et recompositions des partages [14]» et des hiérarchies entre les sexes. Indéniablement, les mises en garde contre les généralisations abusives ou les prétentions à une fausse universalité, réitérées à satiété au cours de la dernière décennie par les féministes américaines post-structuralistes - nous y reviendrons -, ne peuvent être balayées du revers de la main. Elles sont en soi fructueuses, ne serait-ce que parce qu'elles signalent l'effritement du potentiel explicatif et mobilisateur des grands récits qui ambitionnaient de tout expliquer. Elles incitent, par voie de conséquence, au développement de réflexions théoriques mieux situées et moins inféodées aux perspectives dominantes, de même qu'à l'élaboration de stratégies de solidarité, plutôt que consensuelles, au sein du mouvement des femmes. Au cours de la dernière décennie, ce type d'admonitions a largement refaçonné le visage des études féministes en orientant la teneur de leurs débats vers les problématiques de l'identité, de l'égalité et de la différence des sexes [15]. Pour ma part, l'analyse des écrits des théoriciennes dont les noms sont le plus fréquemment associés à la critique féministe post-moderniste m'amène à postuler que ni le seul recours à une alternative féministe anti-rationnelle ni la seule évocation des canons de la modernité ne permettront de répondre adéquatement aux exigences théoriques et aux enjeux politiques auxquels fait face aujourd'hui le mouvement des femmes [16]. Mais avant de pousser plus loin cette réflexion, il y a lieu d'effectuer un bref retour sur le trois principaux courants de pensée qui sont, selon Moi [17], à l'origine du foisonnement des idées, du choix des thèmes et de la teneur des débats au sein des études féministes. D'autant que ces trois courants, qui constituent le corpus théorique sur lequel se sont construites les études féministes, sont actuellement revisités par les avancées et polémiques qui traversent les études féministes, particulièrement en ce qui concerne les concepts de rapports de pouvoir, de genre, d'identité féminine, de différence/différences ou d'universalité. Le premier courant est le féminisme égalitaire ou universaliste qui est à l'origine de la résurgence du mouvement au cours des années soixante et de l'adoption d'une cause des femmes; à ce jour, il continue d'informer l'action d'un grand nombre d'organisations féministes et d'organismes gouvernementaux et syndicaux. Le second courant est le féminisme radical. Celui-ci occupe une large partie de l'espace théorique durant les années soixante-dix et propose une lecture féministe des rapports sociaux de sexe en termes de dominant et dominée. Certaines tendances de ce courant se redéploieront sous diverses formes, au cours des années quatre-vingt-dix. Elles peuvent être regroupées autour d'un mouvement souvent désigné sous le vocable de féminisme global [18], mais que, pour ma part, je préfère appeler féminisme solidaire [19]. Enfin, le troisième courant est celui du féminisme de la fémelléité [20], qui se développe parallèle-ment à différentes tendances des féminismes égalitaire et radical. Il s'imposera au cours de la décennie 1980 comme vision alternative pour revaloriser l'expérience concrète ou symbolique des femmes et donner aux dimensions privées de leur vie (enfantement, soins et éducation des enfants, relations intimes) une expression éthique et esthétique. Il faut ici insister sur l'idée qu'une telle catégorisation, ainsi que les appellations employées pour désigner les courants de pensée relevés en tant que dominants, demeure une proposition ouverte et non exclusive de classification. Elle n'est utilisée que pour permettre de mieux se repérer dans l'effervescence et la mouvance des idées et des propositions théoriques présentées par les études féministes depuis plus de trente ans. Elle ne doit surtout pas servir a enfermer la parole des femmes dans une gaine rigide: les frontières entre chacun des courants ne sont absolument pas étanches et sont appelées à se déplacer selon les auteures, les lieux de production et les périodes. De même, faut-il le rappeler, la prédominance d'un courant de pensée au cours d'un moment historique donné ne signifie nullement la disparition des autres propositions qui l'ont précédé dans le temps. [1] La première, Christine de Pisan (La cité des Dames [1404-1405], Paris, Stock, 1986), dénonce les oublis volontaires de l'histoire au sujet du rôle joué par les femmes dans l'édification des sociétés et la façon dont ses contemporains traitent les femmes. Auteure prolifique, aventurière, abolitionniste et féministe avant les termes, Aphra Behn placera la contestation du pouvoir masculin au cœur de son oeuvre et de son action politique, dès la présentation de sa première oeuvre théâtrale: The Force Marriage (1670). En septembre 1791, en réponse à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Olympe de Gouges rédige sa propre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. En 1792, une éducatrice britannique, Mary Wollstonecraft, publie à son tour un essai sur La défense des droits de la femme (Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1973; titre original anglais: A Vindication of the Rights of Woman). En collaboration avec Lucretia Mott (1793‑1880), Elizabeth Cady Stanton a été l'instigatrice du premier congrès féministe, Women's Rights Convention, qui s'est tenu à Seneca Falls, aux États-Unis, en 1848. EIle est également, avec Susan B. Anthony et d'autres activistes de l'époque, co-auteure d'une série de volumes sur la lutte pour le suffrage féminin aux États-Unis [2] Sous ce rapport, Éliane Gubin rappelle que, pour souligner l'attribution d'un deuxième prix Nobel à Marie Curie, le journal Le Matin, dans sa livraison du 7 novembre 1911, écrivait au sujet de cette dernière: «Nous ne lui attribuons de passion que pour la science, d'attachement qu'au travail. Son oeuvre nous fait oublier son sexe.» (Éliane Gubin, «Créer. Hier et aujourd'hui», Sextant. Revue du Groupe interdisciplinaire d'études sur les femmes, Bruxelles, ULB, été 1994, p. 6.) [3] Mes propos sont inspirés par l'œuvre de Dale Spender, Women of Ideas and what Men Have Done to them from Aphra Behn to Adrienne Rich, Londres, Routledge and Kegan Paul, 1982. Voir également, de la même auteure, Feminist Theorists: Three Centuries of Women's Intellectual Tradition, Londres, The Women's Press, 1983. Je remercie la direction des Cahiers de recherche sociologique qui, respectueuse d'une pratique féministe qui vise à rendre plus visibles les femmes et leurs écrits, a accepté de déroger à ses conventions éditoriales et à donner au long le prénom des auteures dans les références bibliographiques. [4] Ti-Grace Atkinson, «Le nationalisme féminin», Nouvelles questions féministes, nos 6-7, 1984, p. 35-54. [5] Elizabeth Grosz, “Sexual difference and the problem of essentialism”, dans Naomi Schor et Elizabeth Weed (dir.), The Essential Difference, Bloomington, Indiana University Press, 1994, p. 82-97. [6] Dans le contexte des sciences humaines et sociales, on désigne sous le terme études féministes un champ pluridisciplinaire de connaissances qui s'est développé en milieu universitaire depuis la fin des années soixante-dix. Ni domaine d'études uniquement centrées sur les femmes ni courant homogène de pensée, les études féministes se penchent sur différentes problématiques et font appel à divers outils conceptuels et à diverses méthodologies pour analyser la dimension sexuée des rapports sociaux de hiérarchisation et de division à l'œuvre dans nos sociétés, de même que les représentations sociales et les pratiques qui les accompagnent, les modèlent et les remodèlent. [7] Eleni Varikas, «Féminisme, modernité, post-modernisme: pour un dialogue des deux côtés de l'océan», dans Denis Berger, Féminismes au présent, Paris, L'Harmattan, 1993, p. 59. [8] Marcelle Marini, «D'une création minoritaire à une création universelle», Les Cahiers du GRIF, Paris, Éditions Tierce, no 45, automne 1990, p. 53. [9] Françoise Collin, «Le féminisme et la crise du moderne», dans Diane Lamoureux, Fragments et collages: essai sue le féminisme québécois des années '70, Montréal, Éditions du remue-ménage, 1986, p. 12. [10] Cette thèse est au cœur de l'œuvre de Christine Delphy depuis la parution de «L'ennemi principal», Partisans, vol. 54-55, 1970, p. 157-172. [11] Anne-Marie Daune-Richard et Anne-Marie Devreux, «Rapports sociaux de sexe et conceptualisation sociologique», Recherches féministes, vol. 5, no 2, 1992, p. 26. [12] Colette St-Hilaire, «Le féminisme et la nostalgie des grands Récits», Cahiers de recherche sociologique, no 23, 1994, p. 80. [13] Laura L. Frader, «Histoire des féminismes, différences et identités de classe en France au XXe siècle», dans Ephesia, La place des femmes. Les enjeux de l'identité et de l'égalité au regard des sciences sociales, actes de la IVe Conférence mondiale sur les femmes, Paris, La Découverte, 1995, p. 359. [14] Michelle Perrot, «Identité, égalité, différence. Le regard de l'histoire», dans Ephesia, ouvrage cité, p. 46. [15] Ces trois notions ont fait l'objet d'un important colloque de recherche à Paris, en 1995, dans le cadre de la préparation de là participation française à la Ive Conférence des Nations unies sur les femmes tenue à Beijing. Les actes de ce colloque, La place des femmes. Les enjeux de l'identité et de l'égalité au regard des sciences sociales, ont déjà été cités dans des notes précédentes. [16] Parmi les ouvrages qui offrent une intéressante lecture des débats en cours entre post-modernisme, post-structuralisme et féminisme, mentionnons: Seyla Benhabib, Judith Butler, Drucilla Cornell et Nancy Franser, Feminist Contentions. A Philosophical Exchange, New York, Routledge, 1995; Naomi Schor et Elizabeth Weed, ouvrage cité; Linda Alcoff et Elizabeth Potter, Feminist Epistemologies, New York, Routledge, 1993; Linda Nicholson (dir.), Feminism/Postmodernism, New York, Routledge, 1990; Chris Weedon, Feminist Practice and Poststructuralist Theory, New York, Basil Blackwell, 1987. [17] J'ai déjà proposé cette classification dans un essai antérieur réalisé en collaboration avec Shirley Roy, Le mouvement des femmes et ses courants de pensée: essai de typologie, Ottawa, Cahiers de l'Icref, 1988. [18] Désigné également sous le vocable Integrative Feminisms par Angela Miles dans son ouvrage Integrative Feminisms. Building Global Visions, 1960-1990s (New York, Routledge, 1996). Sur les perspectives du féminisme global, on consultera avec intérêt: Charlotte Bunch, «Organizing for women's human rights globally», dans Joanna Kerr, Ours by Right: Women's Rights as Human Rights, Londres, Zed Press, 1993, p. 141-194; Maria Mies, «The global is the local», dans Rosiska Darcy de Oliviera et Thais Corral (dir.), Terra Femina, Brazil, mai-juin 1992, p. 54-68; Chandra Talpade Mohanty, Ann Russo et Lourdes Torres (dir.), Third World Women and the Politics of Feminism, Bloomington, Indiana University Press, 199 1; Jessie Bernard, The Female World from a Global Perspective, Bloomington, Indiana University Press, 1987. [19] Voir Francine Descarries et Christine Corbeil, «Égalité, autonomie et survie. Du rêve à la réalité: les pratiques du mouvement des femmes», Nouvelles Pratiques sociales, automne 1997, p. 19-28. [20] En proposant ce néologisme, Shirley Roy et moi-même voulions mettre l'accent sur le fait que ce courant de pensée désignait comme lieu du féminin un espace charnière qui se situerait entre le biologique - l'expérience du corps - et le psychologique et qui en constituerait la synthèse.
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