Introduction générale
Au cours des récentes années, les spécialistes de la science politique, dans une certaine mesure peut-être par coquetterie scientifique mais surtout dans le dessein de surmonter les évidentes lacunes du juridisme, de l'historicisme et de l'institutionnalisme, se sont rapprochés de la sociologie. De ce fait, non seulement les anciennes questions qui ont été posées traditionnellement aux phénomènes politiques reçoivent-elles un éclairage différent, mais encore les prémisses, les fondements et les dimensions de la théorie politique s'en trouvent complètement renouvelés.
Un pareil effort de rajeunissement d'une discipline qui, il y a vingt ou trente ans encore, se moulait dans des concepts revêtus d'une majesté confinant au domaine sacral ou magique et empruntés pour la plupart aux philosophes du XVIIIe siècle et, par leur intermédiaire, aux anciens Grecs, n'a pas été sans provoquer de fortes résistances tant chez les hommes politiques que parmi les théoriciens eux-mêmes : les premiers, parce que les froides analyses des processus politiques les ont en quelque sorte délogés de leur position privilégiée, en faisant émerger les phénomènes et les comportements réels en deçà des rôles et des statuts symboliques protecteurs et jusqu'à un certain point mystificateurs que les manuels des institutionnalistes fixaient d'une façon toute formelle ; les seconds, parce que la conversion des « penseurs » en « chercheurs » leur paraît impliquer l'abandon nécessaire des analyses « en profondeur » de même que l'étude des « grandes » questions politiques.
De telles objections n'entravent guère le recours toujours plus marqué aux techniques inductives et quantitatives dans l'étude de la vie politique. Non seulement les théoriciens considèrent-ils en général les relations politiques comme une forme spécifique de relations sociales, mais encore ils tendent de plus en plus à absorber celles-ci dans celles-là.
En même temps qu'ils identifient un secteur de spécificité permettant l'élaboration d'une possible théorie générale autonome, les spécialistes de la science politique, appliquant à certains secteurs particuliers de leur domaine les perspectives et les méthodes de la sociologie, s'efforcent surtout - et c'est peut-être là l'aspect le plus utile des efforts en cours - d'approfondir les problèmes. Ainsi, dans le domaine des comportements et des processus politiques, et non pas exclusivement sous leurs aspects électoraux, nous disposons actuellement d'un bon nombre de connaissances éprouvées qui, si elles n'ont pas encore reçu une formulation pleinement théorique par suite de l'absence de concepts de base, ont du moins la portée de solides généralisations.
Il faut toutefois s'empresser d'ajouter que cette orientation vers la sociologie, ou plutôt cette tentative de politisation des relations sociales, par ailleurs salutaire en ce qu'elle permet le renouvellement des perspectives intellectuelles, ne va pas sans poser d'épineux problèmes à la solution desquels se trouvent appliqués une part peut-être excessive des efforts en cours.
Le premier de ces problèmes concerne évidemment le précaire statut scientifique de la sociologie elle-même sous plusieurs des aspects qui touchent plus particulièrement aux champs d'intérêt du théoricien politique. C'est ainsi que, du moment où celui-ci considère la politique comme un processus social, il emprunte aux sociologues et aux psychologues des concepts comme ceux d'interaction et de groupe. Mais ceux-ci n'ont pas encore réussi à formuler ces concepts de façon rigoureuse et probante. Ainsi donc, en adoptant un procédé fructueux d'analyse, le spécialiste de la science politique hérite en même temps de problèmes non résolus. Dans la présente introduction générale, nous avons cru opportun, avant d'énoncer les objectifs que nous allons poursuivre dans les chapitres suivants, de faire quelques remarques critiques sur l'état actuel de la théorie des groupes appliquée à la vie politique.
La notion de groupe renvoie nécessairement à des concepts fondamentaux comme ceux de société globale, de système, de structure, de stratification et de classe sociale au sujet desquels il n'est pas exagéré de dire qu'il existe autant de définitions que de sociologues. Certains naguère croyaient en la possibilité de contourner ou de surmonter les formidables problèmes ainsi posés, par l'élaboration, à l'instar des économistes, d'une micro-sociologie qui, limitant le champ d'investigation à des phénomènes restreints et expérimentalement contrôlables, déboucherait sur des conclusions rigoureusement scientifiques. C'est ainsi que s'est constituée une psycho-sociologie des « petits-groupes » dont les travaux, tels que rapportés dans le Journal of social and abnormal psychology, par exemple, nous rappellent les expériences des biologistes sur les rats. Commentant ce procédé dans son ouvrage Tendances et déboires de la sociologie américaine, Sorokin parle avec humour du « Wonderland of small groups » dont rêvent les sociologues américains. C'est avec raison que Georges Gurvitch s'est élevé contre les incontestables excès de cette orientation [1]. Par ailleurs, la portée pratique de tels travaux repose entièrement sur la possibilité d'étendre les conclusions trouvées en « laboratoire » aux groupes réels, même aux groupes restreints et surtout aux grands groupes qui, du point de vue du théoricien politique, sont les plus significatifs. Qu'une semblable extrapolation soit impossible en ce qui concerne les processus politiques majeurs, François Bourricaud l'a établi de façon probante dans son livre Esquisse d'une théorie de l'autorité [2].
Il se peut qu'en plaçant ainsi les groupes au centre de leurs préoccupations, les théoriciens politiques se trouvent éventuellement conduits à formuler les éléments théoriques que les sociologues, par suite de leur indifférence à l'égard des phénomènes politiques, paraissent incapables de leur fournir. Toutefois, on cherche en vain dans la littérature récente des efforts soutenus dans cette direction. Arthur F. Benfley, qui fut le premier à considérer de façon systématique la vie politique en tant que processus, s'était contenté d'emprunter sa conception du groupe au sociologue A. W. Small [3]. La même tendance se manifeste chez les auteurs récents, sauf que le choix de leurs références est forcément plus varié. Une fois satisfait le besoin de « définitions », on se contente de caractériser les processus politiques comme consistant dans la constellation des groupes autour des intérêts politiques, de même que dans la lutte constante entre les groupes pour occuper une position privilégiée vis-à-vis des centres de décisions politiques.
On comprend dès lors que, par suite de l'absence d'une théorie des groupes qui fasse autorité, on ne puisse pas parvenir à établir une classification des groupes qui ne se ramène en définitive à une simple nomenclature [4]. D'après H.P. Fairchild, les sociologues américains seraient parvenus à établir plus de cent formes différentes de classification des groupes. Pour sa part, Georges Gurvitch a établi quinze catégories différentes de groupes, chacune d'elles comprenant plusieurs subdivisions.
Beaucoup éludent, évidemment sans les résoudre, les difficultés qui entravent l'élaboration d'une théorie politique fondée sur la notion de groupe : ils identifient de façon arbitraire cette notion à celle d'association, cette forme spécifique de groupement qui a l'avantage de pouvoir être considérée indépendamment de la structure sociale, dans la mesure même où elle apparaît comme « volontaire », c'est-à-dire comme obéissant aux règles d'une constitution que les membres, par un acte libre, se donnent pour leur protection et leur bien-être mutuels.
Une fois qu'on a constaté et superficiellement expliqué la prolifération des associations dans les sociétés modernes, on établit comment certaines en viennent à représenter des « idéologies » ou des « intérêts », et comment, parmi celles-ci, quelques-unes se cristallisent autour des « intérêts politiques »ou encore des « idéologies politiques ».
Autour de l'expression même de « groupe de pression » se déroule actuellement un vif débat entre les auteurs. Cette discussion nous paraît assez vaine puisque, quelle que soit l'appellation retenue par un auteur (« groupe d'intérêts », « groupe de pression », « lobby » ou « organisation politique privée »), il n'en résulte aucune différence sensible dans le traitement du sujet lui-même.
Non seulement le statut théorique de la notion de groupe est-il précaire en lui-même, mais encore il est souvent difficile, dans l'état actuel des connaissances, de généraliser les analyses politiques qui s'en inspirent, par suite des difficultés inhérentes à la méthode comparative en science politique, comme d'ailleurs dans toutes les sciences de l'homme.
En effet, les processus politiques, du moment qu'on cherche à les reconstituer dans leur ensemble, renvoient à deux ordres généraux de questions se rapportant respectivement aux structures sociales et aux régimes politiques.
Sans doute, on peut considérer comme une proposition fondamentale de la sociologie contemporaine que, sous l'action de nombreux facteurs idéologiques, socio-économiques et politiques, les structures sociales, dans les pays les plus avancés de l'Ouest, tendent sinon à l'uniformisation du moins à une convergence générale. L'industrialisation, l'urbanisation et la bureaucratisation, la propagation partout et dans tous les domaines des normes de consommation de masse, les influences des métropoles et des grandes corporations, tant par les biens et les services qu'elles créent et mettent sur le marché que par les mass media et la publicité qu'elles utilisent pour propager des conceptions du monde et de la vie qui légitiment leur emprise, les effets décisifs de l'action des gouvernements eux-mêmes qui, par-delà toutes les différences résultant de la multiplicité des traditions, des constitutions et des institutions, obéissent aux mêmes objectifs de sécurité et de bien-être collectifs - tout cela rapproche les diverses sociétés non seulement au niveau des mentalités et des idéologies mais aussi à celui de l'organisation. Quelques-uns, notant que plusieurs des processus d'évolution en cours ont d'abord pris origine aux États-Unis et demeurent plus caractéristiques de ce pays que des sociétés européennes, ont conclu à l'« américanisation » de l'Occident, sinon du monde. D'autres, et c'est là aussi notre point de vue, estiment plutôt que, même si les États-Unis marquent une « avance » et jouent le rôle de chef de file dans certains domaines, il n'en reste pas moins que les processus en cours paraissent avoir une portée et un caractère proprement universels et conduire ainsi à une convergence de plus en plus poussée des structures au sein des diverses sociétés aussi bien qu'entre les sociétés elles-mêmes. Dans l'état actuel des recherches, pourtant, il est difficile de nier qu'une telle proposition soit osée. Elle constitue plutôt une projection de tendances en murs qu'une lecture scrupuleuse des faits eux-mêmes. Entre la France et les États-Unis, par exemple, subsistent de profondes différences de culture et de structure qui retardent, entravent ou même contredisent l'action des facteurs d'uniformité. Toutefois, du moment qu'on s'attache à l'analyse des phénomènes politiques en les considérant dans leurs processus, l'hypothèse de la convergence structurelle des sociétés s'impose non seulement comme guide de la recherche mais encore comme règle de méthode. Il importe cependant de ne pas prêter aux conclusions que l'analyse permet de déduire de l'hypothèse un degré de validité que le statut précaire de celle-ci ne permet absolument pas.
Il en est de même de l'action de ces mêmes facteurs sur les régimes politiques eux-mêmes. Les inter-relations entre les groupes privés et les agents publics sont aussi nombreuses et aussi complexes dans les pays européens qu'aux États-Unis. Toutefois, les chances, les modalités et les motifs de l'accès aux divers centres de décisions politiques, pour les différents groupes, varient selon les régimes politiques. Il en est autrement dans les pays unitaires, où existent la responsabilité ministérielle, une chambre unique ou dominante et de fortes organisations partisanes, que dans les pays fédéralistes, comme les États-Unis par exemple, qui ignorent la responsabilité ministérielle et qui possèdent deux Chambres très puissantes et des organisations partisanes souples et lâches. Les difficultés inhérentes à ces différences et à d'autres différences du même genre expliquent la pénurie et le peu d'intérêt des études comparatives sur les comportements et les processus politiques, notamment sur les partis et les groupes de pression. Il faut néanmoins supposer ici encore que ces différences entre régimes politiques, pour majeures et essentielles qu'elles apparaissent aux yeux de l'analyste même superficiel, permettent une certaine convergence de fonctionnement entre les divers régimes politiques, étant donné la similitude partout, à la fois des objectifs poursuivis et, à un moindre degré, des moyens employés pour promouvoir ces objectifs. En d'autres termes, il faut supposer que les différences de forme permettent une certaine unité de fond.
Les obstacles qui se posent à l'analyse comparative apparaissent énormes parce que les institutions politiques possèdent un degré de spécificité et d'autonomie bien supérieur à celui des autres institutions sociales. De fait, ce degré de spécificité et d'autonomie est tel que les groupes de pression tendent à épouser les caractères des organisations politiques avec lesquelles ils viennent en contact ou qu'ils cherchent à influencer. Plus encore, l'organisation interne des groupes de pression se modèle souvent d'après les régimes politiques eux-mêmes au sein desquels ces groupes évoluent. C'est ainsi, par exemple, qu'au Canada et aux États-Unis les groupes dont l'action se situe à l'échelle nationale se donnent souvent une structure fédérative. En conséquence, les résistances qu'offrent les institutions politiques à l'action des facteurs d'uniformité retiennent bien plus l'attention des analystes que les effets de convergence eux-mêmes [5].
Nous n'avons pas cru utile d'adopter la méthode comparative dans les chapitres qui suivent. Ce que nous perdrons en étendue, croyons-nous, sera plus que compensé par ce que nous gagnerons en rigueur et en cohérence. Nous nous référerons constamment au cas américain. Sans doute, le problème se pose de savoir si les conclusions auxquelles nous parviendrons à partir de l'étude du seul cas américain ne s'appliqueront qu'aux États-Unis ou si nous pourrons légitimement leur prêter une portée plus générale. Il n'existe pas de réponse péremptoire à ce problème. Il est préférable de réserver notre jugement et de poser la question du caractère représentatif de nos conclusions au fur et à mesure où les problèmes se présenteront. Nous pouvons néanmoins supposer au départ que les facteurs d'uniformité rempliront leur fonction de cohésion entre les sociétés, au moins quand il s'agira des aspects majeurs des questions étudiées. Il n'en reste pas moins que ce procédé manifeste à nouveau le statut scientifique précaire de la théorie des groupes appliquée à la politique.
Signalons une dernière limitation de cette théorie : elle a été élaborée dans le contexte des sociétés libérales d'Occident et il est probable qu'elle ne peut validement s'appliquer qu'à la vie politique de ces dernières sociétés. Pour ne mentionner qu'un problème, cette théorie suppose des modalités de rapports entre groupes privés et agents publics qui ne peuvent se reproduire dans les sociétés communistes, par exemple, où la distinction entre sphère privée et sphère publique est plus ténue que dans les sociétés occidentales.
Une notion comme celle de groupe, qui, dans son état actuel de formulation théorique, prête à tant de confusions, ne saurait guère servir de soutien, et encore moins de pierre d'assise, à une théorie politique qui se veut scientifique. Peu d'auteurs d'ailleurs ont jamais cru sérieusement que l'application de la notion de groupe à l'étude de la vie politique procurerait à celle-ci un statut pleinement théorique. Pour autant qu'elle a été émise par certains, cette prétention a fait l'objet de sérieuses réserves de la part des spécialistes de la science politique eux-mêmes.
Toutefois, nous estimons que le recours systématique à cette notion a permis d'élargir considérablement les perceptions que les voies traditionnelles d'analyse axées sur l'individu rendaient possibles. Dans la conclusion de notre travail, nous indiquerons dans quelles directions nous entendons engager nos efforts dans le dessein d'écarter les obstacles majeurs qui entravent encore l'analyse de la vie politique. L'objectif que nous poursuivons dans les pages qui suivent est moins ambitieux. Nous souhaitons simplement mettre en lumière le rôle des groupes dans certains domaines importants, tels que les partis politiques et les élections, la législation, le gouvernement, l'administration et l'acte judiciaire. Nous n'avons pas cru opportun, étant donnée la nature des questions que nous nous sommes posées, de développer un modèle rigoureux d'analyse. Nous nous sommes contenté d'employer la notion de groupe sous la forme où on la rencontre le plus fréquemment en science politique, c'est-à-dire comme synonyme d'association, dans l'acception commune de ce terme. De plus, dans notre recherche des modalités d'inter-actions entre groupes privés et agents publics nous avons simplement adopté la méthode qu'Arthur F. Bentley avait employée il y a près de cinquante ans et que David Truman a reprise dans son livre : The governmental process. Cette méthode consiste à identifier les voies d'accès aux diverses organisations politiques qui s'offrent aux groupes et à indiquer comment ceux-ci s'y prennent pour utiliser ces voies et avec quel effet.
Nos analyses toutefois se différencient, croyons-nous, de celles de David Truman et des nombreux auteurs qu'il a influencés. Ainsi, nous avons écarte au départ toute préoccupation systématique et théorique. N'ayant pas l'ambition d'écrire un traité sur le gouvernement, mais simplement de décrire des comportements, nous avons accordé à la question des inter-actions entre groupes privés et agents publics une attention beaucoup plus soutenue qu'on ne le fait généralement. Même si notre étude n'avait consisté qu'à faire la synthèse de la masse des travaux sur cette question, nous aurions déjà fait oeuvre utile.
Mais nous avions en plus une autre préoccupation, fondamentale celle-là. Les auteurs récents, dans leur réaction, fort légitime d'ailleurs, contre l'idéologie individualiste, n'ont-ils pas été conduits à verser insensiblement du domaine de la théorie à celui de l'idéologie ? Nombre de récents travaux ne constituent-ils pas en dernière analyse une profession de foi au « groupisme » ? Aussi, dans les pages qui suivent, avons-nous constamment mis en contraste les grands postulats libéraux avec les jugements au moins provisoires des spécialistes contemporains. Il ressortira de nos exposés que l'application de la notion de groupe à l'analyse politique laisse le citoyen dans une situation bien précaire. La question que nous poserons dans notre conclusion est la suivante : la précarité de la position de l'individu dans la vie politique est-elle réelle ou simplement le résultat d'un effet de déformation dû à une méthode d'analyse inadéquate ? Et si on peut démontrer que la méthode elle-même est en faute, comment en concevoir le remplacement ?
[1] Georges GURVITCH, Traité de sociologie, P. U. F., 1958, tome premier, 186.
[2] François BOURRICAUD, Esquisse d'une théorie de l'autorité, Paris, Pion, 1961. Cet ouvrage est d'autant plus significatif que Bourricaud a subi profondément l'influence des psycho-sociologues et des adeptes de, la sociométrie, comme on peut le constater dans un article qu'il publiait en 1958 : « Science politique et sociologie. Réflexions d'un sociologue », dans Revue française de Sociologie, vol. 8, no 2, juin 1958, 249-276. Dans son livre, l'auteur montre notamment qu'il est impossible d'opérer la « conversion démocratique » que suppose l'application des conclusions obtenues dans l'étude des petits groupes aux régimes polyarchiques auxquels le théoricien politique se trouve confronté.
[3] Arthur F. BENTLEY, The process of government, University of Chicago Press, 1908 ; A. W. SmalL, General sociology, University of Chicago Press. 1905. Sur la théorie des groupes appliquée à la science politique, voir, entre autres : John R. P. FRENCH, « A formal theory of social power », Psychological review, vol. 63, May 1956 ; Charles B. HAGAN, Approaches to the study of politics, Northwestern U.P., 1958 ; Earl LATHAM, « The group basis of politics : notes for a theory », The American political science review, vol. XLVI, June 1952.
[4] Dans ses Nouvelles études sur les groupes de pression en France (Librairie Armand Colin, Paris, 1962), Jean MEYNAUD montre d'excellente façon les difficultés inhérentes à la classification des groupes. Les catégories qu'il établit lui-même, à la suite de ses remarques critiques, encore qu'elles ne revêtent pas un caractère scientifique rigoureux, sont remarquablement claires, précises et fonctionnelles.
[5] Voir, par exemple, Oliver GARCEAU, « Interest group theory in political research », The Annals of the Academy of political and social science, 1958, 319, 104ss. ; Samuel H. Beer, Group representation in Britain and the United States, ibid, 130ss. ; G. R. STRAUSS, « Pressure Groupa I have known », Political Quarterly, 1958, et Henry W. EHRMANN, ed., Interest group on four continents, edited for the International Political Science Association, University of Pittsburg Press, 1958.
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