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À Jean-Charles Falardeau
Il y a quelque temps déjà que vos amis avaient songé à vous offrir ces Mélanges. Le projet a reçu d’emblée un accueil enthousiaste de la part des professeurs du [8] Département de sociologie de l’Université Laval. Lorsque nous en avons appelé à des anciens étudiants, à des collègues, pour une collaboration éventuelle, les réponses ont été chaleureuses et nombreuses. Vous en jugerez sans peine par l’ampleur de l’ouvrage qui en est résulté. Et disons-le sans forfanterie, car tout le mérite vous en revient, nous aurions pu sans peine grossir cet ouvrage.
Vous y trouverez des hommages à votre œuvre et à votre personne. Vous les lirez en vous souvenant qu’il nous a fallu choisir parmi d’innombrables témoins. Chacun parle en son nom, et au nom de beaucoup d’autres.
Vous trouverez aussi dans ce livre une gerbe d’articles qui parcourent cet immense terrain de l’imaginaire social et des représentations collectives où vous avez surtout travaillé. Comment aurions-nous pu mieux vous dire, en effet, notre amitié et notre reconnaissance qu’en montrant que le terrain était fécond, que vos travaux nous en avaient convaincus, que les ouvriers sont nombreux autour de vous ?
Quand on commençait ses études en sciences sociales, au début des années 1950, on pénétrait dans une maison minuscule du cher vieux quartier latin, face au bâtiment principal de l’université, tout près de l’imposante Faculté de médecine. Notre choix était aventureux, et nous le savions. Combien de gens nous avaient prévenus que nous aurions pu devenir de doctes médecins et de sages avocats.
Ce fut une belle aventure parce que nos professeurs prenaient le relais de nos propres rêves. Un espace restreint, des cours le matin, de longues séances à la bibliothèque l’après-midi. Des lectures prolongées dans la nuit : ce qui nous empêchait quelques fois d’être ponctuels aux cours du lendemain... Des essais à rédiger, du travail personnel. Des [9]enquêtes à mener sur le terrain, parfois avec réticence, toujours avec humour : un folklore qu’il faudra collationner pour faire sourire notre vieillesse... Par-dessus tout, à un moment où ce n’était guère à la mode, le souffle de la liberté intellectuelle répandu en d’interminables entretiens fraternels.
Cela, c’est à vous, au Père Lévesque, au Père Poulin, à Albert Faucher, à Maurice Tremblay, à Maurice Lamontagne, à Napoléon LeBlanc, au Père Gilles Bélanger, à Gérard Dion, à Simone Paré, à Roger Marier, à des plus jeunes comme Léon Dion, Gérard Bergeron, Guy Rocher, Marc Thibault, à tant d’autres que nous le devions, que nous le devons encore. Vous aimerez que, dans notre hommage, nous ne vous isolions pas de vos compagnons d’aventure.
Notre reconnaissance remonte à ces années-là, aux belles années de notre jeunesse. Depuis lors, elle s’est entretenue de votre amitié, de votre travail. Aussi, ce livre n’est qu’un jalon dans votre histoire et la nôtre. Il reste tant de tâches à poursuivre où vous continuerez de nous inspirer le goût des commencements.
Fernand DUMONT
Yves MARTIN
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