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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du texte de Fernand Dumont, “Société traditionnelle, société technologique.” Un article publié dans L’ÉTUDE DE LA SOCIÉTÉ, Section 3: “Société traditionnelle et société technologique”, pp. 51-57. Textes recueillis et présentés par Jean-Paul Montminy. Québec: Les Presses de l’Université Laval, 1965, 517 pp. [Autorisation formelle accordée le 4 mai 2010, par le directeur général des Presses de l’Université Laval, M. Denis DION, de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[51]

Fernand Dumont († 1927-1997)

sociologue, Université Laval

Société traditionnelle,
société technologique
.”  [1]

Un article publié dans L’ÉTUDE DE LA SOCIÉTÉ, Section 3 : “Société traditionnelle et société technologique”, pp. 51-57. Textes recueillis et présentés par Jean-Paul Montminy. Québec : Les Presses de l’Université Laval, 1965, 517 pp.


On le constate aisément et on s'en effraie volontiers : notre société change rapidement. Il faut aller plus loin. Il est de la nature même de la société moderne d'être en continuelle transformation. Non seulement notre milieu social n'a pas la stabilité de naguère, mais il ne la retrouvera jamais plus. Il a perdu pour toujours les éléments qui ont fait sa cohérence pendant des millénaires. Stabilité, cohérence : voilà deux angles privilégiés pour comprendre la conjoncture historique actuelle.

Mais il faut nous donner un arrière-plan. C'est-à-dire opposer notre société à la civilisation traditionnelle dont nous sortons à peine. Prendre conscience, c'est surtout comparer pour dégager des traits spécifiques. C'est là la seule façon d'atteindre les axes importants des transformations sociales présentes. Au surplus, on sait bien qu'il règne, particulièrement dans les milieux religieux, des préjugés favorables sur la société traditionnelle. Cette attitude n'est pas sans fondements. C'est un fait que cette société ancienne était plus naturellement favorable à certains éléments de culture, au sacré surtout, que l'homme de la religion a spontanément tendance à privilégier. Mais on ne peut comprendre le présent par nostalgie du passé. La simple comparaison des deux sociétés a donc des chances d'être, en même temps qu'une plus rigoureuse mise en forme de nos préjugés, la voie d'accès aux interrogations décisives. Opposons donc, à grands traits, ces deux types extrêmes de milieux sociaux.

Au niveau le plus concret, celui du territoire et de l'habitat, la société traditionnelle était formée littéralement d'îlots relativement isolés les uns des autres. Ce fractionnement était d'abord matériel. Les marchés agricoles extérieurs étaient peu importants ; les modes de communication supposaient ordinairement le contact direct entre les individus et s'épuisaient donc très vite avec la distance. Mais il faut évoquer surtout l'existence d'une sorte d'équilibre interne. Si on parle d'isolement, on ne suppose pas du tout que les gens de ces localités [52] n'en sortaient jamais : on sait l'importance qu'ont eue, pour les agriculteurs canadiens-français, la traite des fourrures et, jusqu'à nos jours, le travail périodique en forêt. Mais la différence essentielle par rapport à la situation présente, où le monde rural subit inexorablement l'influence des genres de vie urbains, c'est que ce recours à l'univers social extérieur avait pour but de conserver le genre de vie de la localité, de maintenir un équilibre dont le centre et la signification étaient dans la petite communauté.

Cet isolement était déjà un facteur de cohésion interne, de stabilité. L'équilibre dont nous parlions assurait, en somme, la filtration des influences extérieures. Mais ces frontières nous renvoient évidemment à la nature interne de ces petites sociétés. C'est là que devait résider avant tout le secret de leur cohésion. Il faut chercher d'abord du côté de l'économie et de la technologie. Celles-ci étaient routinières, et ce n'est point là une caractéristique secondaire. Quand s'est produit, en Europe, ce qu'on a appelé la "révolution agraire", ce ne sont pas les paysans, mais les bourgeois des villes, acquéreurs de propriétés rurales, qui en ont été les promoteurs. Il serait ridicule d'expliquer ce phénomène d'inertie par une sorte de psychologie intemporelle du campagnard, en y mêlant nos faciles préjugés d'habitants des villes. C'est dans la complexité des types de culture que s'en trouvent les racines. Un système agricole repose sur un ensemble de choix nombreux et solidaires : sélection des plantes, facteurs de température, rythmes des saisons. De plus, à cause de leur caractère élémentaire, les techniques fournissent peu d'indications pour une organisation et une division systématiques du travail. Dans un tel ensemble, d'autant plus complexe et subtil qu'il repose sur des connaissances exclusivement empiriques, la moindre innovation est susceptible de provoquer des bouleversements en chaîne et qu'il est impossible de prévoir.

La stabilité de la société traditionnelle était donc implantée dans la vie la plus matérielle et la plus quotidienne. On retrouve aussi, non pas seulement un reflet, mais une correspondance de cette permanence au plan de ce qu'on a appelé l'« outillage mental » des hommes : leurs idéaux, leurs coutumes, leur langue, etc. Les hommes de naguère vivaient de traditions. Sans avoir besoin de s'interroger sans cesse sur le sens des situations où ils étaient placés et sur les réponses à donner, ils trouvaient quasi instantanément dans une sorte de réservoir culturel les schémas tout faits pour les moments divers de la vie. Varagnac a dit, avec à propos, que l'homme était alors un empiriste. Selon les signaux périodiques de la nature et de la société, il n'avait qu'à puiser au bon moment dans de modèles tenus en réserve. L'incessante prise de conscience, l'incertitude et l'évaluation critique qui sont le défi capital des hommes d'aujourd'hui n'avaient alors ni fondements, ni signification.

Devant ce bref tableau de la société traditionnelle, je soupçonne la réaction du lecteur. Il aura un peu le sentiment d'être ramené dans un passé lointain, que [53] nous avons laissé derrière nous depuis longtemps. C'est justement contre une telle impression qu'il faut réagir si l'on veut comprendre l'actuelle situation de l'homme. Que la société traditionnelle soit périmée, c'est l'évidence même. Mais c'est un phénomène récent ; ce que nous vivons depuis lors sous l'image d'une nouvelle société n'est peut-être qu'une phase de transition. Plusieurs éléments essentiels de la société traditionnelle ne se sont effrités qu'à la fin du XIXe siècle. Dans un pays au développement économique aussi accéléré que les États-Unis, l'isolement des localités les unes par rapport aux autres a commencé à s'effacer il y a seulement une centaine d'années, avec la brusque expansion des chemins de fer. Ce n'est que plus récemment encore, en Europe comme aux États-Unis, que beaucoup de villes qui étaient depuis des siècles, malgré leurs dimensions importantes, des centres de territoires ruraux, sont devenues des agglomérations marquées profondément par des fonctions industrielles. La culture traditionnelle, dont nous connaissons la nature grâce au folklore, ne s'est effondrée dans les milieux ruraux de l'Occident que dans la seconde moitié du siècle dernier. On pourrait multiplier les indices. Beaucoup des éléments qu'il serait possible de relever remontaient, par une filiation organique que certains folkloristes ont justement soulignée, aux plus lointaines origines, jusqu'au néolithique, jusqu'à la préhistoire. Il s'agissait donc d'une civilisation millénaire, d'une figure de l'homme achevée au cours d'une très longue durée.

La société nouvelle n'a pas un siècle d'existence. C'est à peine si nous en franchissons le seuil. Pourtant, il n'est pas impossible d'en entrevoir d'ensemble le visage.

À l'opposé des milieux plus ou moins isolés dont nous parlions, notre société tend de plus en plus à l'unification. Cela n'est pas vrai seulement des villes, mais aussi des campagnes, puisque se constituent progressivement sous nos yeux de vastes zones urbanisées où la paysannerie est désormais subordonnée à la ville. En corollaire, une modification importante se produit au plan des relations sociales. Les contacts personnels ne sont plus, comme jadis, le lien quasi unique entre les individus. S'y superposent des procédés multiples de communications impersonnelles. Ceux-ci ne se trouvent pas seulement dans ce qu'on appelle les "mass media", mais aussi, par exemple, dans les procédés de rationalisation du travail qui rendent inutiles, pour une large part, les conversations et les discussions d'autrefois.

Dans notre société, l'économie et la technologie connaissent de continuelles innovations. Pourquoi ? Plus complexe et pouvant ainsi obéir à sa logique propre, la technique n'est plus en dépendance stricte du reste de la structure sociale qui en freinait jadis l'évolution. N'ayant plus d'enracinements matériels, les traditions s'effacent. Les anciens modèles de conduite ne pouvant plus être utilisés, l'individu est souvent voué au conformisme ou aux ballottements qui le mènent d'une circonstance à une autre.

[54]

Que la place de la technique soit très grande dans notre société, nul d'entre nous n'a manqué de s'en rendre compte. Mais, ici encore, il n'est pas sûr que nous apercevions le phénomène dans toute sa dimension. En effet, nous pensons avant tout à la machine. Or ce n'est pas là peut-être qu'est l'essentiel. C'est toute notre société qui repose de plus en plus, pour son fonctionnement, sur des techniques diverses. Ainsi, nous n'oublierons pas que notre système économique, dès son origine, à l'orée des temps modernes, a élaboré des techniques très rationnelles qui, pour notre civilisation seulement, devaient rendre son fonctionnement possible : des techniques de comptabilité, la lettre de change, une monnaie dénuée de lien direct avec des catégories particulières de biens, etc. De création beaucoup plus récente, la publicité et la propagande sont des techniques d'usage courant pour fabriquer littéralement des motivations psychologiques dans les ordres les plus divers de l'existence. Nos mécanismes électoraux ne sont pas autre chose que des techniques pour contrôler cet autre mécanisme qu'est devenu l'État moderne. Et les usages multiples que nous faisons des tests, notre habitude de ne considérer chez les personnes, en certaines circonstances, que des aptitudes mesurables, nos intentions de modeler ce système social qu'est l'entreprise sur les systèmes proprement techniques : tout cela révèle aussi une conception du monde. Faut-il évoquer encore les techniques de contrôle des naissances et rappeler que c'est seulement à la fin du XIXe siècle qu'elles se sont généralisées ?

Cela se produit au moment où s'élabore une nouvelle culture qui, elle aussi, est une sorte de technique sociale. On a parlé de "culture de masse". Ce qualificatif a pris malheureusement une acception trop péjorative qui gêne la compréhension des phénomènes qu'il veut désigner. Mais il a le mérite d'attirer notre attention sur des problèmes importants. On doit d'abord songer, me semble-t-il, à l'énorme diffusion de l'information qui caractérise notre époque. Jadis les hommes du peuple vivaient dans un univers restreint et confiné. Leur pensée ne trouvait à s'alimenter que dans le commentaire de thèmes symboliques légués et garantis par la tradition ou d'événements quotidiens monotones. Une culture aristocratique se superposait à cette culture populaire. L'une et l'autre de ces formes culturelles se sont transformées. La science, certains courants littéraires ne sont encore, aujourd'hui comme hier, entendus que de quelques spécialistes. Mais voici que l'homme dit "cultivé" et l'homme du peuple se nourrissent de plus en plus d'informations, d'idées et d'idéaux communs.

On voit le risque de dévalorisation. Il ne faudrait pas cependant exagérer. L'élargissement de l'information est, de soi, un progrès : on sait, par exemple, combien de préjugés sur les autres nations et sur les problèmes du monde ont été dissipés en quelques années par les commentaires de plus en plus abondants de la télévision sur les problèmes internationaux. Nos craintes, du moins celles qui sont justifiées, doivent se situer, je pense, par rapport à deux questions étroitement liées. L'homme d'aujourd'hui dispose-t-il des facultés créatrices nécessaires pour dominer et assimiler la masse considérable des informations [55] qui l'assaillent ? Dans une société qui se diversifie dans ses structures, la culture de masse n'est-elle qu'une tentative plus ou moins inconsciente pour substituer, à l'homogénéité ancienne, des procédés d'homogénéisation ?

Voilà quelques-unes des grandes coordonnées qui font la situation de l'homme d'aujourd'hui. Pour tenter de comprendre en quoi elles déterminent un nouveau visage de la vie quotidienne, nous soulignerons deux conséquences principales de ces transformations des structures sociales : la marge de plus en plus accentuée entre la vie privée et la vie publique, l'éclatement de la vie privée en des univers disparates. Ce ne sont là, nous le verrons, que des aspects étroitement complémentaires d'un même phénomène de fond.

L'évanouissement des traditions, l'empire grandissant des techniques sociales, la multiplication des règles de comportement définies du dehors rejettent la spontanéité, et souvent l'affectivité, dans une aire réduite de la vie. L'homme contemporain sent peser sur lui les contraintes de la société globale : tensions et luttes des classes, chômage, complexité des machineries politiques. Poussé par l'inquiétude et la crainte, il se réfugie volontiers dans un cercle étroit d'existence où il a le sentiment de se retrouver dans des conditions favorables à l'exercice spontané de sa liberté. La vie de famille et le loisir sont ainsi forcément privilégiés et bornent le plus souvent l'horizon. Cette réduction du champ de l'existence ampute l'homme de quelques-unes de ses nostalgies essentielles. Prendre ses responsabilités dans les combats du monde, participer à la remise en question et à l'édification de la cité : ce sont là des attributs de l'adulte normal.

Par ailleurs, l'évolution sociale dont nous avons esquissé la courbe n'a pas eu seulement pour conséquence de restreindre les fonctions de la famille à la vie privée. Elle a aussi diversifié cette dernière en des milieux disparates. Le monde du travail est rigoureusement distinct de l'univers familial, non seulement par sa logique propre, mais aussi par les amitiés, les ambitions, les conflits qu'il engendre. Toute une partie des préoccupations les plus personnelles du père échappent ainsi à la vie familiale ou ne l'atteignent que par de vagues échos. Voilà une première division introduite dans l'existence. Il y en a d'autres.

Par la séparation qui s'établit entre la vie de travail et la vie de famille, la femme est dorénavant isolée d'une large fraction de l'existence quotidienne de son mari. Or cette portion de la vie est celle que la société considère comme la plus importante puisqu'elle qualifie avant tout l'individu, comme nous le disions, par son occupation. Plus ou moins consciemment, l'épouse se sent ainsi condamnée à jouer socialement un rôle de moindre importance. Les activités ménagères sont dévalorisées : elles sont d'ailleurs plus confinées que celles d'autrefois. Des sociologues américains qui ont étudié ces phénomènes de très près ont parlé de "conduites dérivées" ou de "conduite de compensation", dont les soins [56] très attentifs apportés à la toilette et au charme personnel seraient des exemples... On est ainsi devant un monde féminin plus original et plus clos que celui de jadis.

On peut parler aussi d'un univers des jeunes. Autrefois, l'intégration des enfants et des adolescents à la société adulte s'effectuait d'une façon quasi insensible. Comme c'était le père qui, au sein de la famille, apprenait lui-même à ses fils les divers aspects de leurs occupations futures, il était impossible de marquer de façon bien nette le moment où on devenait un adulte. Dans notre société, le jeune garçon est isolé très tôt, comme la mère, de la vie de travail du père. Surtout, la période de la jeunesse est de plus en plus idéalisée, comme l'a souligné Parsons à la suite de plusieurs sociologues. D'abord par les adultes : ceux-ci y projettent sans doute les insécurités multiples de leurs rôles sociaux. On sait qu'il n'en était pas de même dans le milieu traditionnel : les âges privilégiés se situaient aux deux extrêmes de la vie, la toute jeune enfance et la vieillesse. La jeunesse est idéalisée par les jeunes eux-mêmes. Ici, la réalité est paradoxale. Cet âge est celui de l'anxiété. Les jeunes doivent dénouer les attaches affectives qui les rattachent à leur propre famille pour vivre avec un conjoint qui, dans le contexte maintenant bien établi du libre choix conjugal, n'est habituellement pas connu de leurs parents. D'autre part, le jeune homme doit aussi affronter le marché du travail dont nous avons rappelé les exigences. Ces éléments de tension n'ont d'issue que dans des phénomènes d'irréalisme où se réfugient les jeunes avant d'effectuer le passage qui en fera peut-être des adultes.

Cet inventaire rapide des principaux univers sociaux est loin d'être exhaustif. Il aurait fallu souligner l'avènement d'une société close des vieillards. Il faudrait parler aussi du loisir qui s'oppose de plus en plus au travail comme une compensation, le labeur ayant nécessairement perdu pour plusieurs hommes, à cause de ses exigences et de sa monotonie, a peu près toute faculté d'enrichissement de l'esprit. Mais nous nous attarderons sur un dernier type de diversification, le plus grave peut-être : les classes sociales. Une fois de plus, il est nécessaire de revenir aux facteurs économiques. Ceux-ci sont à la source de cette variété des occupations qui opposent si fortement la figure de notre société à l'image des milieux anciens. Les traditions n'intervenant plus pour donner homogénéité et justification aux divers statuts sociaux, ceux-ci s'opposent fortement au sein de diverses échelles de revenus et de prestige. Dans nos sociétés, certaines choses sont considérées par tous comme supérieures : l'argent, l'instruction, le prestige, le pouvoir... Elles sont évidemment liées entre elles puisqu'on les possède rarement isolément. Les diverses couches de la population - que l'on peut sommairement définit par des groupes d'occupations - ont le sentiment d'être situées à des distances variées de ces valeurs communément reconnues. Cette prise de conscience se traduit dans des symboles familiers à tous et dans des tensions qui mènent parfois, par une conséquence quasi fatale, à la lutte des classes. Celle-ci n'est pas une invention marxiste. Elle est inscrite dans la nature même de notre société. Les rappels au bien commun n'y changeront rien. [57] Cette lutte ne saurait être vraiment écartée que par des transformations de la structure sociale elle-même.

Est-il besoin d'insister sur les conséquences de ce pluralisme des univers d'existence sur les traits originaux du comportement des individus dans notre type de société ? D'une part, et c'est là un acquis sur les sociétés anciennes, cette différenciation favorise la prise de conscience de l'enracinement social. Le conflit des façons de vivre, des attitudes et des croyances différentes prédispose fatalement à la lucidité. Par ailleurs, par cette relativité, par la nécessité aussi de réagir de manière très spécifique dans des mondes diversifiés, l'homme risque de devenir le lieu d'une multitude de moi.



[1] Fernand DUMONT, in Pour la conversion de la pensée chrétienne, Montréal, Les Editions HMH, 1964, ch. III, paragraphe 1.


Retour au texte de l'auteur: Fernand Dumont, sociologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le mardi 12 novembre 2013 5:52
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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