Introduction
par Marcel Fournier, Yves Gingras et Othmar Keel
Respectivement professeurs, Département de sociologie, Université de Montréal, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal et Département d’histoire, Université de Montréal.
Dans sa préface à l'étude de Raymond Duchesne, La science et le pouvoir au Québec, publiée en 1978, Fernand Dumont constatait que l'histoire des sciences était une « parente pauvre » de l'histoire de la culture québécoise [1]. La même observation aurait pu être faite pour la sociologie des sciences. Il faut attendre en effet le début des années 1970 pour que soient introduits dans les programmes universitaires des cours d'histoire et de sociologie des sciences et que se multiplient les recherches et les publications dans ces domaines. Au Canada, cette croissance a entraîné la création en 1976 du « newsletter » History of Science and Technology in Canada Bulletin, devenu revue savante en 1981.
L'apparition de ces nouvelles préoccupations intellectuelles n'est pas, il faut le reconnaître, indépendante d'une prise de conscience de l'enjeu social, politique et économique que représente le développement des activités scientifiques (enseignement et recherche). Au cours des deux dernières décennies, l'action même des gouvernements témoigne de l'importance de ce « nouvel » enjeu : création en 1966 du Conseil des sciences du Canada, mise sur pied en 1968 à Ottawa d'un Comité du Sénat dirigé par Maurice Lamontagne, chargé d'enquêter sur la politique scientifique canadienne et organisation en 1971 d'un ministère d'État aux Sciences et à la Technologie ; au Québec, en 1982, création d'un ministère de la Science et de la Technologie à la suite de l'élaboration, en 1980, d'une Politique québécoise de la recherche scientifique.
Au moment même où la société québécoise cherche à tourner une page de son histoire et à prendre le « virage technologique », se manifestent ici et là divers signes d'inquiétude, et aussi des attitudes critiques dont certaines expriment un vague sentiment antiscientifique. Centrales nucléaires et lignes hydroélectriques dans les champs, robots dans les usines et micro-ordinateurs dans les maisons, voilà des symboles de la nouvelle « force » que représente le couple science-technologie, et dont on craint une perte de contrôle dans un futur pas si lointain.
Face aux controverses que suscite le développement des sciences, quelle que soit notre attitude, positive ou négative, enthousiaste ou désenchantée, l'histoire et la sociologie nous offrent les moyens d'une indispensable prise de distance : la science est certes un « facteur de changement », une « force productive », diront certains, mais son action s'exerce dans des contextes qui, par les ressources économiques, politiques et culturelles mobilisées, lui donnent une orientation et une signification particulières.
Au Québec, l'émergence au début des années 1920 d'une première génération de scientifiques professionnels francophones avait suscité un certain intérêt pour des questions de l'histoire des sciences. Cependant, il s'agissait moins d'étudier de façon rigoureuse les origines d'une tradition scientifique canadienne-française que de chercher dans le passé des « précurseurs » et aussi des explications à ce que plusieurs percevaient alors comme un développement tardif d'institutions et de vocations scientifiques chez les Canadiens français. C'est du moins l'impression que donne la comparaison des deux milieux anglophone et francophone de l'époque. Ces interrogations s'ajoutaient d'ailleurs à celles plus globales sur le rôle des Canadiens français dans le développement économique de la province de Québec. Ainsi engagés dans des débats publics, les scientifiques de la première heure comme le frère Marie-Victorin, Léon Lortie, Adrien Pouliot et Jacques Rousseau, pour n'en nommer que quelques-uns, se sont affirmés non seulement comme les défenseurs de la science mais aussi comme les historiens et les sociologues de leur propre activité intellectuelle. Dans le mouvement même où ils s'impliquaient dans l'organisation de laboratoires et la mise sur pied de sociétés savantes ou d'associations scientifiques telle l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (ACFAS), ces scientifiques espéraient acquérir, sur les plans local et national, une légitimité culturelle, en s'inventant en quelque sorte une tradition glorieuse remontant jusqu'à la Nouvelle-France.
Parallèlement à cette activité d'historien, les pionniers des années 1920 firent aussi prendre conscience aux Canadiens français de leur position dominée dans le système scientifique canadien. Élève et disciple du frère Marie-Victorin et, pendant de longues années, secrétaire de l'ACFAS, Jacques Rousseau se préoccupait, au début des années 1930, de la situation de la formation scientifique du Canada français : sur la base d'une analyse de la carrière des diplômés de la Faculté des sciences de l'Université de Montréal, entre 1920 et 1930, celui-ci constatait l'absence de diplômés à des postes dans les services scientifiques provinciaux et fédéraux ou dans l'industrie [2]. Dix ans plus tard, un autre professeur, Georges Baril, formulait la même conclusion : le principal débouché pour les diplômés en sciences demeure l'enseignement [3]. La thématique de ces scientifiques et de ces professeurs en sciences était celle du « salut par l'éducation ». Pour sa part, Adrien Pouliot, professeur de mathématiques à l'École de chimie de l'Université Laval, lançait à la toute fin des années 1920 un cri d'alarme dans une série d'articles « Les sciences dans l'enseignement classique » qui, publiés dans la revue L'Enseignement secondaire, eurent un impact considérable dans les milieux de l'enseignement [4]. L'un de ses collègues, Cyrias Ouellet, adoptait aussi le style pamphlétaire pour dénoncer les déficiences de la culture de la classe supérieure francophone et pour présenter la science comme un « antidote à nos maladies [5] ». Vingt ans plus tard, il publiait une première esquisse de l'histoire des sciences et de l'état de la recherche au Canada français, esquisse qui pendant longtemps allait demeurer la principale référence dans le domaine [6].
Au sein de cette génération de scientifiques, Léon Lortie, de l'Université de Montréal, est celui qui, après avoir été actif dans le mouvement de « défense de la science » et avoir occupé des postes administratifs au sein de l'Université et ailleurs, développa un intérêt soutenu pour l'histoire de la science au Canada au point d'en faire une spécialité. On lui confia en 1949 la tâche de rédiger le chapitre consacré aux sciences dans le recueil d'études spéciales pour la Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada [7]. Lortie écrira aussi plusieurs articles sur divers aspects de la trame scientifique de l'histoire du Canada et entreprendra à la fin de sa carrière universitaire une histoire, demeurée inachevée, de l'Université de Montréal et de l'École Polytechnique [8].
Les scientifiques se sont donc préoccupés de présenter et d'analyser eux-mêmes le développement de leurs disciplines. En médecine, la situation est identique : la première génération d'historiens de la médecine est en effet composée presque uniquement de médecins. Signalons entre autres, History of Medicine in the Province of Quebec (Montréal, 1932), de Maude Abbot de l'Université McGill, la biographie de Michel Sarrazin, chirurgien de la Nouvelle-France, Michel Sarrazin, sa vie, ses travaux et son temps (Lévis, 1927), pour laquelle Arthur Vallée de l'Université Laval obtint en 1928 le Prix David, et les nombreux travaux du docteur Léo Parizeau de Montréal, l'un des animateurs de la Société de biologie et de l'ACFAS [9].
En histoire de la médecine, la recherche connut dans les années d'après-guerre un essor considérable avec la formation de la Société canadienne d'histoire de la médecine à l'Université Laval en 1950. Tout aussi bien historiens que médecins, les membres de cette société publièrent plus d'une centaine de travaux pendant les premières vingt-cinq années [10]. Au fil des ans, ces scientifiques et ces médecins-historiens firent graduellement place à des chercheurs formés dans les sciences humaines et sociales et préoccupés de réunir d'une manière plus systématique et plus critique les diverses données disponibles.
L'histoire des sciences et de la médecine demeure cependant longtemps marginale dans le champ des recherches historiques qui, à partir des années 1950, connaît une forte expansion. Dans son étude récente sur « La modernisation de l'historiographie et l'émergence de l'histoire sociale », l'historien Fernand Ouellet ne consacre qu'un court paragraphe à l'histoire des sciences et de la technologie, indice à la fois du développement récent de ce domaine de recherche et du fait que ses praticiens ne sont pas encore vraiment intégrés à la communauté des historiens [11]. Cependant, le développement de l'histoire sociale facilite la rencontre de ces deux groupes et de leurs domaines de recherche de sorte qu'un bon nombre de textes récents, dont ceux réunis ici, complètent les travaux plus généraux consacrés à l'histoire et à la sociologie de la culture savante. Cette approche résolument sociale tient compte non seulement des individus mais aussi des institutions de production et de diffusion des connaissances : histoire des livres et de l'imprimerie [12], histoire des institutions d'enseignement secondaire et supérieur, etc. [13]. En sociologie, un déplacement similaire s'opère, permettant l'émergence d'une sociologie, d'abord des sciences humaines et sociales [14], puis des sciences elles-mêmes [15]. Des thèses récentes intègrent d'ailleurs les aspects historiques et sociologiques pour rendre compte du développement de disciplines et d'institutions canadiennes et québécoises [16].
Si l'on voulait caractériser les divers travaux québécois récents, on pourrait dire qu'ils ont porté moins sur le contenu des sciences que sur les conditions institutionnelles et socio-politiques de leur développement [17]. D'ailleurs, pour la médecine aussi, plusieurs des travaux récents ont pour objet les institutions médicales proprement dites - hôpitaux et asiles, rapports entre ces institutions et l'assistance sociale [18] - ainsi que la mise en place de l'administration de la santé publique, la médicalisation de la société et la profession médicale [19]. On a enfin voulu analyser le développement de la médecine dans la perspective d'une histoire sociale de la classe ouvrière [20] ou dans celle d'une sociologie historique globale du Québec [21].
Dans une perspective socio-historique, le phénomène le plus important est sans aucun doute celui de l'institutionnalisation de l'activité scientifique, c'est-à-dire l'acquisition pour cette activité d'une véritable légitimité culturelle et, pour ceux qui l'exercent, d'un statut social et d'une position institutionnelle (postes, instruments, subventions, etc.). Plongeant ses racines dans la seconde moitié du XIXe siècle, et stimulé au tournant des années 1920, ce processus ne se réalise pleinement, au Québec, qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs facteurs ont été invoqués pour expliquer les particularités de ce développement : faible intérêt des classes dirigeantes, opposition de certaines fractions du clergé, formation scolaire inadéquate, etc.
Sensibles à ces diverses questions et convaincus qu'il fallait aller au-delà des simples survols et construire une image plus précise, plus nuancée du développement des sciences au Québec, nous avons, en septembre 1982, constitué à l'Université de Montréal un groupe de discussion sur l'histoire et la sociologie des sciences et réuni des chercheurs d'horizons disciplinaires et d'affiliation institutionnelle différents. L'intention générale était d'animer la vie intellectuelle du milieu universitaire en ce domaine en créant un lieu d'échange et de discussion. Plus spécifiquement, les objectifs étaient de fournir une évaluation critique des travaux récents, dont ceux-là mêmes des chercheurs, professeurs et étudiants diplômés, qui participaient au séminaire. Fruit de ce travail collectif de réflexion et de discussion, le présent ouvrage respecte toutefois la diversité des préoccupations et des perspectives de chacun des participants, tout en offrant un éclairage nouveau sur des problèmes importants du développement des sciences et de la médecine au Québec.
Les textes de Robert Gagnon et Richard Jarrell, qui portent sur la seconde moitié du XIXe siècle, fournissent un complément nécessaire aux travaux de Jean-Paul Bernard sur Les Rouges [22] et de Nadia F. Eid [23] sur les ultramontains en présentant une analyse, pour l'un, de l'importance accordée par l'élite libérale à l'enseignement pratique, et pour l'autre, de la place de la science dans le discours ultramontain. Bien que le clergé ne se soit pas oppose en principe, contrairement à ce que l'on pense souvent, à l'enseignement des sciences en général et des sciences appliquées en particulier, il semble bien que par son monopole sur l'enseignement secondaire et universitaire et par sa conception de la science comme complément de culture, il ait constitué dans les faits un frein au développement de la science comme activité de recherche et comme force de production. Ensemble, ces deux textes montrent bien comment un ralentissement du développement scientifique, au moins au niveau de l'enseignement secondaire et universitaire, fut en quelque sorte l'effet pervers résultant du conflit entre des groupes sociaux, le clergé ne pouvant accéder aux demandes des réformateurs (laïcs pour la plupart), sans remettre en cause son monopole sur le système d'enseignement.
À la fois la position marginale des sciences dans le système d'enseignement et la formation générale des professeurs de sciences (choisis parmi le clergé) renforcent la dimension culturelle du rapport que des générations de Canadiens français ont entretenu avec la science. Ce rapport contraste avec celui que manifestent, au tournant du siècle, des chercheurs et des professeurs d'une institution telle que l'Université McGill. Dans son texte, Yves Gingras montre que l'attitude prise face aux rayons X varie selon les institutions universitaires, francophones ou anglophones, en fonction même des différences de formation et de pratiques scientifiques : Laval et McGill s'opposeraient comme la culture générale s'oppose à l'esprit scientifique et comme la salle de conférence s'oppose au laboratoire. Ainsi, en abandonnant la problématique du retard (implicitement évolutionniste), l'analyse de l'auteur cherche plutôt à mettre en évidence les conditions sociales et institutionnelles qui ont favorisé l'émergence de pratiques différentes, à Laval et à McGill, à l'égard des objets scientifiques.
Dans leur texte, Michael Farley, Peter Keating et Othmar Keel se penchent aussi sur la seconde moitié du XIXe siècle, mais du point de vue d'une histoire sociale et scientifique de la médecine. Plus précisément, ils se proposent d'analyser la constitution de l'autorité sociale et culturelle de la médecine à travers l'étude de la mise en application de l'une des premières mesures sanitaires, celle de la vaccination antivariolique, qui a suscité une série de problèmes à Montréal. À la fois par son objet et par sa perspective, cette étude fournit une contribution originale à une analyse socio-historique de l'activité scientifique du Québec. En effet, on n'avait pas étudié jusqu'ici le contexte global des débuts d'une politique de santé et de médicalisation dans lequel s'inscrit la mise en pratique d'un programme de vaccination. Les auteurs comblent cette lacune en faisant une étude des conditions dans lesquelles ce programme a été organisé et mis progressivement en œuvre, ce qui permet de mieux comprendre les obstacles scientifiques, techniques, administratifs, sociaux et politiques que ce programme a rencontrés. Jusqu'ici, on avait considéré que ces résistances à la vaccination provenaient de l'ignorance et des préjugés religieux de la population francophone. Or, la découverte scientifique de la vaccination et la diffusion de cette pratique se sont heurtées àdes résistances considérables dans la plupart des pays, et notamment en Angleterre. À partir d'une telle approche comparative, les auteurs proposent une nouvelle analyse de la mise en place de la vaccination à Montréal ainsi que des résistances et des obstacles rencontrés lors de l'application de cette mesure.
Pour sa part, Georges Weisz s'intéresse aussi à l'histoire de la médecine, sous l'angle d'une sociologie historique des institutions d'enseignement supérieur et pour une période beaucoup plus longue (de la seconde moitié du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale). Partant de l'idée que la composition du corps étudiant est révélatrice non seulement du caractère général de l'enseignement dispensé dans une institution donnée, mais aussi de la stratégie de développement de cette institution, Weisz analyse l'évolution des provenances géographiques des étudiants en médecine au Québec durant la période 1834-1939. Il est le premier à entreprendre une description exhaustive des origines régionales et de l'évolution de la population des étudiants en médecine du Québec. L'analyse de telles données suggère de nouvelles hypothèses de travail sur les stratégies conduites par les institutions en question. Ce qui ressort de l'analyse, c'est le caractère absolument différent des trois Facultés de médecine en ce qui a trait au recrutement. Ce qu'on appelle l'excellence scientifique de l'Université McGill reposait en partie sur son intégration dans un réseau universitaire d'élite en Amérique du Nord, tandis que l'enseignement à la Faculté de médecine de l'Université Laval était avant tout adapté à un recrutement largement rural.
Tout comme les études précédentes, celle de Marcel Fournier adopte une perspective socio-historique pour analyser les activités d'un groupe de recherche scientifique situé entre l'hôpital et l'université : l'Institut du cancer de Montréal, de l'après-Seconde Guerre au début des années 1980. Contrairement à diverses études de laboratoires qui se limitent à la dynamique interne ou à l'organisation des groupes de recherche, cette monographie met en évidence les contraintes et les problèmes rencontrés par l'Institut à divers moments de son histoire et les stratégies élaborées par ses directeurs et ses chercheurs pour demeurer compétitifs dans le champ de la recherche sur le cancer tout en tirant avantage de l'inconvénient que peut représenter le fait d'exercer une pratique scientifique dans le contexte économique et linguistique du Québec.
En plus d'aborder des disciplines et des époques différentes, l'ensemble des textes réunis ici mettent en évidence l'idée suivante : une meilleure compréhension du développement scientifique québécois devrait non seulement faire place au contexte spécifique qui définit les limites des différentes pratiques possibles, mais aussi tenir compte du rapport que divers groupes ou institutions entretiennent avec des milieux extérieurs tant canadiens qu'internationaux. Il est rare qu'un champ scientifique soit strictement délimité par les frontières nationales ; une juste appréciation de son développement doit prendre en compte des effets qui du point de vue national peuvent apparaître « externes », mais qui font bel et bien partie du système scientifique par les contraintes qu'ils imposent et par les stratégies qu'ils dictent, du moins en partie, aux acteurs.
À un autre niveau, ce volume se veut une contribution à une sociologie historique du développement scientifique, approche qui devrait se substituer aux analyses trop générales qui prêtent d'emblée aux groupes sociaux des mentalités « traditionnelles » pour expliquer leur « retard » ou « pragmatiques » pour expliquer leur dynamisme [24]. Nonobstant le caractère trop souvent tautologique de telles explications, elles sont toujours implicitement évolutionnistes et, par leur globalité même, ne rendent jamais compte de la spécificité et de la localité des facteurs déterminants du développement social, pourtant clairement mis en évidence par de nombreuses études récentes [25]. Il convient donc beaucoup mieux d'aborder les questions de développement scientifique en termes de spécificités : spécificité de fonctionnement de divers milieux scientifiques et spécificité des fonctions sociales, politiques et économiques que remplit l'activité de recherche et d'enseignement dans un milieu social donné.
[1] Raymond Duchesne, La science et le pouvoir au Québec (1920-1965), Québec, Éditeur officiel, 1978.
[2] Jacques Rousseau, « Les sciences pures chez les Canadiens français », Opinions, vol. III, no 3, juillet 1932, p. 8-10.
[3] Georges Baril, « La Faculté des sciences : vingtième anniversaire de sa fondation », Annales de l'ACFAS, vol. VII, 1941, p. 217-218.
[4] Voir l'article de F. Descarries-Bélanger, M. Fournier et L. Maheu, « Le frère Marie-Victorin et les petites sciences », Recherches sociographiques, vol. XX, no 1, janvier-avril 1979, p. 7-39.
[5] Cyrias Ouellet, « Les sciences dans l'éducation », Les idées, vol. VIII, nos 1-2, juillet-août 1938, p. 62-63.
[6] La vie des sciences au Canada français, Québec, ministère des Affaires culturelles, 1964.
[7] Léon Lortie, « Les sciences », dans Les arts, lettres et sciences au Canada, 1949-1951, Ottawa, Imprimeur de Sa Majesté le Roi, 1951, p. 289-300. L'un de ses collègues, le mathématicien Abel Gauthier signe le chapitre sur les mathématiques.
[8] Par exemple : Léon Lortie, « La trame scientifique de l'histoire du Canada », dans Les pionniers de la science canadienne, Toronto, University of Toronto Press, 1966, p. 3-35 ; « Les débuts de l'ère scientifique », dans Léon Lortie et Adrien Pouliot, éd., Deux sources du présent, Société royale du Canada, University of Toronto Press, 1960, p. 90-104.
[9] Par exemple, Léo Parizeau, « Le centenaire de la fondation du Journal de médecine de Québec », Union médicale du Canada, vol. 55, 1926, p. 1-7, « Et avant l'ACFAS, il y eut la SPASLAC », Annales de l'ACFAS, vol. IX, 1943, p. 186-188.
[10] Sur l'histoire de cette société, voir S. Leblond, « La société canadienne d'histoire de la médecine », Les cahiers des dix, no 39, 1974, p. 189-220. Les membres les plus actifs sont en histoire, A. Roy, J.-C. Bonenfant, L. Lacoursière et A. Drolet, et en médecine, C.-A. Gauthier, S. Leblond, E. Garnaud et C. Vézina. Parmi les publications importantes, il faut souligner celles de l'Histoire de la Faculté de médecine de Lavai par C.-M. Boissonnault (Québec, 1953), l'« Histoire de la société médicale de Québec » par C.-A. Gauthier (Laval médical, 1943, p. 62-121) et les nombreux textes de Leblond (« La médecine dans la province de Québec avant 1847 », Cahiers des dix, no 35, 1970, p. 69-95 ; « La profession médicale sous l'Union », Cahiers des dix, no 38, 1973, p. 165-203). À l'occasion de son vingtième anniversaire, la Société canadienne d'histoire de la médecine a publié un volume intitulé Trois siècles de médecine québécoise, Cahiers d'histoire, no 22 ; La société historique du Québec, Québec, 1970.
[11] Fernand Ouellet, « La modernisation de l'historiographie et l'émergence de l'histoire sociale », Recherches sociographiques, vol. XXVI, nos 1-2, 1985, p. 11-83. Pour une revue des travaux récents consacrés à l'histoire des sciences, voir Raymond Duchesne, « Historiographie des sciences et des techniques au Canada », Revue d'histoire d'Amérique française, vol. XXXV, 1986, p. 193-216.
[12] Voir Y. Lamonde, L'imprimerie au Québec, 19e-20e siècles, Québec, IQRC, 1983.
[13] Par exemple les travaux de C. Galarneau : « L'enseignement des sciences au Québec et Jérôme Demers, 1765-1835 », Revue de l'Université d'Ottawa, 1977, p. 84-94 ; Les collèges classiques au Canada français, Montréal, Fides, 1978. Du côté anglophone, il faut souligner les volumes de S.B. Frost, McGill University, for the Advancement of Learning, vol. 1, 1801-1895, et vol. II, 1895-1971, Montréal, McGill/Queen's University Press, 1980 et 1984.
[14] Voir Jean-Charles Falardeau, L'essor des sciences sociales au Canada français, Québec, ministère des Affaires culturelles, 1964 ; numéro de Recherches sociographiques, vol. XV, nos 2-3, mai-août 1974, « La sociologie au Québec » ; Marcel Fournier, « L'institutionnalisation des sciences sociales au Québec », Sociologie et sociétés, vol. V, no 1, mai 1973, p. 27-59 ; « Édouard Montpetit et l'université moderne ou l'échec d'une génération », Revue d'histoire d'Amérique française, vol. 36, no 1, juin 1982, p. 3-31.
[15] M. Fournier, L. Maheu et al., « Le champ scientifique québécois », Sociologie et sociétés, vol. VII, no 1, 1975, p. 119-132 ; M. Fournier et L. Maheu, « Nationalisme et nationalisation du champ scientifique québécois », Sociologie et sociétés, vol. VII, no 2, 1975, p. 89-114 ; F. Descarries-Bélanger, M. Fournier et L. Maheu, « Le frère Marie-Victorin et les petites sciences », Recherches sociographiques, vol. XX, no 1, janvier-avril 1979, p. 8-39.
[16] Voir par exemple, Yves Gingras, Les physiciens canadiens : généalogie d'un groupe social (1850-1950), Ph.D., Université de Montréal, 1984 ; Raymond Duchesne, Sciences, culture savante et pouvoir politique, Ph.D., Université de Montréal, 1984 ; Francine Descarries-Bélanger, Production des savoirs spécialisés et développement de la science au Québec, Ph.D. Université de Montréal, 1984 ; Peter Keating, L"Institutionnalisation de la psychiatrie au Québec : 1800-1914, Ph.D. Université de Montréal, 1986.
[17] Parmi les exceptions, on peut souligner les travaux de Roger Krohn, professeur au Département de sociologie de l'Université McGill.
[18] Voir par exemple, M. D'Allaire, L'Hôpital général de Québec, 1692-1766 (Montréal, 1971) ; F. Harvey et R. Samuel, Matériel pour une sociologie des maladies mentales au Québec, Cahiers de l'ISSH, Québec, 1974 ; A. Paradis, Essais pour une préhistoire de la psychiatrie au Canada (1800-1885), Recherches et théories, no 15, Trois-Rivières, 1977 ; J.-R. Porter, « L'Hôpital général de Québec et le soin des aliénés (1717-1845) », La société canadienne d'histoire de l'Église catholique, no 44, 1977, p. 23-55 ; G. Poulin, L'assistance sociale dans la province de Québec, 1608-1951, Commission royale d'enquête sur les problèmes constitutionnels, 1955, Annexe 2 ; S. Mongeau, Évolution de l'assistance au Québec : une étude historique de diverses modalités d'assistance au Québec de la colonie à nos jours, Montréal, 1967 ; J.-Y. Rivard et al., L'évolution des services de santé et des modes de distribution de soins au Québec, Annexe II de la Commission d'enquête sur la santé et le bien-être social, Québec, 1970 ; A. Dupont, Les relations entre l’Église et l'État sous Louis-Alexandre Taschereau, 1920-1936, Montréal, 1972 ; J.-L. Roy, La marche des Québécois, Montréal, 1976 ; H. Stalwick, Asylum Administration in Canada Before Confederation, thèse de doctorat, Université de Londres, 1969.
[19] Par exemple : B. Tunis, The Médical Profession in Lower Canada : Its Evolution as a Social Group, 1788-1838, Research Essay, Carleton University, Department of History, 1979 ; J. Bernier, « François Blanchet et le mouvement réformiste en médecine au début du XIXe siècle », Revue d'histoire de l'Amérique française, no 34, 1980, p. 223-224 ; « Vers un nouvel ordre médical : les origines de la corporation des médecins et chirurgiens du Québec », Recherches sociographiques, vol. XXII, no 2, 198 1, p. 307-330. « Le corps médical québécois à la fin du XVIIIe siècle » dans C.-G. Roland, (éd.), Health, Disease and Medicine : Essays in Canadian History, Toronto, 1982 ; J. Bernier, « La standardisation des études médicales et la consolidation de la profession dans la deuxième moitié du XIXe siècle », Revue d'histoire de l’Amérique française, vol. 37, no 1, 1983, p. 51-66 ; C. Pierre-Deschênes, « Santé publique et organisation de la profession médicale au Québec, 1870-1918 », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 35, no 3, 1981, p. 355-375. M. Farley, Oth. Keel et C. Limoges, « Les commencements de l'administration montréalaise de la santé publique », HSTC Bulletin : Journal of the History of Canadian Science Technology and Medicine, no 20, 1982, p. 24-46, no 21, 1982, p. 85-109 ; Oth. Keel et P. Keating : « Autour du Journal de médecine de Québec : programme scientifique et programme de médicalisation », dans R.A. Jarrell et N. Ball (eds.) : Critical Issues in the History of Canadian Science, Technology and Medicine, Ottawa, HSTC Publications, 1983, p. 101-134.
[20] T. Copp, The Anatomy of Poverty : The Condition of the Working Class in Montreal, 1897-1929, Toronto, 1974. Voir aussi les mémoires de M. Tétrault, L'état de santé des Montréalais, de 1880 à 1914, Mémoire de maîtrise, Université de Montréal, 1979 et de C. Pierre-Deschênes, La tuberculose au début du XIXe siècle : problème social et réponse réformiste, mémoire de maîtrise, Département d'histoire, UQAM, 1980.
[21] J.-C. Robert, Montréal 1821-1871 : aspects de l'urbanisation, thèse de doctorat de 3e cycle, École des hautes études en sciences sociales, Paris, 1977 ; P. -A. Linteau, Histoire de la ville de Maisonneuve, thèse de Ph.D., Université de Montréal, 1975, chap. 11, p. 317-337. Parmi les travaux plus proprement sociologiques consacrés à la médecine et àla santé, il faut souligner : M. Renaud et L. Bozzini, Médecine et société. Les années 80, Montréal, Éd. A. St-Martin, 1981.
[22] Jean-Paul Bernard, Les Rouges. Libéralisme, nationalisme et anticléricalisme au milieu du XIXe siècle, Montréal, P.U.Q., 1971.
[23] Nadia F. Eid, Le clergé et le pouvoir politique au Québec, Montréal, Hurtubise, HMH, 1978.
[24] Pour un exemple récent de cette approche, voir Yakov M. Rabkin et J. Ann Levi-Lloyd, « Technology and Two Cultures : One Hundred Years of Engineering Education in Montreal », Minerva, vol. 22, no 1, printemps 1984, p. 67-95.
[25] Voir par exemple, Barry Barnes and Steven Shapin (eds.), Natural Order. Historical Studies of Scientific Culture, London, Sage Publications, 1979.
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