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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article d'Alain G. Gagnon [politologue, UQÀM], “Plaidoyer pour l'interculturalisme”. Un article publié dans la revue Possibles, vol. 24, no 4, automne 2000, pp. 11-25. [Autorisation accordée par l'auteur, vendredi le 17 mars 2006, de diffuser tous ses travaux.] Introduction La volonté d'intégrer les immigrants et les membres des groupes ethnoculturels souvent marginalises aux communautés politiques dominantes traduit, en dernière instance, la capacité des États de permettre à ces groupes d'exercer pleinement leurs droits de citoyenneté. Au Canada, la notion de multiculturalisme a souvent été présentée par ses tenants comme un modèle d'intégration sociale et politique favorisant à la fois l'émancipation des groupes ethnoculturels et la construction d'une grande famille canadienne. La dichotomie entre les fondements universels et particularistes des allégeances citoyennes trace le contour même du débat sur l'intégration. Concomitant avec la composition de plus en plus pluriethnique des États-nations modernes, le projet multiculturel a été proposé en réponse aux tendances homogénéisantes caractérisant les modèles libéraux de la citoyenneté. C'est ainsi que l'idée du multiculturalisme a souvent été vue comme une prise de conscience post-nationale permettant la remise en question du modèle assimilationniste jacobin. Depuis longtemps les théoriciens libéraux avancent que le sentiment d'un statut de citoyenneté égal est à la base des communautés politiques démocratiques et qu'il contribue à accroître le lien de confiance, l'esprit civique et l'adhésion des citoyens à la construction et au maintien d'un gouvernement bon et juste. En réponse à l'évolution de la composition ethnoculturelle des États-nations, en cette ère de grandes migrations, la pensée libérale traditionnelle en matière de citoyenneté ne fait plus consensus. Mon propos est d'explorer si le multiculturalisme permet justement aux États libéraux multinationaux de satisfaire aux attentes soulevées par la pluriethnicité ou si le modèle interculturel avance au Québec ne répondrait pas mieux à la quête d'une intégration réussie. Ces modèles doivent toutefois être d'abord évalués en fonction du modèle américain, dit du melting-pot, puisqu'ils ont été pensés et implantes en réplique à ce dernier.
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