Note introductive
Nous proposons ici le recueil des extraits donnés comme sujets d’explication en philosophie au baccalauréat.
À la différence de la version en un volume, nous avons choisi d’ajouter quelques notes et des textes complémentaires qui, nous l’espérons, pourront apporter quelques éclaircissements ou ouvrir d’autres pistes de réflexion.
Aux étudiants et aux lecteurs que les épreuves du baccalauréat ne concernent pas directement, nous conseillons plutôt la version « en abrégé » qui ne comporte pas moins d’extraits, mais dont la présentation cherche à faciliter la lecture en écartant les doublons et en reconstituant les textes dans leur continuité à partir des éléments fournis lors des épreuves. On perd certes ainsi les précisions concernant le découpage des extraits, mais nous gagnons en lisibilité et en intelligibilité.
Du fait de la lourdeur de l’ensemble, nous avons préféré présenter ce recueil en trois volumes. Voici le deuxième.
Nous faisons figurer les années, les académies de référence et les séries des épreuves où les extraits furent proposés (rappelons que la dénomination des séries a évolué au fil des réformes : littéraire : A, puis L ; économique et sociale : B, puis ES ; scientifique : C, D, E puis S ; technologiques : F, G, H, puis STT, STG, STI, STL, SMS, enfin STMG, STI2D, STD2A, STA, ST2S).
Pendant très longtemps, il n’a pas été d’usage de faire figurer les titres des ouvrages dont les textes étaient extraits ; dans la mesure du possible, nous les avons rajoutés et en avons précisé les références.
Dans les séries générales, il était initialement demandé aux candidats de « dégager l’intérêt philosophique du texte en procédant à son étude ordonnée ». Désormais (depuis la session de 2002), de façon à éviter d’adopter la démarche que suggérait l’énoncé précédent, il est ainsi formulé : « Expliquer le texte suivant. » et accompagné (après le texte, l’auteur et le titre) de la précision suivante : « La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. »
Dans les séries technologiques, des questions sont proposées. Elles sont accompagnées, depuis 2007, de la recommandation suivante : « Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble. »
Nous présentons les textes par auteurs (selon l’ordre chronologique figurant dans le programme officiel français). Nous avons cherché encore à les classer par thèmes et affinités. Nous mesurons néanmoins combien nos choix peuvent être jugés discutables.
Les textes proposés plusieurs fois dans une même version ne sont pas répétés et, pour ne pas augmenter encore le nombre de textes, quand cela ne donnait lieu à aucune ambiguïté, nous indiquons entre crochets les passages donnés lors d’une session signalée par « + [ ] » mais omis lors d’une autre, et nous avons indiqué à l’occasion par Q1, Q2 les différentes batteries de questions posées dans les séries technologiques.
Les notes accompagnant les extraits lors des épreuves sont données à la suite du texte (dans la même taille de police) et appelées par des nombres entre parenthèses. Toutes les notes qui sont notre fait, sont rapportées en bas de page.
De façon à retrouver les extraits ou à les identifier, nous les avons numérotés. La numérotation est progressive, mais discontinue, pour permettre l’ajout ultérieur de nouveaux textes à une place convenable, sans bouleverser à chaque fois les numéros attribués aux textes antérieurs. Sur les cinq chiffres, les deux premiers se rapportent à l’auteur, le troisième indique le groupe thématique.
De façon à simplifier les recherches automatiques en évitant des ambiguïtés (notamment avec des dates), nous avons intercalé un trait d’union entre le numéro de l’auteur et celui du thème.
En outre nous gardons le même numéro, mais ajoutons des lettres pour distinguer des extraits qui ne diffèrent que par le choix de la traduction ou le découpage, ou encore qui se suivent.
Voici la liste des auteurs.
Première période (Antiquité et Moyen Age) :
10 Platon ; 11 Aristote ; 12 Épicure ; 13 Lucrèce ; 14 Sénèque ; 15 Cicéron ; 16 Épictète ; 17 Marc Aurèle ; 18 Sextus Empiricus ; 19 Plotin ; 20 Augustin ; 21 Averroès ; 22 Anselme ; 23 Thomas d’Aquin ; 24 Guillaume d’Ockham.
Deuxième période (de la Renaissance aux Lumières) :
30 Machiavel ; 31 Montaigne ; 32 Bacon ; 33 Hobbes ; 34 Descartes ; 35 Pascal ; 36 Spinoza ; 37 Locke ; 38 Malebranche ; 39 Leibniz ; 40 Vico ; 41 Berkeley ; 42 Condillac ; 43 Montesquieu ; 44 Hume ; 45 Rousseau ; 46 Diderot ; 47 Kant.
Troisième période (XIXe et XXe siècles) :
50 Hegel ; 51 Schopenhauer ; 52 Tocqueville ; 53 Comte ; 54 Cournot ; 55 Mill ; 56 Kierkegaard ; 57 Marx ; 58 Nietzsche ; 59 Freud ; 60 Durkheim ; 61 Husserl ; 62 Bergson ; 63 Alain ; 64 Russell ; 65 Bachelard ; 66 Heidegger ; 67 Wittgenstein ; 68 Popper ; 69 Sartre ; 70 Arendt ; 71 Merleau-Ponty ; 72 Levinas ; 73 Foucault ; [74 Auteurs hors programme].
Les groupes thématiques sont les suivants :
- 1 : le sujet, la conscience, l’inconscient, matière et esprit ;
- 2 : le désir, les passions, le bonheur ;
- 3 : la perception, le temps, la mémoire, la mort, l’existence ;
- 4 : le langage, les idées, la vérité, le jugement, la raison, la philosophie ;
- 5 : les sciences, l’expérience, la théorie, la démonstration, le vivant ;
- 6 : la société, la culture, l’éducation, les échanges, la religion ;
- 7 : l’art, la technique, le travail ;
- 8 : la politique, l’État, la liberté (politique), le droit, la justice ;
- 9 : la liberté (libre arbitre, liberté morale), la morale, le devoir.
On aura raison de nous reprocher l’arbitraire de certains regroupements, mais nous voulions nous en tenir à neuf, et de ce fait, il nous a fallu faire des choix ; on jugera sans doute parfois qu’il aurait pu être préférable de placer certains extraits ailleurs.
Malgré le soin que nous avons mis, il est inévitable qu’il y ait des corrections à apporter, ce qui est donné ici est donc appelé à être amendé, augmenté, complété, précisé, rectifié… Nous recevrons avec gratitude les indications de corrections ou d’améliorations que l’usage peut conduire à apercevoir.
Les compléments que nous avons apportés, ont un caractère arbitraire, certains auteurs se trouvent injustement traités au regard d’autres qui ont retenu d’abord notre attention et qui nous était plus proches. Nous essaierons de poursuivre ce travail pour permettre aux lecteurs d’avoir sous la main un instrument commode.
Ne souhaitant pas différer vainement sa publication, nous livrons donc en l’état le résultat de notre travail de fourmi. Il nous a semblé qu’il pouvait répondre à un manque et avoir quelque utilité.
Cette tâche qui s’est révélée absorbante, n’a donc pas d’autre ambition que de donner, pour les textes proposées ces dernières années au baccalauréat, un recueil aussi complet et précis qu’il nous a été permis de le constituer, et de dispenser désormais ses utilisateurs d’effectuer des recherches fastidieuses concernant leurs sources. Aussi tout en reconnaissant nous-mêmes notre dette à l’égard des contributeurs anonymes dont le travail nous a servi de base, nous espérons qu’il puisse rendre quelques services aux lycéens, aux étudiants, aux professeurs et aux esprits curieux et leur permettre de faire des découvertes stimulantes pour la réflexion.
Guillerval, 13 décembre 2015,
Bertrand Gibier.
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